REALISATEURS
Seth Holt et Michael Carreras (non crédité)
SCENARISTE
Christopher Wicking
DISTRIBUTION
Valerie Leon, Andrew Keir, Mark Edwards, James Villiers…
INFOS
Long métrage britannique
Genre : horreur
Titre original : Blood from the Mummy’s Tomb
Année de production : 1971
L’âge d’or de la Hammer Films Productions s’est construit sur le succès de trois longs métrages qui ont comme points communs d’avoir été réalisés par Terence Fisher et d’être interprétés par deux acteurs qui deviendront des monuments du genre horrifique, Christopher Lee et Peter Cushing : Le Cauchemar de Dracula (1958), Frankenstein s’est échappé ! (1958) et La Malédiction des Pharaons (1959). Mais si les séries consacrées à Dracula et Frankenstein figurent parmi les plus populaires et les plus prolifiques de la Hammer (avec respectivement 9 et 7 longs métrages), ce ne fut pas le cas pour cet autre monstre classique qu’est la Momie.
La Hammer n’a produit que trois autres films de Momie entre 1964 et 1971, sans rapports les uns avec les autres, souvent tournés à l’économie et vendus en double programme avec une affiche un peu plus prestigieuse. Ainsi Les Maléfices de la Momie de Michael Carreras (1964) a été projeté avec La Gorgone de Terence Fisher avec Lee et Cushing et Dans les Griffes de la Momie de John Gilling (1967) en complément d’un Frankenstein avec Peter Cushing.
La Momie Sanglante, librement inspiré par le roman Le Joyau des Sept Etoiles de Bram « Dracula » Stoker, a tenté d’apporter un peu de sang neuf à la formule habituelle des films de momies avec une intrigue qui se déroule dans un environnement contemporain . Il n’y a pas non plus de « momie » à proprement parler, avec ses bandelettes et sa démarche saccadée : le menace vient de Tera, une reine maléfique enfermée dans un tombeau au temps des pharaons et qui manipule Margaret, la fille d’un des archéologues qui a découvert sa sépulture, pour revenir à la vie. Les deux femmes sont incarnées par la plantureuse Valerie Leon, plus habituée jusque là aux courtes apparitions sur le petit et le grand écran.
Après une intrigante scène d’ouverture, aux images choc, et un premier acte qui entretient bien le mystère, le scénario retombe tout de même assez rapidement dans les clichés du film de momie. Visuellement, le métrage est accrocheur : les ambiances sont bien travaillées, la photographie est soignée et les décors ne trahissent pas un budget modeste. À quelques exceptions près, la distribution est solide. L’histoire est par contre moins convaincante, ses faiblesses nourrissant souvent une certaine confusion.
La Momie Sanglante est aussi considéré comme un film « maudit » à cause de la tragédie qui a marqué sa production : le réalisateur Seth Holt (qui avait précédemment signé les thrillers Hurler de peur et Confessions à un cadavre pour le compte de la Hammer) est décédé dix jours avant le clap de fin des suites d’une crise cardiaque. Michael Carreras, producteur, metteur en scène et directeur général de la Hammer, a alors mis en boîte les scènes restantes sans être crédité.
Peter Cushing, qui enchaînait les tournages, a failli être de la distribution dans le rôle du professeur Fuchs, le père de Margaret (finalement joué par Andrew Keir, qui fut le professeur Quatermass dans Les Monstres de l’Espace)…avant de quitter la production au bout d’une journée pour prendre soin de son épouse malade (il existe encore quelques photos de son unique jour sur le plateau). Helen Cushing décéda quelques jours plus tard et l’acteur en deuil demanda à être libéré de ses obligations pour La Soif du Vampire, qui devait être son film suivant, avant de replonger à corps perdu dans le travail, soutenu par ses amis dont faisait partie Christopher Lee.