FREDDY SORT DE LA NUIT (Wes Craven)

MV5BM2RmMWIyZDgtY2I4ZS00ZjgwLTlmZTYtY2E2ZmI1Y2IzOGQ4XkEyXkFqcGdeQXVyNTIzOTk5ODM@.V1_SX638_CR0,0,638,999_AL

REALISATEUR & SCENARISTE

Wes Craven

DISTRIBUTION

Heather Langenkamp, Robert Englund, Miko Hughes, Tracy Middendorf, John Saxon, Wes Craven…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Wes Craven’s New Nightmare
Année de production : 1994

En 1991, la New Line a mis un terme à la saga Freddy avec un sixième et dernier volet décevant, qui a complété la transformation du croquemitaine sorti de l’imagination de Wes Craven en 1984 en bouffon cartoonesque. Freddy était donc mort, une situation qui devait être définitive. « Devait »…car Jason a aussi eu son Chapitre Final, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à trucider de l’ado à multiples reprises. Le 10ème anniversaire de la sortie des Griffes de la Nuit approchait à grand pas et pour le fêter, les responsables du studio se sont alors mis à réfléchir à un nouveau film…et ils ont réussi à convaincre Wes Craven de revenir sur sa plus célèbre création, les relations entre le réalisateur et Bob Shaye, le big boss de la New Line, s’étant depuis améliorées…

Wes Craven n’avait pas l’intention de suivre la chronologie de la série…il n’a d’ailleurs jamais caché qu’il n’a jamais apprécié le tournant humoristique pris par son personnage. Il en a alors profité pour retravailler une des idées qu’il avait eue pour le troisième épisode et qui fut rejetée à l’époque. En brouillant la frontière entre réalité et fiction, Wes Craven s’est affranchi de la continuité pour revenir à l’essence même de Freddy Krueger : ses cauchemars. Le titre original de Freddy sort de la Nuit est d’ailleurs Wes Craven’s New Nightmare…car cette fois, c’est personnel…

L’actrice Heather Langenkamp, qui jouait Nancy dans le I et le III, vit à Los Angeles avec son mari Chase, spécialiste des effets spéciaux, et son jeune fils Dylan (interprété par Miko Hughes, le gamin de Simetierre). Ses nuits sont agitées depuis qu’elle reçoit des appels d’un fan dérangé qui récite la comptine de Freddy Krueger en imitant le monstre du cinéma. Elle a alors un rendez-vous avec Robert Shaye qui lui apprend que Wes Craven va tourner un nouveau Freddy, sur lequel Chase travaille en secret. Les situations étranges s’enchaînent, le comportement de Dylan est de plus en plus bizarre et quand Chase meurt dans un soi-disant accident de voiture, Heather comprend que Freddy cherche à envahir le monde réel…

Dans Freddy sort de la nuit, les membres principaux de la distribution (Heather Langenkamp, Robert Englund, Wes Craven, John Saxon, Robert Shaye…) jouent des versions fictionalisées d’eux-mêmes mais le réalisateur/scénariste n’a pas hésiter à puiser dans leurs expériences personnelles pour donner encore plus de véracité à son histoire (Heather Langenkamp est bien mariée à un responsable des effets spéciaux dans la vraie vie et elle a aussi eu des problèmes avec un harceleur; les anecdotes des acteurs sur leurs participations à des émissions TV…). Et sacrée coïncidence, les tremblements de terre prévus dans le récit ont également eu lieu à la même période dans la région de L.A., ce qui a permis à la production d’étoffer l’atmosphère du métrage en incluant des plans de véritables ruines…

Le Freddy de ce septième opus n’est pas vraiment le Freddy des films, mais plutôt une entité surnaturelle, le « mal à l’état pur », qui se nourrit du pouvoir des histoires pour survivre dans les mémoires collectives. Et comme la série des Freddy s’est terminée, elle s’en prend à ceux qui l’ont initiée pour qu’ils la relancent. Son apparence a donc une nouvelle fois évolué et pour le meilleur…plus sombre, son look est plus organique et évoque plus un écorché qu’un grand brûlé. On le voit également moins, même si son influence est omniprésente…

Il y a quelques petites maladresses, mais dans l’ensemble Freddy sort de la Nuit est une astucieuse mise en abyme, au concept intrigant (j’aime l’idée du script qui s’écrit au fur et à mesure en reflétant la vie de ses protagonistes) et au suspense prenant, qui a su renouveler une franchise qui s’était inexorablement essoufflée. Mais si la critique a suivi, ce ne fut pas le cas du public, faisant du film le plus gros échec de la saga. Robert Englund incarna une dernière fois Freddy sur grand écran, dans Freddy vs Jason en 2003 (une rencontre qui était en développement depuis plus de dix ans), avant que Les Griffes de la Nuit passe par l’inévitable case remake en 2010 (une nouvelle version que je n’ai toujours pas vue).

J y ai toujours vu un pré-scream dans la mise en abyme

Il existe une fan-fic où cette créature essaye de se réincarner en …GODZILLA.
https://www.fanfiction.net/s/11512304/1/Hideaki-Anno-s-New-Rampage

7)098dbd31281c95a413ff6c17394f4171-d29ibk
7)freddy_krueger_robert_englund_godzilla_by_usadragonroar-d8s8bqd

Totalement et je pense que cela a du jouer dans l’envie de Craven de réaliser le scénar de Williamson.

