25 ans.
Osamu Akimoto a assuré son chapitre hebdomadaire de Kochikame pendant 40 ans.
Bon, l’ampleur de la série n’est pas la même, mais ça force le respect tout de même.
Tori.
25 ans.
Osamu Akimoto a assuré son chapitre hebdomadaire de Kochikame pendant 40 ans.
Bon, l’ampleur de la série n’est pas la même, mais ça force le respect tout de même.
Tori.
Bon, cette ultime renaissance est sans doute le récit super-héroïque hypermondien qui m’a le plus emporté dans la production de Lehman. Sans doute parce que la publication d’un seul tenant et la lecture en deux soirées a permis une immersion que ne favorisent pas toujours les séries longues dont on lit les épisodes au fil de leur publication (ce qui me fait dire qu’il va falloir que je relise Masqué, Metropolis et les autres d’un bloc, pour voir…).
Bon, déjà, si l’on s’arrête au seul plaisir de lecture et à la seule construction du récit, c’est une excellente histoire de super-héros. Je ne devrais pas dire ça (bon, les anti-super-héros irréductibles sont rares sur ce forum, mais je ne tiens pas à les effrayer…), au risque de dissuader les sceptiques de se lancer dans l’aventure, mais vraiment, les auteurs sont parvenus à construire une intrigue à rebondissements, qui ménage son lot de super-pouvoirs, d’origines diverses, de menaces grandiloquentes et de super-vilains convaincants.
L’astuce, c’est que tout cela est encore assez dissimulé pour ne pas effaroucher les lecteurs qui souffrent de vertige à la seule évocation d’une cape colorée. Les lecteurs au fait de l’histoire des surhommes reconnaîtront les clins d’œil à She-Hulk, au premier Captain Marvel, et à de nombreuses autres figures des illustrés américains, petites ou grandes. Le récit est structuré autour d’une quête : regrouper divers personnages susceptibles d’apporter leur aide face au problème en cours. Il y a une sorte d’immédiateté au récit, une approche linéaire qui permet de greffer sur le canevas des surprises, des arrivées, des départs, des rencontres, le tout avec une grande facilité fluide.
Lehman articule son récit super-héroïque autour d’un bureau universitaire de recherche dont le domaine de compétence touche à l’imaginaire et à l’inconscient collectif. Cette partie du récit permet aux auteurs de faire des références aux fameux « super-héros français », pan oublié ou mésestimé de la culture hexagonale. Les références, souvent accrochées aux murs, sous cadre, ou entassées dans des caisses et des cartons, permettent de croiser Tenax, Fantax, Atomas, et de plus récents représentants de cette tradition, qu’il s’agisse de Mikros, de Fox-Boy, du Garde Républicain ou de l’Archer Blanc… Et les membres de cette nouvelle Brigade Chimérique rendent hommage à cette tradition.
Mais, comme je l’ai dit, Lehman et de Caneva ne se contentent pas d’étaler leur science. Et le récit comporte de grands, grands moments. L’un d’eux me vient au moment de taper ces lignes : la description de l’étendue des pouvoirs du Soldat Inconnu, avec un discours à l’axe surprenant, mais à la mise en scène proprement « iconique » (ce franglisme galvaudé mérite d’être utilisé ici).
Vraiment, plein de belles scènes.
On pourra rajouter une caractérisation assez fine, notamment par le recours à des expressions propres à chaque protagonistes, qui donnent de l’épaisseur à sa présence et du concret à sa personnalité. On pourra aussi citer une conscience politique assez savoureuse, notamment par le biais du personnage de Béatrice, sorte de virago féministe moderne pleine de bonnes intentions qui s’égare parfois dans le choix de ses luttes (elle voit des « trips virilistes » à la moindre statue de Napoléon), mais qui souffre d’un syndrome de la Tourette qui la conduit à à professer des jurons à répétition, ce qui est un régal. C’est d’ailleurs dans ces moments où elle n’est pas sous l’effet de ses psychotropes « thérapeutiques » qu’elle se montre capable de toujours choisir le bon camp : Béatrice (qui a droit à l’une de ces scènes magnifiques dont je parlais plus haut, en l’occurrence lors de ses retrouvailles avec son père) incarne et matérialise une très belle réflexion sur le politiquement correct et sert de clé à tout un discours complexe sur la société actuelle (voir les unes de journaux qui apparaissent à plusieurs reprises).
