CAT-WOMEN OF THE MOON (Arthur Hilton)

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REALISATEUR

Arthur Hilton

SCENARISTE

Roy Hamilton, d’après une histoire de Jack Rabin et Al Zimbalist

DISTRIBUTION

Sonny Tufts, Marie Windsor, Victor Jory, Carol Brewster…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1953

Réalisée par Arthur Hilton, un monteur de formation qui n’a qu’une poignée de mises en scène à son actif (dont seulement trois pour le grand écran), Cat-Women of the Moon est une petite production indépendante de 1953 chapeautée par Jack Rabin et Al Zimbalist d’après une de leurs idées. Si le duo n’a pas vraiment marqué le cinéma de genre de son empreinte, Al Zimbalist est tout de même connu pour avoir produit la même année ce gros nanar de Robot Monster (et son ridicule extraterrestre qui consiste en un costume de gorille avec un casque de scaphandrier sur la tête).

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Heureusement que ce truc ne dure qu’une heure…

Cat-Women of the Moon est sorti en 1953 mais visuellement, son micro-budget lui donne l’aspect daté d’un serial des années 30. L’intérieur du vaisseau de l’expédition lunaire nous montre une équipe plutôt à l’étroit dans une salle de contrôle qui rassemble écrans et chaises longues de jardin (pour voyager longtemps, il faut voyager confortablement) dans un espace limité. Le spectateur a le temps de se familiariser avec les personnages : le capitaine Grainger est ennuyeux (et il va se montrer spectaculairement incompétent au fur et à mesure du déroulement de l’histoire), son second Kip Reissner est une grande gueule cynique, Wallace (je ne sais pas trop ce qu’il fait) se distingue du fadasse Smith (je ne sais pas trop ce qu’il fait non plus) par son côté cupide et Helen Salinger, le seul membre féminin, échappe presque aux clichés de la S.F. des fifties par sa fonction de navigatrice.

Et je précise bien « presque » parce que son premier réflexe lorsqu’elle émerge suite à la force d’accélération est de sortir un miroir de poche et de se recoiffer (et on n’échappe pas au syndrome de le demoiselle en détresse dans la scène des araignées géantes)…

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Parce que je le vaux bien…

Pendant le trajet vers la Lune, Helen commence à se conduire bizarrement…ce qui aura son importance par la suite. Etrange, ce voyage d’ailleurs…car leur fusée change régulièrement de forme d’une scène

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Vaisseau recyclé dans Project Moonbase produit la même année !

à l’autre…

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Ceci n’est pas un suppositoire…

Arrivée sur place (parmi les rares qualités du métrage…ça doit même être la seule…il y a les paysages lunaires signés par le peintre Chesley Bonestell), cette fine équipe se rend compte que la Lune renferme une zone à l’atmosphère respirable. Après avoir affronté deux araignées géantes en plastoc (le même rebondissement…et certainement la même grosse bébête (la corne en moins)…sera réutilisé dans le « remake officieux » Missile to the Moon en 1958), l’expédition découvre une ancienne cité.

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Prenez garde à la terrible araignée-licorne lunaire !

Là, nos héros rencontrent une race de « Cat-Women » (même si elles n’ont rien à voir avec les chats…à part leur démarche féline), les huit survivantes d’une civilisation millénaire qui veulent s’emparer de la fusée pour conquérir la Terre grâce à leur télépathie qui ne fonctionne que sur les femmes (on apprend alors qu’elles contrôlaient Helen pour emmagasiner toutes ses connaissances). Mais comme il n’y a vraiment pas beaucoup de place dans cette salle de contrôle exiguë, seules trois d’entre elles (celles à qui le scénariste a donné des répliques) pourront assouvir ces plans de conquête (et tant pis pour les cinq autres)…

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Miaou !

L’histoire est sans queue ni tête, les dialogues sont saugrenus, certaines péripéties sont oubliées en cours de route (le sort du moustachu vénal) et l’interprétation est souvent à côté de la plaque. Certains, comme Marie Windsor et Victor Jory (qui était dans Autant en emporte le vent), en font des caisses. Quant à Sonny Tufts, qui joue Grainger, il a parfois l’air complètement ailleurs (alcoolique notoire, il se dit qu’il était souvent pompette entre les scènes…ce qui peut expliquer son regard vitreux).

Cat-Women of the Moon est tellement fauché que l’affrontement final contre la chef des « Cat-Women » se déroule très rapidement et hors-écran. Mais au moins, le métrage tient sa promesse de ne pas dépasser les soixante minutes…

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Bon c’est pas tout ça, on rentre à la maison, maintenant !

Ça me dit quelque chose ça… J’ai dû le voir il y a longtemps, mais pas sûr que j’aie tenu jusqu’au bout.

Tori.