DERNIÈRES LECTURES COMICS

Donc rien à voir avec T-Rex ?

C’est un k d’école d’homophonie, ça.

Jim

C’est punie par la loi, l’homophonie

Un remake, en fait : la version publiée dans le supplément au Chicago Tribune était, d’après GCD, dessinée par Jim Mooney et encrée par Frank Giacoia et Mike Esposito (les auteurs ne sont pas crédités), et c’est assez différent, comme le montrent les deux premières planches :


Concernant Tomoyuki Takenaka (ou Hisato Jô / 城 久人), je ne trouve pas grand chose de plus que ce que tu indiques, sinon qu’il a dessiné des mangas de guerre :

Et ce qui ressemble à des anthologies :

En plus des titres que tu as cités, je trouve aussi PC commando Bob & Keith, en trois tomes :

Je crois que cette planche est de lui, aussi (tirée de The Survival Game, probablement) :

Une autre planche de son RoboCop :

Avant lui, il y a déjà eu Jirô Kuwata sur Batman, Ryoichi Ikegami sur Spider-Man et Kosei Saigo et Yoshihiro Morito sur Hulk, mais ils ont dessiné ça pour une publication au Japon… Ici, on a un des premiers Japonais (et un des seuls, non ?) à avoir dessiné une histoire de super-héros américains pour le marché américain.

Tori.

Ah dingue !
J’avais pris « version » au sens basique, en me disant que c’était peut-être une édition en noir et blanc, ou remontée…

Oui, c’est comme ça que je l’entendais.
Je vois aussi Otomo qui fait une histoire de Batman Black & White, et Kia Asamiya qui dessine des numéros de X-Men. J’imagine qu’il y en a d’autres que je ne vois pas tout de suite, cela dit.

Jim

Et son Batman.

Il y a aussi Yoshitaka Amano (pour Elektra & Wolverine, parce que Sandman, ce n’est pas tout à fait du super-héros).

Et Tsutomu Nihei et son Snikt! aussi… Finalement, il y en a quelques-uns, quand même…

Tori.

Mais c’était un produit japonais, au départ, non ? Sais plus.

Ceux-là, c’était pour le marché américain, non ?
Sais pas trop non plus.

Du coup, la petite histoire dessinée par Takenaka fait de lui l’un des membres du peloton de tête.

Jim

Ah, oui, j’ai été un peu vite à le citer… En plus, on l’a eu en France avant les ricains ! ~___^

Il me semble bien

Assurément. Il a peut-être bien le maillot jaune.

Tori.

En plus (mais je l’ai déjà dit, je crois, et tu dois t’en souvenir), c’est nous qui avons fourni à DC un fichier numérique propre, avec les planches retournées dans le sens occidental et tout et tout. Ça faisait partie de l’accord, d’ailleurs.

Je suis pas loin de le penser, et en comptant les produits pour le marché japonais, il arrive dans les premiers, au début de cette vision internationale. Je me demande ce qui a conduit Shooter à faire redessiner cette histoire, et surtout par un Japonais.

Jim

Ah, oui, avec Double-Face qui a le visage inversé…

Un Japonais qui, même chez lui, n’est pas très connu, qui plus est…
Ils devaient avoir une relation commune, je ne vois que ça.

Tori.

Je ne me souvenais plus qu’il apparaissait dedans avant que tu en parles. Mais ouais. Les Américains ne voulaient pas le publier dans le sens japonais, et pour des raisons que je ne me rappelle pas, on s’est retrouvés à récupérer les droits en amont. Comme les Japonais fournissaient… des versions papier, pas des fichiers numériques, et qu’on était obligés de passer par une numérisation, il me semble que l’idée est venue de Semic de proposer à DC de préparer le truc en amont. Les deux éditeurs ont négocié les droits en tenant compte de ça, mais les détails m’échappent.

Vraiment étonnant.
Pour une super histoire, en plus.

Jim

Tu m’as donné envie de trouver ce Titans 58…

Ah, encore un petit truc… Le lettreur de l’histoire d’origine est Irv Watanabe… C’est peut-être lui qui connaissait Takenaka ?

Tori.

Roh, c’est passionnant ce retour sur la JLA ! Merci !

Peut-être, effectivement. Irv Watanabe, je suis toujours parti du principe que c’était un Américain d’origine japonaise, mais sans me dire qu’il pouvait avoir des contacts là-bas…

Jim

Je suis en train de relire les Englehart (je pense que ça va me mener à en relire d’autres, on verra). Je n’ai pas l’impression qu’ils aient été traduits, et je ne les ai pas en VO (j’imagine qu’ils ont été compilés quelque part, mais il me semble que les Showcase ne sont pas allés jusque-là). J’en avais parcouru quelques-uns mais je n’en gardais pas un souvenir foufou. En fait, relu dans l’ordre, c’est nettement meilleur que dans mon souvenir : plus construit, plus fluide, avec des lignes directrices et des intrigues à suivre, et une chouette caractérisation (un peu à la serpe, comme souvent chez Englehart, mais j’aime bien). Donc je vais continuer, au fil de mes lectures.

