LE VILLAGE DES DAMNÉS (Wolf Rilla)

REALISATEUR

Wolf Rilla

SCENARISTES

Stirling Silliphant, Ronald Killoch et Wolf Rilla, d’après le roman de John Wyndham

DISTRIBUTION

George Sanders, Barbara Shelley, Martin Stephens, Michael Gwynn…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Village of the Damned
Année de production : 1960

Le Village des Damnés est l’adaptation du roman The Midwich Cuckoos de l’écrivain britannique John Wyndham, également connu pour Le Jour des Triffides (qui a aussi été porté à l’écran à plusieurs reprises). Midwich, c’est le lieu de l’action, une paisible petite ville de la campagne britannique. Le « Cuckoos » du titre fait référence à cet oiseau « parasite » qu’est le coucou, dont de nombreuses espèces déposent leurs oeufs dans les nids d’autres oiseaux, les laissant ainsi élever leur propre progéniture à leur place. Le comportement du coucou est utilisé pour symboliser l’invasion « de l’intérieur » très particulière décrite par John Wyndham dans son livre (que je n’ai pas lu, je le précise).

Comme je l’ai écrit plus haut, Midwich est une bourgade très tranquille…qui se retrouve un jour coupée du monde. Encore plus étrange, tout ceux qui y habitent perdent conscience. Le phénomène touche chaque personne qui pénètre dans le périmètre de Midwich, tel ce pilote de l’armée qui finira par connaître une fin tragique. Cette entrée en matière est très efficace : la caméra du réalisateur allemand Wolf Rilla (qui n’aurait pas laissé de traces dans l’histoire du cinéma sans Le Village des Damnés) glisse le long des rues du village, pénètre dans les maisons où reposent des corps inconscients…le silence règne…un silence uniquement brisé par l’horloge de l’église…

Quelques heures plus tard, la population se réveille. Tout semble normal, jusqu’à ce que les femmes du village découvrent qu’elles sont tombées enceintes…même celles qui étaient encore vierges. Une « immaculée conception » qui n’a pas été sans causer quelques problèmes aux premières étapes du projet, en 1957. Le Village des Damnés aurait en effet pu être une production américaine, mais la MGM a reculé face aux pressions de groupes religieux. Le studio a alors chargé sa filiale britannique de développer le long métrage.

Neuf mois plus tard, les femmes donnent naissance à des bébés qui présentent les mêmes caractéristiques. Leur croissance, autant physique qu’intellectuelle, est hors-normes et bientôt les inquiétants bambins blonds démontrent d’étranges capacités…
Le metteur en scène a très bien tiré parti d’un budget modeste en misant sur une suggestion qui renforce la puissance des scènes-chocs du récit (comme celle où un homme est contraint par les petits monstres à utiliser son fusil contre lui-même). Les effets sont simples et très réussis et fonctionnent aussi grâce à la très bonne interprétation des jeunes acteurs, très crédibles dans l’expression de la froideur de cet « esprit collectif ». Et franchement, ils mettent sacrément mal à l’aise, ces gamins…

Le portrait des personnages adultes ne manque pas non plus d’intérêt. Le couple qui est mis en avant est celui des époux Zellaby, incarnés par George Sanders (L’Aventure de Madame Muir) et Barbara Shelley (Dracula, Prince des Ténèbres). Le détachement scientifique du père se heurte au déchirement émotionnel de la seconde qui ne peut créer de véritable lien avec son enfant.
Tourné dans un très beau noir et blanc, Le Village des Damnés possède, comme de nombreux films de S.F. mâtinés d’horreur de son temps, plusieurs niveaux de lecture…mais il demeure surtout un suspense remarquablement maîtrisé, au final tendu et implacable.

Suite au succès du film de Wolf Rilla, une suite intitulée Children of the Damned fut tournée en 1964 (je ne l’ai toujours pas vue). En 1995, John Carpenter a réalisé une nouvelle version du roman de John Wyndham, mais ce film de commande, s’il n’est pas déshonorant, ne fait pas vraiment partie du haut du panier de la filmographie du réalisateur d’Halloween.

Pas vu depuis maintenant un sacré bon moment, mais je garde un excellent souvenir de cette petite pépite du genre ; par contre, comme toi, je ne suis pas vraiment fan de la relecture carpenterienne : rien de déshonorant mais c’est vraiment l’un de ses films les plus faibles.

Et puisqu’on parlait heavy rock sur un autre thread, il est à relever que la légende du métal britannique Iron Maiden a nommé l’un de ses morceaux du nom de la suite, « Children Of The Damned », sur leur album le plus fameux, « The Number Of The Beast ».

https://www.youtube.com/watch?v=AlNVL0CpSwY

J’ai découvert le remake avant l’original, mais je ne peux qu’ajouter un +1 à vos deux avis concordants sur la supériorité du film de Rilla, et sur le côté mineur de la relecture dans la filmo de Carpenter.

J’ai vu que le remake et j’ignorais qu’il était réalisé par Carpenter Vu dans mon adolescence au cinema ça a quand même été une bonne partie de rigolade

Eh bien, on va dire qu’on a pas le même sens de l’humour…:wink:

le mec qui grille sur son barbeuk à cause de l’évanouissement de la population au début c’est impayable

Pour moi, le remake de Carpenter est bien faible et fade face à l’original de Rilla.
Parmi les scènes qui m’ont marquées, il y a celle de la boite à secrets et surtout la scène finale avec ce mur mental démoli pierre à pierre.

J’ai cité ce film dans une de mes dernières chroniques sur BOBD : L'amour d'une mère est plus profond que l'océan / Les Danois vs La jeune fille à la perle - Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées

ginevra

David Robinson :

Elvisdead :

Francesco Francavilla :

UNIVERSAL COSMIC HORROR Day 8:
VILLAGE OF THE DAMNED (1960)
Directed by Wolf Rilla, starring Martin Stephens.