DERNIÈRES LECTURES FRANCO-BELGES

Deux albums intéressants. Merci Jim.

ginevra

De rien.
Avec plaisir.

Jim

Pssst ! Première fois que je vois Jim faire une grosse faute ! :scream::crazy_face:

Merci pour tes articles de ces albums. Tu sais trouver des p’tits bijoux ! :wink::crazy_face:

C’est parce que tu ne me lis pas assez !

(Et d’un coup, je me sens abandonné…)

Jim

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Alors que les Francquistes l’emportent dans la guerre civile espagnole, commettant outrages sur atrocités, un général décide de s’en prendre à Picasso et à l’œuvre qu’il est en train de peindre, Guernica. Les Républicains envoient donc Laura et Alfonso protéger le peintre, réfugié en France, et sa toile.

L’album intitulé Le Fragment et sorti en 2019 cumule de nombreux défauts : une narration assez bordélique, des transitions de scène à scène mal racontées, des personnages qui parfois se ressemblent un peu trop… Les personnages manquent de profondeur, les liens qui se tissent dans le tandem principal apparaissent de manière abrupte, et Picasso, figure historique, est en retrait, assez creux dans le récit.

La promotion présente l’équipe créatrice comme de jeunes auteurs espagnols, et il ressort de leur travail une sorte d’amateurisme qui ne soutient pas les ambitions du projet. Le cahier graphique qui conclut l’album montre que certaines recherches et versions de quelques planches étaient meilleures que la version publiée et finissent de convaincre que le suivi éditorial n’est pas non plus à la hauteur.

Jim

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S’il fallait relever les fautes de frappe de tout le monde…^^
(il faudrait un sujet entier pour celles du Mallrat… :wink:)

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C’était un de mes premiers métiers… j’ai toujours du mal à m’en détacher ! :crazy_face::sweat_smile::wink:

J’ai mis du temps aussi à prendre sur moi pour arrêter de corriger l’orthographe (ou la grammaire) des autres, même si ça me démange encore souvent.
Dans le cadre de messages sur un forum, ou de conversations privées, ça va encore, mais quand il s’agit d’articles dans la presse, de traductions, de livres ou même de communication officielles (j’ai vu des documents signés par des ministres et par un président de la République qui contenaient de belles fautes), ça m’agace : c’est leur métier d’écrire et il devrait y avoir au moins une relecture. Et là, je ne parle pas de simples fautes de frappe, mais vraiment de fautes de français.

Bon, les correcteurs orthographiques n’aident pas (même s’ils ont bon dos), qui ajoutent des fautes ou remplacent des mots par d’autres).

Tori.

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Ça se voit à peine, rassure-toi.
:wink:

Les correcteurs humains non plus.

Jim

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Certes.

Tori.

Alors que… moi aussi je fais tellement de fautes des fois… si je ne me relis pas, ça peut faire très mal aux yeux ! :crazy_face: (j’adore les contradictions :crazy_face:)

Adapté d’un fait divers, Le Vieil homme et les narcos raconte l’histoire d’Alejo, propriétaire d’une exploitation agricole, confronté à un gang de narcotrafiquants qui veulent récupérer l’endroit afin de profiter de la piste d’atterrissage qu’un précédent propriétaire avait fait installer.

L’action se déroule au Mexique, dans une société qui est présentée, notamment via le personnage principal et son frère, comme corrompue et inefficace par rapport au banditisme. On suit donc le parcours d’Alejo qui se retrouve seul dans sa maison barricadée, affrontant avec ses fusils chargés une véritable armada d’hommes de main. Le récit prend le temps de raconter les déboires du frère qui ne parvient pas à réunir les forces pour l’aider, et les dernières heures du barricadé qui se remémore sa vie et les choix qui l’ont ponctuée.

Le dessin, lorgnant parfois en direction de Marcos Martin et parfois en direction de Mike Allred, pour situer, est pas mal mais un peu rapide et même maladroit dans quelques cases. Mais la narration est limpide et les dialogues suffisants pour brosser le portrait d’un vieux grincheux arcbouté sur ses principes. La fin du récit vaut son pesant d’or en revenant sur l’utilité très relative du sacrifice dans le monde moderne des réseaux sociaux.

Jim

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Merci ! J’espère le trouver facilement ! :crazy_face: :wink:

Si tu ne le trouves pas, je te mets mon exemplaire de côté pour la prochaine fois qu’on se croise.

