JOUETS DEMONIAQUES (Peter Manoogian)

REALISATEUR

Peter Manoogian

SCENARISTE

David S. Goyer, d’après une idée de Charles Band

DISTRIBUTION

Tracy Scoggins, Bentley Mitchum, Daniel Cerny, Michael Russo, Barry Lynch…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Demonic Toys
Année de production : 1992

Après un deal d’armes qui a mal tourné, une policière poursuit les truands qui ont assassiné son coéquipier (et père de son futur enfant) dans l’entrepôt désaffecté d’un magasin de jouets. À l’intérieur, ils deviennent les proies de jouets maléfiques, commandés par un démon enfoui dans les fondations de l’immeuble depuis 66 ans. Le démon recherche un corps pour accroître ses pouvoirs, et il jette son dévolu sur le bébé à naître de la femme flic.
Alors que les victimes s’accumulent, l’officier doit non seulement se battre pour sa vie, mais aussi pour l’âme de son futur enfant…

Au scénario de Jouets démoniaques, on retrouve un nom bien connu des lecteurs de comics, David S. Goyer, futur co-scénariste de bandes dessinées comme JSA et de longs métrages comme la trilogie Blade, les Batman de Christopher Nolan et le Man of Steel de Zack Snyder. En 1992, Goyer était un jeune scénariste d’une vingtaine d’années qui s’était fait la main sur deux films d’action : Coups sur coups avec Jean-Claude Van Damme et Kickboxer 2 avec Sasha Mitchell. Juste après la sortie de cette suite de l’un des premiers succès de JCVD, Goyer a reçu un coup de fil du producteur de séries B Charles Band qui était alors en train de mettre en chantier de nombreux projets pour démarrer sa nouvelle société de production, Full Moon Pictures.

Grand fan de Re-Animator et From Beyond - Aux portes de l’au-delà, deux réalisations de Stuart Gordon co-produites par Charles Band pour Empire Pictures, David S. Goyer s’est naturellement rendu au rendez-vous. Il s’est ensuite rappelé d’un homme affable, un petit maître du « Schlock » au bureau décoré de reproductions de couvertures de comics Marvel signées par Jack Kirby et Steve Ditko. Comme Roger Corman avant lui, Charles Band vendait d’abord des concepts et des affiches avant de vendre des histoires. Il fit alors une offre à Goyer : écrire deux films pour Full Moon et en réaliser un…mais la condition était de livrer les deux scénarios en une semaine (ce qui peut expliquer pas mal de choses) !

Band montra alors à Goyer plusieurs posters aux titres pré-vendus et le scénariste porta son choix sur Arcade (un film de S.F. qui sera réalisé par Albert « Captain America » Pyun) et Demonic Toys. Goyer a gardé un bon souvenir de son expérience dans le monde du bis à tout petit budget, même s’il a finalement reculé devant l’offre de réaliser Demonic Toys car il n’avait aucun pouvoir décisionnel sur ses collaborateurs potentiels (les films estampillés Full Moon tournaient avec les mêmes équipes de production).

Demonic Toys a donc été tourné par un réalisateur maison, Peter Manoogian, lancé par Band sur l’un des segments de The Dungeonmaster avant de se voir confier les commandes de Decapitron, Territoire Ennemi et Arena. En habitué du genre, Manoogian fait un usage efficace des possibilités offertes par son décor unique (l’entrepôt désaffecté) et ses moyens limités et livre des séquences croustillantes en mélangeant gore et humour lors des attaques des petites teignes en peluche et en plastique. La touche surnaturelle apportée par Goyer est également l’occasion de passages oniriques à l’atmosphère joliment travaillée.

Aussi fauché soit-il, Demonic Toys est à son meilleur lorsque le film plonge pleinement dans les aspects les plus bizarres de son histoire…mais l’introduction est tout de même un peu laborieuse, le rythme est irrégulier et l’interprétation va du passable au totalement catastrophique (mais comme le casting est surtout là pour se faire trucider par les minions du démon)…

Les films de poupées tueurs ont toujours été l’un des principaux filons des productions Charles Band et ce depuis Dolls de Stuart Gordon en 1987 et surtout Puppet Master en 1989 (série qui en est bientôt à 12 volets…ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle vu l’exécrable niveau actuel des Full Moon). En bon fan de comics, Charles Band a ensuite orchestré deux crossovers entre les personnages de son univers cinématographique : le sympathique Dollman vs Demonic Toys en 1993 et Puppet Master vs Demonic Toys en 2004.