DERNIERS VISIONNAGES

Et éventuellement la lassitude résultant de sa grande spécialité et donc de son côté « obsédé » du cinéma des 70’s et de tout ce qui s’y rattache (pas une seule de ses interviews n’y échappe, avec à chaque fois le même discours répété ad nauseam). Ou plus récemment cette façon de dénigrer la série tv pour mieux encenser le cinéma (là encore en interview, décidément ça lui réussit moins que les analyses de films).

Comment interprétez-vous ce transfert ?

« Aujourd’hui, c’est le sentiment de vitesse qui domine. Le cinéma suppose du temps, de la distance. La série TV est chronophage, elle réclame du temps de cerveau disponible, pour reprendre la formule de Patrick Le Lay (alors PDG de TF1), mais ce n’est pas un art du temps. Le succès des séries reflète un désir d’histoire et de personnages. Le cinéma n’a rien à voir avec ça. Cela participe du cinéma bien sûr, mais le cinéma est avant tout une expérience, où interviennent la contemplation, le temps, l’espace… Quand on voit un film d’Antonioni par exemple, vous imaginez un film d’Antonioni en série ? Ses films ne reposent pas sur les personnages, sur l’histoire ou sur le cliffhanger qui oblige le spectateur à savoir ce qui se passe à la fin d’une scène ou d’un épisode. Cela fonctionne donc sur autre chose. Il n’y a pas d’esthétique de la série, même s’il y a de bons chef-op et de bons chefs déco, ce n’est pas ce que je veux dire, mais la série, en fait, ne raconte rien de plus que son scénario. Pour moi, le cinéma commence là où le scénario s’arrête. Il n’y a pas de plan dans la série, il y a des images. Quand les gens disent c’est beau, ils confondent le travail du metteur en scène et du chef déco, ou du costumier. »

Il n’est pas très clair sur cette question-là : ça dépend qui est derrière la dite série télé. Il n’a pas de mots assez forts pour encenser « Miami Vice » la série (certes un objet tout à fait passionnant) mais c’est parce que c’est Michael Mann (le plus grand cinéaste américain en activité à son sens, là aussi répété ad nauseam) qui en est l’architecte. Je trouve du coup que tout son discours critique sur la série en général s’effondre un peu, puisqu’il suffit qu’un artiste qu’il affectionne s’y penche pour que son intérêt pour le format s’anime…

C’est vrai par ailleurs qu’il a ce travers de certains essayistes que j’affectionne aussi de la « grille de lecture un peu unique et intransigeante » ; ça peut apparaître comme un défaut, et à certains égards ça l’est, mais je dirais que c’est le revers de la médaille « pédagogique » à installer une idée à force de répétitions. Et force est de constater qu’il est parvenu à son but : il est le spécialiste unanimement reconnu de la période et ses « thèses » sur le sujet sont quasi majoritaires de nos jours.

OFFICE UPRISING (2018)

Desmond (Brenton Thwaites, le Dick Grayson de la série Titans) est un glandeur qui bosse pour une entreprise d’armement au Texas. Il découvre qu’une boisson énergisante développée pour l’armée a transformé presque tous ses collègues en psychopathes (effet secondaire grâtiné). Avec ses rares collègues non infectés (joués par Jane Levy, Kurt Fuller et Karan Soni, le Dopinder des deux Deadpool), il va devoir survivre au pire jour au bureau de sa vie…
Jeu de massacre en entreprise…une variation sur le même thème qui avait déjà donné The Belko Experiment et Mayhem. Mais ici, c’est le côté délirant qui prime. Office Uprising est un gros mélange d’action, de comédie et d’horreur, un spectacle aussi bas du front que fun (même si certains gags tombent un peu à plat), rythmé et très gore, avec une sympathique distribution (on retrouve aussi Zachary Levi et Gregg Henry). C’est très con et ça m’étonnerait que ça supporte une seconde vision…mais j’ai passé un bon petit moment devant cette divertissante série B…

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Ah, tiens, il m’avait échappé celui-là. Tout aussi con et vain qu’il soit, j’avais plutôt passé un bon moment devant « Mayhem », et même bien apprécié « The Belko Experiment » de l’inégal mais intéressant Greg McLean. Faudra que je comble cette lacune…

DARK CLOWN (2012)

Un clown minable meurt par accident pendant un anniversaire organisé pour des gamins de dix ans, à cause d’une mauvaise blague de l’un d’entre eux. Six ans après, il revient à la vie…et il compte bien continuer son spectacle en les massacrant tous…
Comédie horrifique irlandaise fauchée, Dark Clown ne se caractérise pas vraiment par son interprétation (les jeunes acteurs ne sont pas très bons et avec le très mauvais doublage français, c’est encore pire). L’exposition est assez classique, avec juste une ou deux idées bien saugrenues mais ça passe plutôt vite. Dark Clown vaut surtout pour les attaques du clown mort-vivant, des meurtres inventifs, du gore qui tâche cartoonesque, du vrai Itchy et Scratchy en live (avec de chouettes…et dégoûtants aussi…effets pratiques). C’est quand même vraiment stupide…mais c’est assumé et là aussi je me suis plutôt bien amusé pendant la deuxième moitié du film…

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I WISH - FAITES UN VOEU (2017)

Une adolescente reçoit un jour en cadeau une boîte à musique chinoise. Elle découvre que l’objet est magique et peut lui accorder sept souhaits. Mais à chaque voeu réalisé, le sang est versé…
Un pitch qui aurait pu donner un bon petit film d’horreur…mais mon souhait ne s’est pas réalisé. Les personnages ne sont pas intéressants, la tension est inexistante et pour le reste, c’est la foire aux clichés. Encore une déception de la part de John R. Leonetti, bon directeur photo mais on ne peut pas dire la même chose de sa carrière de réalisateur (Mortal Kombat : Destruction Finale, L’effet papillon 2, Annabelle…).