Jim

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Peut-être dans les omnibus sur la JLA du Bronze Age.

Peut-être bien, mais je n’ai pas franchi le pas.

Jim

J’ai longtemps pensé que Steve Englehart avait entamé son parcours sur le titre Justice League of America dans le numéro 140, avec le diptyque consacré aux Manhunters. Mais en fait, ce n’est pas tout à fait vrai.
Car en fait, il signe une première aventure en deuxième partie de sommaire dans l’épisode 139. Ce dernier s’ouvre sur une histoire dans laquelle Cary Bates et Dick Dillin racontent comment les Justiciers, un temps prisonniers de la technologie Zeta permettant à Adam Strange de se téléporter sur Rann, s’allient à ce dernier afin de repousser les assauts de Kanjar Ro. Il s’agit en l’occurrence de la conclusion d’une histoire débutée dans l’épisode précédent (deux numéros arborant des épatantes couvertures de Neal Adams).

Et donc, Englehart signe un premier récit de son cru en seconde partie de sommaire, le fameux « The Ice Age Cometh! », auquel il est fait référence plusieurs fois dans ses épisodes suivants. Je pensais qu’il s’appuyait sur la continuité et les aventures écrites par ses confrères, mais en fait non : il s’appuie sur ses propres apports !

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Profitons donc de ce détour dans la relecture des épisodes d’Englehart pour savourer l’original de la planche d’ouverture, signée Dick Dillin et Frank McLaughlin.

Comme le dit le texte d’ouverture, pendant onze mille ans, l’homme a connu des températures clémentes, mais c’est sur le point de changer. C’est du moins ce que les membres de la Ligue découvrent en arrivant à Quito, en Équateur, un pays qui, visiblement, connaît un nouvel âge de glace.

Ils rencontrent Esteban Corazon, président du pays, dont les propos constituent une sorte de déclaration, voire de note d’intention du scénariste : à l’image de l’homme politique, les lecteurs sont-ils donc promis à une rencontre avec des « super-héros réels », qui ne soient ni burlesques ni inaccessibles ?

En tout cas, ils ont des réactions bien humaines. Et tout commence quand ils décident d’organiser les secours. Green Arrow (qu’on a connu plus subtil) propose que Wonder Woman et Black Canary s’occupent des blessés, ce qui n’est pas du goût des deux héroïnes féministes.

Bien vite, l’équipe découvre la vérité derrière l’âge de glace qui se profile sur l’Équateur. Il s’agit d’une intervention de Captain Cold, Icicle et Minister Blizzard. Englehart a bien choisi ses vilains : le premier est une valeur sûre de l’univers de Flash, le second, venu de Terre-2, permet de mettre en valeur Black Canary (cette version de l’héroïne vient aussi de ce monde parallèle), quant au Minister Blizzard, il s’agit d’un vieil ennemi de Wonder Woman, que cette dernière a affronté… en 1966 ! On reconnaît le fan archiviste dans ce choix, qui lui permet aussi de donner une logique à un groupe d’adversaires.

Le Minister Blizzard, on en a parlé récemment :

On notera que Steve Englehart traite ses criminels comme il traite ses héros : l’alliance entre les trois glaciaux bandits est aussi fragile et tendue que l’union des Justiciers. En gros, dans cet épisode, qui tranche avec la bonne ambiance des récits de Cary Bates, la mésentente règne.

Quand les héros repoussent les bandits, qui fomentent un braquage spectaculaire, le scénariste s’arrange pour mettre en valeur Black Canary et Wonder Woman. Les deux femmes font, en gros, tout le boulot, tandis que Green Arrow et Flash, fidèles à la tradition de la cavalerie, arrivent quand tout est fini.

Ces tensions ne manquent pas de se faire sentir chez tous les membres. Ce n’est qu’au moment de la confrontation finale, quand Hawkman découvre que les trois glaçons se sont alliés au Shadow Thief, que les choses se calment. Une case en particulier montre une certaine complicité entre Wonder Woman et Atom, deux héros qui se sentent un peu mal à l’aise dans le groupe, et qui seront, chacun à sa manière, la clé d’entrée du scénariste dans la série.

Les préoccupations féministes du scénariste, discrètes mais présentes, trouvent un écho étonnant dans le courrier des lecteurs, où il est vivement suggéré, dessin à l’appui, de recruter des héroïnes plus nombreuses.

Ce petit récit, qui m’avait échappé jusque-là, pose les bases de la prestation d’Englehart. Il s’agit également d’un récit très dense qui propose beaucoup d’action, et quelques séquences bien bavardes et presque étouffantes. Le fait d’avoir plus de place lui permettra d’établir des récits plus amples, mais également plus fluides.

Jim

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C’est bien dans ce run-là qu’il y a les débuts des martiens blancs (repris/popularisés par Morrison) ?

C’est wokes comme concept ça.