Jim

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J’ai trouvé le premier, et hélas le seul, recueil de Garry, la série de guerre de Félix Molinari, publié à l’origine dans des fascicules des éditions Impéria. Le recueil, paru en 1995 chez Soleil, propose une réédition de plusieurs histoires dont les pages sont remontées afin de coller aux dimensions d’un tome de plus grande taille.

On suit donc les aventures du Capitaine Garry, un valeureux soldat américain opérant sur le théâtre d’opération du Pacifique, durant la Seconde Guerre mondiale. Le héros vit des aventures à la thématique assez classique. Pour exemple, les deux premières histoires parlent d’un officier supérieur issu de l’école militaire et découvrant les réalités de la guerre sur le terrain, puis de trois commerçants hollandais, qui ont renoncé à la nationalité américaine afin de pouvoir s’enrichir en toute tranquillité avant d’être rattrapés par le conflit… et finalement de s’enrôler sous les ordres du courageux capitaine.

C’est gentiment manichéen, les Japonais sont caricaturés (pas autant que les bandes d’époque, la série démarrant après-guerre, en 1948), s’il y a des fusillades et des explosions, les adversaires que Garry affrontent directement sont assommés ou jetés à l’eau, mais pas abattus, les règles de l’époque interdisant ce genre d’action violentes… Je conseille de picorer car, comme souvent dans ces anthologies de récits de guerre qui se veulent plus édifiantes que pédagogiques (je pense notamment à WWII, histoires de guerre, par Hugo Pratt), la caractérisation est immuable et l’enchaînement répétitif.

Graphiquement, en revanche, c’est tout de même une sacrée démonstration. Molinari est clairement influencé par les classiques américains du noir & blanc, genre Milton Caniff ou, surtout, Frank Robbins. Quand il encre plus finement, il évoque parfois aussi Gil Kane. On peut sans doute l’imaginer avec une documentation diverse, y compris des comics américains ou anglais. La gestion des plans, avec les alternances de zones blanches et de silhouettes noires, est formidable. Les matières, les profondeurs, tout est maîtrisé et très bien cadré. Néanmoins, le look de Garry lui-même peut surprendre par ses gros sourcils et, surtout, son aspect juvénile, peut-être destiné à offrir une prise à l’identification du jeune lecteur de l’époque.

Un régal pour les amoureux de la bande dessinée popu française.

Jim

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Cœur de fer est un album assez méconnu de Victor De La Fuente, en comparaison d’autres séries telles que Sunday ou Haxtur. La série, écrite par Victor Mora en mode un peu automatique, a été prépubliée dans le magazine Okapi.

On y suit Galdric, dit « Cœur de fer », qui fuit la vallée de Sayo où l’armée hongroise a subi une lourde défaite face aux armées mongoles. Le début est peut-être une source d’inspiration pour l’ouverture du premier tome de Cosaques, tant la scène y ressemble. Très vite, Mora nous montre ce qui vaut le sobriquet à notre héros : aucune flèche ni aucune lame ne peut l’atteindre au cœur. En revanche, il peut-être blessé au bras. Les péripéties sont nombreuses : Galdric échappe à des brigands, sauve la princesse héritière, affronte la cour du roi Sandor qui s’est allié à l’envahisseur et usurpé le trône de son frère Bela, utilise un stratagème à base de sosie (un brin inspiré du Prisonnier de Zenda) afin de susciter une révolution…

Vers la fin du récit, magnifique dessiné par un De La Fuente en forme, très narratif et servi par un très beau lettrage, on apprend les origines des étranges capacités de « Cœur de Fer » qui, à la dernière page, décide de repartir à l’aventure, tenté par l’exploration de territoires inconnus. Un petit feuilleton aux ficelles bien épaisses mais à la grâce absolue.

Jim

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Trouvé pour deux euros sur un vide-grenier, Frankenstein Réassemblé est une petite curiosité québécoise qui ravira les amateurs de comics et de super-héros ainsi que les gourmands de rareté.

Le principe est simple, assez cliché : et si la créature de Frankenstein avait survécu à son exil dans les glaces pour revenir dans l’Angleterre victorienne ? Qu’est-ce que cela aurait changé dans la société, peut-être aussi dans la science ? Comment les travaux de Victor auraient changé le cours de l’histoire technologique ?

