REALISATRICE
Mary Lambert
SCENARISTE
Stephen King, d’après son roman
DISTRIBUTION
Dale Midkiff, Denise Crosby, Fred Gwynne, Blaze Berdhal, Miko Hughes…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Pet Sematary
Année de production : 1989
Il y a des états pires que la mort…
En 1978, Stephen King vient d’accepter un poste d’enseignant dans son ancienne université et s’installe avec sa famille dans la petite ville d’Orrington, dans le Maine. Pendant l’année scolaire, les King ont loué une petite maison située dans une rue très fréquentée qui a réclamé la vie de nombreux animaux domestiques. Stephen King découvre alors que les enfants du voisinage ont créé un cimetière d’animaux dans un champ près de chez lui. Naomi, la fille de King, y a enterré son chat Smucky après que le pauvre matou a été heurté par une voiture…et un jour, le jeune Owen King manque de se faire écraser…
C’est à cette époque que King commence l’écriture de Simetierre…mais il se dit qu’il a été trop loin avec le sujet et met de côté le premier jet d’un roman qu’il juge beaucoup trop lugubre et désespéré (impression partagée par sa femme Tabitha et son ami Peter Straub). Au début des années 80, alors qu’il doit encore un roman pour honorer son contrat, Stephen King dépoussière Simetierre et l’envoie à son éditeur Doubleday, pour une nouvelle publication à succès en 1983.
Après avoir collaboré avec le producteur italien Dino De Laurentiis pendant la majeure partie des années 80, et pour des résultats plus ou moins heureux (Dead Zone, Peur Bleue, Cat’s Eye, Maximum Overdrive…), Stephen King est contacté par Richard P. Rubinstein (avec qui il avait déjà travaillé sur le film à sketches Creepshow en 1980) qui souhaite adapter Simetierre pour le cinéma.
Stephen King a écrit lui-même l’adaptation cinématographique de son roman, qui a bien failli être réalisé par George Romero avant que celui-ci ne passe la main à cause des problèmes de production de Incidents de parcours. Après avoir un temps envisagé Tom Savini, c’est finalement Mary Lambert, jusque-là principalement connue pour ses clips de Madonna (Like a virgin, La Isla Bonita…), qui fut choisie pour mettre en scène le scénario cauchemardesque de Stephen King.
Simetierre demeure le film le plus marquant (le seul ?) de Mary Lambert, qui a réussi là une oeuvre authentiquement effrayante et dérangeante. L’histoire de la famille Creed est marquée par la mort et la fatalité, et ce quasiment dès leur emménagement dans leur nouvelle maison de Ludlow dans le Maine. Dès les premières minutes, la caméra se promène le long des tombes d’un cimetière créé par les enfants (d’où le titre mal orthographié), un lieu empreint d’une grande tristesse, sensation amplifiée par la bande originale et ce choeur de voix pures, hantées et mélancoliques.
Le bonheur qui suit ne durera pas longtemps. L’horreur poursuit les Creed, et de souvenirs tétanisants (rien que l’évocation de la soeur malade de Rachel Creed me file la chair de poule) en événements traumatiques, le long métrage s’enfonce inéluctablement dans les ténèbres.
C’est l’histoire d’un homme qui perd progressivement son emprise sur la réalité, un homme de science confronté au surnaturel, un père qui va commettre l’irréparable et plonger dans la détresse et la folie…
L’interprétation n’est pas toujours à la hauteur de l’ensemble. J’ai par exemple toujours trouvé Dale Midkiff, qui joue le personnage principal (qui aurait pu revenir à Bruce Campbell), un peu trop fade (surtout comparé au charismatique Fred « Les Monstres » Gwynne dans le rôle du voisin Jud Crandall)…mais la direction artistique est impeccable, l’atmosphère est pesante, les scènes-chocs sont mémorables, les maquillages de revenants terreux font leur petit effet et le final est aussi éprouvant que déchirant…
…oui, il y a des états pires que la mort…
I don’t want to be buried in a Pet Sematary,
I don’t want to live my life again.
I don’t want to be buried in a Pet Sematary,
I don’t want to live my life again.