Mais au-delà, il y a peut-être une dimension à côté de laquelle il est sans doute possible de passer, celle de la figure féminine. Les auteurs construisent une trinité d’héroïnes qui, chacune à sa manière, incarne une version de la femme telle qu’envisagée par la fiction populaire.
Sexy, métissée, vêtue d’une tenue qui laisse entrevoir sa taille fine et ses longues jambes, Nelly est l’archétype de l’héroïne en devenir telle qu’on la présente tout le temps, échappant à une routine professionnelle pour sortir des clous le temps d’une mission apparemment anodine, l’interchangeable vedette féminine des fictions grand public qui dévoilera un potentiel insoupçonné.
Béatrice, forte femme à tous les sens du terme, est la surfemme exagérée, répondant là aussi à des critères déjà bien rodés : plus grande, plus costaude, plus forte en gueule, elle n’a pas la peau verte de She-Hulk mais lui emprunte bien des caractéristiques.
À ces deux parangons du super-héroïsme féminin, Lehman et de Caneva opposent une femme normale, Nora, sans pouvoirs, portant une tenue protectrice et un casque de chantier. Elle est rousse, mais d’une teinte un peu délavée, un peu usée, ses cheveux composent une masse unique où les mèches ne s’éparpillent guère. Et pourtant, elle est maîtresse de sa vie, de son amour, de sa sexualité. Elle est épanouie, en contrôle, ne perd pas le nord, conserve son courage et prend les bonnes décisions (même si elles sont risquées) au bon moment.
Nora, c’est une manière de dire que les héroïnes ne sont pas toujours là où on les attend. En parfaite adéquation avec le reste du récit, en quelque sorte.
Jim
Plus que la brigade initiale ?
Pour l’heure, oui. Mais le premier cycle, je l’ai lu peu après sa sortie, donc il y a une dizaine d’années, et c’est pas frais du tout dans ma mémoire. J’ai la sensation d’un très bon souvenir, mais sans précision. Va donc falloir que je relise.
Jim
Je ne sais si tu en auras le temps, je viens de prévenir l inquisition.
Je la mettrais en derniere place, ou ex æquo avec masqué qui ne brille pas par son ampleur.
Mais la dernière place, c est bien, l ensemble des series etant à mes yeux d une telle qualité.
Mais, comme je le soulignais plus haut, dans cette serie m a manqué l intrication avec la philo, l art, la politique, ce que n aura pas compensée la pertinence des unes de journaux.
Et le retour d un certain perso, m aura tout de même un peu déçu, après ce qu il avait vecu et perdu, il m a paru bien détaché.
Nemo !!
Je suis interdit de Caen, ai je appri.
Longue histoire.
Depuis quand ?
Depuis qu une amie s y est installée, caen a ete declaree nemo free zone.
Ça y est.
Je l’ai lu.
C’est de la merde!!!
Non,je déconne.
Juste formidable.
Passionnant.
Bien écrit.
Bien dessiné.
Mon seul regret : la femme nue cachée par une porte.
Le Titan de l’espace est juste parfait.
C’est… Putain mais c’est Galactus!!!*
*Véridique.
Je m’en fait la réflexion au moment où j’écris.
Il faut un crossover !!!
Jim
Bon, moi, j’ai adoré également.
Je ne sais pas si je préfère au premier arc de la Brigade, parce que les sentiments ressentis sont tout autre, et que j’ai pris le 1er de plein fouet, alors que là, j’étais prévenu. Sauf, que même en étant prévenu, et donc, en ayant une certaine attente, j’ai beaucoup, beaucoup aimé cette Ultime Renaissance, tout étant déçu que ce soit l’ultime (mais au moins, y a rien de gâché).
