LA RÉVOLTE DES TRIFFIDES (Steve Sekely & Freddie Francis)

REALISATEURS

Steve Sekely & Freddie Francis

SCENARISTES

Bernard Gordon et Philip Yordan, d’après le livre de John Wyndham

DISTRIBUTION

Howard Keel, Nicole Maurey, Janette Scott, Kieron Moore…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : The Day of the Triffids
Année de production : 1962

Suite à une pluie de météorites, plus de 90% de la population mondiale est devenue aveugle. Ce phénomène a également libéré des spores donnant naissance à une race de plantes géantes carnivores qui profitent de la cécité des humains pour les attaquer et les dévorer. Le premier Triffide, puisque c’est ainsi qu’ils seront ensuite désignés, se révèle dans les premières minutes en agressant l’employé d’une serre dans une scène nocturne assez réussie qui insiste déjà sur les aspects les plus horrifiques de la menace.

Tous les humains n’ont pas assisté à la pluie de météorites. Le marin Bill Masen venait de se faire opérer des yeux et comble de l’ironie, il recouvre la vue le matin où la plupart des gens autour de lui découvrent qu’ils ne peuvent plus voir. C’est justement par son point de vue que le spectateur assiste à des situations de fin du monde et l’influence de ces passages se retrouve notamment dans l’ouverture du 28 Jours plus tard de Danny Boyle tant les points communs ne manquent pas.

La Révolte des Triffides est à son meilleur dans la description de comportements désespérés au coeur de moments particulièrement intenses (le suicide du médecin, le déraillement du train, le crash de l’avion…). Compte-tenu du budget modeste, la production a tout de même vu un peu grand et aurait du jouer un peu plus la carte de la suggestion tant les transparences et certains effets ont pris un sérieux coup de vieux. Mais malgré leur côté un peu trop statique, les plantes fonctionnent tout de même plutôt bien grâce à plusieurs astuces de mise en scène qui assurent l’efficacité de leurs attaques.

C’est le succès du Village des Damnés en 1960 qui a poussé le producteur Philip Yordan à s’intéresser à un autre roman de John Wyndham, The Day of the Triffids. Je ne l’ai pas lu mais d’après ce que j’ai compris, l’adaptation a son lot de différences avec le livre. Le projet a été confié à Steve Sekely, réalisateur d’origine hongroise qui s’est spécialisé dans la série B aux U.S.A. après avoir quitté son pays (Revenge of the Zombies, Amazon Quest…). Mais pendant la phase du montage, Philip Yordan s’est rendu compte qu’il n’avait qu’une heure de métrage utilisable.

Le producteur décide alors de rajouter une sous-intrigue avec deux nouveaux personnages, un couple de scientifiques coincés dans un phare qui doivent eux aussi faire face aux assauts des plantes monstrueuses. Comme Sekely était rentré en Amérique (et Yordan ne voulait peut-être pas lui payer une rallonge), Freddie Francis (directeur de la photographie expérimenté qui signera ensuite de nombreux films d’horreur comme L’Empreinte de Frankenstein et Le Train des Epouvantes) s’est occupé (sans être crédité au générique) de cette partie qui s’intègre bien au reste.

Une certaine tension se dégage de ce huis-clos qui amène aussi la solution qui permettra de se débarrasser des triffides. Une idée peu convaincante qui rappelle dans un sens la manière dont se termine La Guerre des Mondes (avec ce point faible bien pratique et un peu sorti de nulle part)…et d’ailleurs l’ultime plan est bondieusard, ce qui est raccord avec la version cinématographique U.S. du roman de H.G. Wells sortie en 1953.

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La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue française Star Ciné Cosmos :

SCC_C69

L’affiche belge :