Je n’aime pas ce film. Bon faut dire que je suis pas forcément fan de la saga Freddy en dehors des trois premiers, je trouve que c’est une saga horrifique visuellement très faible comparée à d’autre et surtout à Vendredi 13 qui perdra son cachet cinématographique et horrifique en passant chez NewLine (tient, tient).

Surtout je n’aime pas ce film parce qu’il représente la première date d’une période du genre que j’exècre assez, celle d’une volonté de mise en abyme du genre, de second degré, de « on me la fait pas » etc. bref une sorte de discours meta et une réflexion très limitée sur le genre qui fera de la décennie (du moins sa deuxième partie) une vaste pantalonnade où n’émerge que quelques tentatives de reprendre le genre au sérieux et d’en faire quelque chose de bien.

1 « J'aime »

A l epoque j avais aimé… je l ai jamais revu comme j avais aimé le 1er scream… c est ensuite que ca m a saoulé.

Moi j aimais beaucoup le 1 et le 3… et je pense qu a l epoque j avais aimé le 4… Je n ai revu que le 1 (souvent) et le 3 (une fois)…
Le 3 n etait pas passé chez moi au ciné…
A partir du 4 je les ai vu au ciné (y compris Jason V Freddy qui revenait dans MAD Movies depuis la fin 80). pas vu le reboot.
J etais fan du perso (je m’appelle Fred) On revait d un Jason Vs Freddy Vs Damien…

Elle l’avait déjà perdue avant Jason va enfer

parce qu’il représente la première date d’une période du genre que j’exècre assez, celle d’une volonté de mise en abyme du genre, de second degré, de « on me la fait pas » etc. bref une sorte de discours meta et une réflexion très limitée sur le genre qui fera de la décennie (du moins sa deuxième partie) une vaste pantalonnade où n’émerge que quelques tentatives de reprendre le genre au sérieux et d’en faire quelque chose de bien.

Je partage ton point de vue sur la production horrifique de l’époque, mais pour moi le déclencheur fut la série Scream, qui a vite montré ses limites même si j’avais bien aimé le premier quand il est sorti (mais je ne les ai vus qu’une fois et je n’ai jamais eu envie de les revoir)…

Damien ? Pas plutôt Michael Myers ?

Damien car j avais un pote qui s appelait Damien…
Freddy et Damien étant pour nous les meilleures franchises d horreur avec prénom :slight_smile:

Freddy sort de la nuit c’est déjà un déclencheur c’est ce qui donne l’envie à Craven de continuer dans cette voir, de se conforter dans le fait qu’il n’a jamais trop assumer son statut de réalisateur de film d’horreur. Après c’est clairement Scream qui a lancé tout une vague de film moisi mais le terrain avait déjà été bien préparé sur la base de plein d’éléments (le second degré qui empiète tout, une certaine récupération de l’horreur et du gore qui devient mainstream au cinéma ou qui déborde sur d’autres genres etc)

(quelques part c’est pas étonnant que l’oeuvre horrifique la plus importante de cette décennie, X-Files, se trouve à la télévision)

Je ne trouve pas justement. Je me suis refait tous les films il y a quelques mois et la différence plastique et formel entre les deux sagas saute aux yeux. Ca tient probablement dans la différence de lieux (campagne pour Jason, urbain pour Freddy) par exemple. Mais autant la saga Freddy décline très rapidement dans la photographie au fur et à mesure des opus, autant la saga Vendredi 13 conserve un cachet beaucoup plus jolie.

Ah, ok…bon, pour La Malédiction, j’avoue que je n’ai plus aucun souvenir du 2 et du 3…faudra que je me refasse ça un jour;…

Je ne trouve pas…ou plutôt c’est inégal selon les chapitres…

Le seul sur lequel je trouve que c’est misérable c’est le Goes to New-York. Bon le film est misérable sur tout les points mais je crois que c’est le fait de tourner deux couloirs et trois chambre faisant vaguement penser à un bateau qui le dessert. Les autres gardent la même patine et la même lumière.

(cela dit c’est une photo qu’on retrouve dans beaucoup de production horrifique de l’époque, à l’exception des Freddy qui font bande à part, peut-être une des clés de leur succès)

J’aime vraiment beaucoup ce film pour ma part. Celui que je préfère probablement, avec le premier et le troisième (mais celui-là les devance).
Je suis complètement d’accord avec l’idée, d’ailleurs, que c’est cette tentative qui va amener Craven à mettre la franchise « Scream » sur pied.
Par contre :

Je distinguerais les deux idées. Il est tout à fait exact que le genre horrifique, totalement exsangue au milieu des années 90, a cherché à se renouveler à travers la veine auto-réflexive, à la fois la veine rigolarde et la réflexion « méta », donc.
Si la première piste n’a rien donné de bien intéressant, la deuxième me semble bien plus porteuse. Et elle ne passe pas forcément pas les oeillades complices et les coups de coude au spectateur ; je pense toujours dans cette optique au chef-d’oeuvre de Bigas Luna, « Angoisse », stupéfiant film d’horreur reposant sur une mise en abyme incroyablement gonflée (et que je me garderais bien de révéler ici). Le film est tout sauf drôle, c’est au contraire un film très tendu…
Si « Freddy sort de la nuit » n’atteint pas ce degré d’excellence, il repose un peu sur les mêmes ressorts, et le fait très bien. En fait, jamais Freddy n’a été aussi « efficace », à mes yeux, et menaçant.

Dommage que la fin, quand le film a en quelque sorte grillé toutes ses cartouches, ne soit pas à la hauteur de ce qui précède. Excellent péloche quand même.

Devon Whitehead :