DANGER PLANÉTAIRE (Irwin S. Yeaworth Jr)

REALISATEUR

Irwin S. Yeaworth Jr

SCENARISTES

Theodore Simonson et Kay Linaker, d’après une idée de Jack H. Harris et Irvine H. Millgate

DISTRIBUTION

Steve McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe, Olin Howland…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : The Blob
Année de production : 1958

C’est parce qu’il était de plus en plus insatisfait par la qualité des petits films en noir et blanc qu’on lui imposait que le distributeur Jack H. Harris développa des envies de production. Lors d’une tournée de promotion avec son collaborateur Irvine H. Millgate, les deux compères eurent l’idée d’un scénario de science-fiction qui se démarquerait de la flopée de séries B et Z qui déferlaient sur les écrans depuis le début des années 50. Leur premier long métrage en tant que producteur serait en couleur et pas en noir et blanc (comme pratiquement tous les films de l’époque…à quelques exceptions près comme Les envahisseurs de la planète rouge), il aurait de la « matière », des personnages crédibles…et surtout un monstre original et unique.

En effet, la créature de The Blob (exploité en France sous le titre Danger Planétaire…alors que ce fameux danger reste confiné à une petite ville) n’est pas un robot, un extra-terrestre doué de conscience ou un insecte devenu gigantesque grâce aux radiations. Dépourvue de personnalité et d’intelligence, le Blob est une masse informe et gélatineuse qui dévore la chair humaine…et il devient de plus en plus gros au fur et à mesure que les victimes s’accumulent…
Et comme le Blob est de couleur rouge, il n’en fallait pas plus pour que de nombreux critiques y voient là aussi une métaphore du danger communiste venue menacer le mode de vie à l’américaine jusque dans les plus petits villages !

Si son monstre est rentré dans l’histoire d’horreur et de science-fiction (par le biais de scènes d’anthologies comme celles du supermarché et du cinéma), le scénario de The Blob ne quitte pas vraiment les chemins balisés du genre : on retrouve ainsi les adolescents témoins de l’arrivée de la chose venue de l’espace et qui devront batailler pendant tout le film pour convaincre les adultes et les figures d’autorité de la véracité de leurs dires. Ce conflit entre les générations reste tout de même assez gentillet : les jeunes hédonistes ne sont pas vraiment des rebelles à la James Dean et à part un flic qui déteste tout ceux qui ont moins de 20 ans, les adultes sont globalement très compréhensifs.
On retrouve cette structure (le premier acte y est quasiment identique) dans le réjouissant Les clowns tueurs venus d’ailleurs des frères Chiodo, divertissant hommage au cinéma bis des fifties.

L’élément humain du film n’est pas aussi intéressant que le Blob lui-même. Les dialogues sont un peu trop lourds et mélodramatiques et certaines répliques n’ont pour fonction que de souligner ce qui ne peut pas être vu à l’écran à cause des moyens limités de la production (240.000 dollars)…ce qui explique les apparitions espacées du monstre et le rythme un peu mollasson de l’histoire, entre une entrée en matière efficace et un bon dernier quart d’heure (même si la fin est expédiée).

Avant de devenir la star de Bullitt, Papillon et La Tour Infernale (pour ne citer que quelques titres), Steve McQueen trouvait ici son premier grand rôle au cinéma (bon, à 27 ans il avait déjà l’air trop vieux pour jouer un teenager, mais ça n’a pas semblé posé de problème aux producteurs). Il a apporté beaucoup de naturel et d’intensité à son personnage…ce qui ne s’est pas fait sans frictions avec son réalisateur, qui s’est vite mis à détester le futur « King of Cool ». D’après Jack H. Harris, « McQueen était totalement odieux. Personne ne l’aimait »…et surtout pas sa partenaire féminine, ce qui ne facilita pas le tournage des passages les plus romantiques.

Pour ne pas avoir à payer de droits, Jack H. Harris utilisa un long métrage qu’il avait lui-même distribué pour la scène du cinéma. Le « film dans le film » est donc l’étrange Dementia de John Parker, que Jack H. Harris ressortit agrémenté d’une voix-off sous le titre Daughter of Horror. À l’extérieur du cinéma, on peut même distinguer l’affiche de Planète Interdite…devenu The Vampire and the Robot !

The Blob fut un grand succès et récolta pour sa première exploitation plus de 4 millions de dollars. La masse rouge gluante et dégoulinante fit ensuite son retour dans Attention au Blob ! de Larry « J.R. » Hagman en 1972 et dans le remake de Chuck Russell sorti en 1988…et il se murmure qu’une nouvelle version est en préparation avec Samuel L. Jackson.

1 « J'aime »

J’ai eu l’occasion de le voir à la télévision il n’y a pas très longtemps. Même si les autres ne l’aimaient pas, il faut avouer que Steve McQueen a une présence à l’écran nettement supérieure.
Si je me rappelle bien, le blob n’est pas rouge au départ mais il le devient à force d’assimiler des humains. La grande scène est, bien sûr, celle où il englobe le snack… Frissons garantis à l’époque!

Doc, as-tu eu l’occasion de voir le film d’animation « Monstres contre Aliens » (Monsters vs Aliens, en VO)? Si non, je te le recommande car on y retrouve quelques créatures des séries B comme « la femme de 50 pieds de haut », « la créature du lagon noir », « La mouche », « le blob », « Godzilla » ou les aliens à tentacules et grosses têtes (avec sans doute une allusion à l’empereur Ming)… et une satire de « rencontres du 3e type » et « Docteur Folamour » que je n’oserais qualifier de séries B… et sans doute quelques autres films que je n’ai pas repérés.

Version que j’aime beaucoup : c’est d’un mauvais esprit galopant, c’est très drôle (la scène du fauteuil devant la télé, par exemple, quelle poilade…), c’est plutôt bien filmé, et dans l’ensemble c’est complètement réjouissant.

Jim

Celui-là, je ne l’ai pas encore vu…

Oui, je l’ai vu et j’ai passé un très bon moment. Un chouette film d’animation et un savoureux hommage à ce cinoche que j’adore…

C’est marrant, j’avais l’impression de ne l’avoir jamais vu. Mais là, en lançant le film sur mon ordi, je me rends compte que je dois sans doute l’avoir déjà vu. Les scènes avec le clodo me parlent parfaitement. Sans doute de vieux souvenirs de location de K7 vidéo remontant à une lointaine décennie.
Et ça vient de faire chboum là-dedans : Chuck Russell, c’est celui de The Mask. Splendide.

Jim

Et également le réalisateur de A Nightmare On Elm Street 3: Dream Warriors (mon favori de la série).

Je crois que je n’ai vu que le premier.
Je me renseignerai, à l’occasion.

Jim

Stan & Vince :

Francesco Francavilla :

UNIVERSAL COSMIC HORROR Day 26:
THE BLOB (1958)
Directed by Irvin Yeaworth.

Une affiche italienne :

Danger-planetaire-affiche-italienne-Sandro-Symeoni