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Hé hé.

Le pire n’étant jamais décevant, je ne parlerais pas de déception (l’auteur de « Mortal Kombat 2 », quand même), mais je me souviens par contre avoir hurlé de rire devant le rebondissement final, tellement con et mal mis en scène que ça en est hilarant.

C’est pas faux…^^

NO WAY OUT (2016)

Pour payer le coûteux traitement qui sauvera la femme qu’il aime, Casey accepte de renouer avec le monde du crime qu’il avait quitté et de servir de chauffeur pour un audacieux braquage. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu…
Nicolas Hoult et Felicity Jones forment un joli couple attachant et le britannique Eran Creevy filme quelques scènes d’action bien nerveuses (même s’il y a deux ou trois effets un peu trop brouillons). Mais le scénario est ultra prévisible et ces deux grands cabotins de Ben Kingsley et Anthony Hopkins sont en totale roue libre dans cette production (très) mineure de Joel Silver.

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Ah Ah Ah je l’ai vu ce début de semaine, sans Hopkins et Kingsley (surtout ce dernier) j’aurai zappé, sinon en spin off de " Qui va jouer dans le prochain « fast and furious »?" ça peut le faire.

Ouais, « Romeo et Juliette à l’ère Fast & Furious », ça résume bien…^^
Ah, Ben Kingsley…la scène où il interrompt le héros pour se mettre à danser, c’est un pur « instant Facepalm ». Il est encore capable d’interprétations plus…mesurées on va dire…mais il y a aussi ces moments où il n’en a rien à foutre et où il en fait des caisses. Et ça donne quasiment toutes les scènes où il apparaît dans ce film…:wink:

Ben tu vois à relire de nouveau le passage que tu cites, je trouve qu’il est très loin de déngrer la série télévisée. C’est une vision qu’il développe (cadré par son rapport au cinéma comme le souligne Photonik occasionnant des erreurs comme celle de croire que Miami Vice serait la création total de Mann comme celle qu’on fait généralement sur Twin Peaks) et c’est une analyse assez intéressante vis à vis de ce qui l’intéresse à savoir le cinéma. Je trouve très intéressant cette différence qu’il pointe entre le spatial et le temps. Je ne dis pas que je suis d’accord avec ce qu’il dit et cela aurait surtout besoin d’être dégrossi mais très clairement je trouve cela largement bien moins dénigrant que les multiples articles qui se pignole le poireau à base de « les séries c’est super géniale parce qu’on dirait du cinéma maintenant »

Poser des différences entre les deux médias c’est sortir de cette sempiternelle besoin de comparaison au cinéma comme si c’était l’alpha et l’omega de la culture je trouve que c’est en fait très respectueux et intelligent

FINAL SCORE (2018)

35.000 otages dans un stade. Des criminels internationaux qui menacent de tout faire sauter si leurs exigences ne sont pas respectées. Un soldat américain pris au milieu de ce chaos…l’horloge tourne…

Dans son parcours au cinéma, l’ancien catcheur Dave Bautista fait des choix intéressants (Les Gardiens de la Galaxie, Blade Runner 2049…) mais il emprunte aussi tous les passages obligés des « grands balèzes » du cinéma d’action. Le scénario de Final Score aurait pu être tourné dans les années 80/90 avec Seagal ou Van Damme (il y a même l’inévitable sidekick pour l’effet comique pas si drôle que ça). L’intrigue convenue ne se repose que sur les bastons, les courses poursuites et les explosions (qui s’enchaînent après une vingtaine de minutes d’exposition). Ca ne vole pas très haut, mais ça se laisse regarder…avant de s’oublier assez rapidement…

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Tiens, je n’aurais pas imaginé Bautista en héros principal.
En copain du héros, oui. Mais en personnage principal, j’ai du mal à le voir.

Dans ce film-là ou en général ? Parce que dans « Bushwick », il joue le rôle principal et ça lui va assez bien…

Tout court.
Mais j’avoue n’avoir vu que les Guardians et Blade Runner 2, de mémoire.

Il tourne beaucoup ces dernières années. Dans pas mal de films, il tient un rôle secondaire (007 Spectre…tiens tu l’as oublié celui-là…, The Warriors Gate, les Evasion avec Stallone, Hotel Artemis, The Ip Man Legacy, Kickboxer), mais il a aussi de plus en plus souvent le rôle principal. Dans Bushwick donc, dans la comédie d’action Stuber, il passe aussi par la case « comédie d’action avec gamins »,

il est le chef d’une bande de mercenaires dans le prochain Zack Snyder

Dans Dune, ce sera un rôle secondaire par contre. Bautista a tourné dans plus de 20 films depuis Les Gardiens de la Galaxie en 2014, c’est un sacré rythme…^^

Et il s’en sort très bien. Excellent film, au demeurant, petite surprise discrète, qui tient sa proposition jusqu’au bout.

Jim

Absolument, très bonne surprise. Et même si c’était pas gagné, la proposition de mise en scène (faux plan-séquence en temps réel) est effectivement cohérente et tenue.

Et le discours politique qui va avec va lui aussi jusqu’au bout, avec un final nihiliste, tendance « nuit en feu », qui ne laisse aucun espoir.

Pour ceusses qui ne l’ont pas vu et qui aimeraient en savoir plus, on en cause ici :

Jim