L’album est une anthologie où les différentes histoires dressent un portrait en mosaïque du monstre, dans des évocations parfois complémentaires, parfois contradictoires. Au générique, on retrouve quelques noms canadiens connus de nos services, à l’exemple de Denis Rodier, Éric Thériault, Michel Lacombe ou Gabriel Morrissette. Chacun aborde le thème par un biais différent : la résurrection de l’être aimé selon les méthodes frankensteiniennes pour un résultat assez proche du Simetierre de Stephen King, la « rencontre » avec Jack L’Éventreur, l’évolution de la science vers le clonage… On signalera deux belles réussites, tout d’abord une histoire à chute signée Alcante (qui n’est pas québécois mais belge…), et ensuite un récit hommage aux super-héros, réalisé par Éric Thériault, formidable clin d’œil à Captain America, où le Major Valor est présenté en héritier du Monstre, en « frère » parmi les hommes artificiels créés par la science.

L’ensemble est plutôt pas mal, avec peu de coquilles (mais il y en a une mal placée dans le récit d’Alcante), une impression soignée, des accompagnements servant d’introduction à chaque récit sous la forme d’extraits d’un dossier secret…
Belle surprise.

Jim

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J’ai récemment lu l’album consacré à Clovis, et paru initialement dans la collection « Ils ont fait l’histoire » de Glénat. Je l’ai trouvé dans la réédition « Grands personnages de l’histoire en bandes dessinées », une collection destinée aux kiosques. La couverture est différente (j’ai l’impression que c’est du Chris Regnault, mais je n’en suis pas sûr…).

C’est sympa. Le récit prend le parti de raconter la vie de Clovis vue par des personnages assistants à ses funérailles : cela permet de varier les points de vue, mais également de faire des choix dans la représentation des événements. Le cahier bonus explique, dans une partie dite « making of », que les documents historiques manquent et que les témoignages sont parfois contradictoires, ce qui offre une certaine liberté aux auteurs.

L’ensemble est assez bavard (et lettré en lilliputien, en plus…), et aligne parfois des listes de tribus ou de rois où l’on finit par se mélanger. Les scènes situées lors des funérailles bénéficient d’une caractérisation plus réussie, mais les auteurs parviennent à dépeindre Clovis en animal politique roué et manipulateur, et ça fonctionne plutôt bien.

Au dessin, Paolo Martinello assure comme un beau diable. Les scènes de bataille ont du souffle, les grandes cases du baptême fonctionnent à merveille, et les personnages sont racés. Il est un peu desservi par une couleur qui noie son trait et surtout par un lettrage absolument pas abouti, qui ressemble à un premier jet (des queues de bulles mal dirigées, mal collées, parfois absentes, des calages de ligne mal pensés…).

Bref, sympathique, mais bavard et surtout pas fignolé.

Jim

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Quel album étrange que ce Jeu des dames de François Ayroles.

Tout commence avec la vie morne et désespérante d’un adolescent scolarisé, qui croise le chemin d’un étrange individu. Ce dernier se fait d’abord passer pour un des professeurs de sa classe avant de s’incruster dans sa vie. On comprend que l’individu est désargenté, sorte de mendiant classieux dont l’ego semble souffrir d’un mépris de classe bien ancré. Il s’improvise maître à penser du jeune homme et, au fil du récit, assez tôt d’ailleurs, on voit ce dernier s’orienter vers l’exploration du mystère féminin.

L’errance des deux personnages, qui passe par le bus, les grands magasins, les terrasses de café, adopte rapidement une tonalité surréaliste, proche peut-être de l’absurde d’un Buffet froid, me dis-je en rédigeant ces lignes, mais en moins cynique et violent, au rythme des dialogues à la fois décousus et très cohérents, où le maître s’exprime par lieux communs et l’apprenti nage dans l’incompréhension. La quête de la femme entreprise dans l’album tourne autour des figures du genre, du flou et des limites, sans jamais rien affirmer ni rien commenter.

L’ensemble se lit vite et bien, mais laisse un sentiment d’étrangeté, le lecteur finissant par se demander ce qu’il vient de lire. Et la dernière scène ne lève aucun voile de ce qui reste profondément mystérieux.

Jim

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Je suppose qu’il explore encore ?