Drame/romance/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Steve Miner
Scénarisé par J.J. Abrams
Avec Mel Gibson, Elijah Wood, Jamie Lee Curtis, George Wendt…
Année de production : 1992
Bien avant de (co-)créer les séries Felicity, Alias, Lost et Fringe, de fonder sa société de production Bad Robot et de relancer les franchises Star Trek et Star Wars, J.J. Abrams (qui signait alors du nom de Jeffrey Abrams…son deuxième « J » est pour Jacob) a débuté sa carrière cinématographique alors qu’il n’était pas encore majeur en co-écrivant la musique d’un film d’horreur à petit budget. Pendant ses études, il a collaboré avec Jill Mazursky, la fille du scénariste/réalisateur Paul Mazursky, sur le script d’une comédie qui a été produite en 1990 sous le titre Taking Care of Business (Filofax en V.F., avec Charles Grodin et Jim Belushi).
Ce fut le déclencheur de la carrière d’Abrams qui a ensuite enchaîné les scénarios (on lui doit notamment celui de À propos d’Henry, de Mike Nichols avec Harrison Ford) avant d’adopter la signature « J.J. Abrams » en 1998, année de sa participation au scénario du blockbuster Armageddon de Michael Bay et de la création de sa première série télévisée Felicity (héroïne incarnée par Keri Russell).
Forever Young est donc le troisième scénario écrit pour le cinéma par J.J. Abrams (qui était alors âgé de 26 ans). Mélange délicat (principalement dans sa première partie) de drame, de romance et de science-fiction, l’histoire a pour héros Daniel McCormick, un pilote d’essai de l’armée de l’air qui teste des bombardiers en 1939. Son meilleur ami est Harry Finley, un savant travaillant sur une expérience de cryogénisation. Daniel est fou amoureux d’Helen mais alors qu’il est casse-cou dans les airs, il a un peu peur de la demander en mariage. Le jour où il voulait enfin lui faire sa déclaration, Helen est renversée par un camion et plongée dans le coma.
Inconsolable, Daniel ne supporte pas de voir Helen inanimée sur son lit d’hôpital. Après plusieurs mois d’attente, il se porte volontaire pour être le cobaye de la phase d’expérimentation humaine du travail d’Harry. Daniel demande à son ami de ne le réveiller que si Helen sort enfin du coma. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu…car Daniel ne sortira du caisson qu’en 1992, grâce à deux gamins trop curieux qui traînaient dans un vieil entrepôt de la base militaire…
Mel Gibson livre une belle interprétation de cet homme hors du temps qui doit s’habituer aux années 90 avec l’aide de deux gamins débrouillards (dont la bonne bouille d’Elijah Wood dans un de ses premiers grands rôles) et d’une mère célibataire campée par Jamie Lee Curtis. Les situations sont certes (très) classiques et la réalisation de Steve Miner (qui avait débuté dans l’horreur avec deux chapitres de Vendredi 13 et House) un peu trop sage, mais ce film (qui avait eu son petit succès à sa sortie) conserve pour moi un certain charme, malgré un petit creux dans le deuxième acte et le maquillage peu convaincant de Mel Gibson dans les dernières minutes.
Le cocktail d’humour, de romance et de suspense fonctionne bien, avec des passages touchants et souriants. Et la distribution ne manque pas de bons acteurs, de George Wendt (déjà dirigé par Steve Miner dans House) à Joe Morton (encore dans un rôle de scientifique comme dans Terminator 2) en passant par David Marshall Grant (Air America) et Walton Goggins (The Shield, Justified…) dans son premier (petit) rôle au cinéma.