J’ai pris un gros shoot de plaisir, avec un positivisme que je n’avais pas du tout ressenti jusqu’à présent avec Lehman. Les perso sourient beaucoup, et malgré les événements, on n’est pas dans la sombritude. Et on le retrouve à travers les 3 femmes que tu cites Jim (ouais, je me suis fait la même remarque que toi, mais en l’exprimant moins bien dans mon cerveau… tout en sachant que les femmes n’étaient pas pour autant délaissées dans le récit de la 1ère Brigade), mais aussi à travers les petits jeunes de banlieues, qui même s’ils sont venus faire des selfies ( ) participent à l’effort, à la défense de leur cité. On est complètement à l’envers par rapport à ce qu’on entend en permanence, et je trouve que ça fait du bien, en fait. Alors, ouais, ça pourrait cacher aussi des mal-êtres, notamment du quotidien, mais cependant, à travers l’Homme-Rat, Lehman l’évoque pleinement.
La construction des persos est vraiment chouette (Jim en a beaucoup parlé, mais, tiens, si tu évoques Miss Hulk, tu peux aussi, avec sa moto, évoquer Captain America, le Fantôme du Bengale,…), celle du récit tout autant. Le parallèle de la Grenouille du 1er récit qui s’accroche à la Tour Eiffel (qui servait pour des télécommunication il me semble, à celle-ci qui se met sur une tour de télé est rigolo.
Là aussi, il y a une rosace, pour raconter la réalité au Soldat Inconnu, alors que dans Masqué, elle est là pour lui raconter les Chimères.
J’ai également été agréablement surpris de voir autant de références aux super-héros français, d’après-guerre, et le fait qu’il y a quand même un frémissement (bon, on le sait tous, on voit bien que ça fleurit pas), que ce soit pour ce genre ou pour la SF en général, doit peut être participer au ton que donne Lehman à son récit. Pas sûr qu’il était dans le schéma de pensée au moment de la première brigade, où il sortait de toutes ses études autour de son roman avorté Metropolis.
On pourrait citer tout un tas de truc, mais le fait qu’il cite Kirby comme conteur des aventures de Rigg, c’est quand même un parti pris.
Son monstre de l’espace, avec une image qui rappelle d’abord l’anti-Monitor, puis ensuite Galactus, alors que c’est un « perso » créé dans les années 50 … je trouve ça excellent.
Je pense qu’on pourrait faire une analyse de chaque épisode, on aurait plein de trucs à raconter.
(les 2 unes avec Moore… à mourir de rire)
Je me suis demandé si ce n’était pas parce qu’il était un militaire.
Quand tu regardes, la nouvelle brigade ne sont pas des militaires nés. Je dis ça, en extrapolant totalement devant mon comptoir.
Pour la 1ère Brigade, il évoque des hommes et des femmes qui ont évolué 70-80 ans plus tôt que lorsqu’il a pris la plume pour faire son scénario.
Je ne parle pas de Curie, mais les autres, étaient-ils tous reconnus à leur époque ?
Qui nous dit que le Lehman de dans 71 ans ne trouvera des équivalents d’aujourd’hui à mettre dans son récit ?
Et sincèrement, je trouve que les grands penseurs du moment, du moins du peu que j’en connaisse, ne sont pas forcément fréquentables idéologiquement parlant. Quant aux artistes, c’est souvent après leur mort qu’ils sont connus (sauf les tiktokeurs et autres youtubeurs)
@Jim_Laine, tiens, je veux bien que tu références/développes. J’ai pas tilté.
Ouh là, deux ans et demi après, va falloir que je relise pour voir moi-même de quoi je parlais à l’époque…
Jim
Je peux te donner la page, si tu veux.
Non non, faut juste que j’aille récupérer mon exemplaire et relire le passage, c’est tout…
Jim
Oui et puis ca fait du non fini (que devient masqué ?) qui donne de l infini à l imaginaire : tout n est pas écrit, il y a du possible.