LE CAUCHEMAR DE FREDDY (Renny Harlin)

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REALISATEUR

Renny Harlin

SCENARISTES

Brian Helgeland, Jim & Ken Wheat et William Kotwinkle

DISTRIBUTION

Robert Englund, Lisa Wilcox, Danny Hassell, Tuesday Knight…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master
Année de production : 1988

Après le succès de Freddy 3 - Les Griffes du Cauchemar, la productrice Sara Risher a approché Wes Craven pour lui demander si il avait une idée pour un quatrième épisode. Son pitch, qui impliquait la notion de voyage dans le temps à l’intérieur même des rêves, a été rejeté. Wes Craven ne reviendra sur le personnage qu’il a créé que six ans plus tard pour Freddy sort de la nuit, un septième chapitre qui ne fait pas partie du « canon » officiel de la saga de Freddy Krueger. Il fallait alors trouver un nouveau scénariste et très rapidement puisque la sortie du 4 avait déjà été fixée à l’année suivante.

La New Line appréciait l’idée de l’écrivain William Kotzwinkle, celle du « Maître des Rêves », et sur la suggestion de Robert Englund (qui travaillait avec le bonhomme sur le scénario de son premier film en tant que metteur en scène, La Ligne du Diable), un débutant du nom de Brian Helgeland (futur réalisateur de Payback et Chevalier) fut engagé pour travailler sur ce concept. En moins de deux semaines, Helgeland a rendu son son script qui est ensuite passé entre les mains des frères Wheat (La Mouche 2). À ce stade, le scénario n’était pas encore tout à fait prêt et demandait encore des retouches. Mais la grève du principal syndicat des scénaristes a alors touché Hollywood et le tournage a du commencer sans une histoire définitive, de nombreux éléments (comme certains cauchemars) étant alors improvisés au fur et à mesure. Ce qui n’a pas amélioré l’ambiance sur le plateau, surtout pour le réalisateur engagé, un nouveau venu qui venait de débarquer à Hollywood, le finlandais Renny Harlin.

La New Line a également eu un peu de mal à trouver un metteur en scène et c’est grâce à son opiniâtreté que Renny Harlin (qui n’avait alors à son actif que le film d’horreur à petit budget Prison), dont Robert Shaye ne voulait pas au début, a eu le job. L’histoire fait le lien avec Freddy 3 - Les Griffes du Cauchemar en reprenant les trois survivants du précédent volet (Patricia Arquette ayant décliné l’offre, c’est Tuesday Knight qui reprend le rôle de Kristen), les derniers enfants des parents qui ont tué Freddy Krueger, qui passent en quelque sorte le flambeau à de nouveaux personnages dans la lutte contre le démon des rêves. Je trouve tout de même dommage que les « Dream Warriors » qui ont si bien résisté à Freddy dans le troisième volet passent l’arme à gauche aussi rapidement dans celui-ci. Les liens entre les protagonistes semblent aussi moins bien écrits, moins puissants après l’épreuve qu’ils ont traversé.

Le Cauchemar de Freddy poursuit tout de même la tradition des rôles féminins forts avec Alice Johnson, qui passe de jeune fille introvertie à véritable « Dream Master », Maîtresse des Rêves, dès qu’elle maîtrise le pouvoir transmis par Kristen après sa mort. Elle est le personnage le plus intéressant de l’ensemble face à un Robert Englund déchaîné. Les affrontements oniriques sont inégaux, certains sont très cheap et ne fonctionnent pas du tout (la mort du frère d’Alice), d’autres sont très clippesques (le film n’a pas été appelé le « MTV Nightmare » de la franchise pour rien). Mais même si ce n’est pas un très bon Freddy, le long métrage réserve quelques uns des cauchemars les plus réussis de la série, comme ces passages où Alice et son petit ami sont piégés dans une boucle, celui où Alice est avalée par un écran de cinéma et le passage qui voit l’une des ados se transformer en cafard (excellents trucages de ce cinglé de Screaming Mad George).

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Renny Harlin a régulièrement cru qu’il allait être viré par Bob Shaye, mais au final Le Cauchemar de Freddy a connu le succès et de très bonnes critiques (un peu trop dithyrambiques quand je revois certains avis qui en parlaient comme du meilleur de la série), ce qui a lancé sa carrière (un an après, il réalisait 58 minutes pour vivre, le second Die Hard). Et Le Cauchemar de Freddy a fini de faire de son monstre une icone de la pop-culture.

À la fin des années 80, Freddy était en effet partout, décliné sur tous les supports imaginables. Il est même devenu l’équivalent du « Gardien de la Crypte » d’une médiocre série télévisée anthologique, Freddy, le cauchemar de vos nuits (j’ai du en regarder deux ou trois à l’époque avant de laisser tomber). Et les américains n’ont pas attendu longtemps pour le retrouver sur grand écran puisque Freddy 5 : L’Enfant du Cauchemar est sorti tout juste un an après Le Cauchemar de Freddy.

Freddy a fait ses débuts dans les comics à cette période, dans un magazine en grand format et en N&B publié par Marvel. Les scénarios étaient de Steve Gerber et les dessins de Rich Buckler pour le #1 et de Tony de Zuniga pour le #2. Les ventes étaient bonnes et le titre était sollicité jusqu’au #5…et pourtant Marvel a annulé le bouquin après seulement deux numéros.

In 1990, Steve Gerber told Reading For Pleasure that Marvel had canceled the book in anticipation of pressure from various anti-violence advocate groups that were actively protesting violent media in the late 1980s and early 1990s.

Steve Gerber et Rich Buckler ? Wow, super tandem !! J’ai du mal à reconnaître Buckler sur ces planches-là, ceci dit… Intéressant !

Je n’ai aucun souvenir de celui-ci, faudrait que je le revoie, p’têt.

En raison de l’encrage sans doute (la patte fait assez « encreurs phillipins 70’s » façon Alcala).

Oui, complètement.

Y a eu aussi une série qui est sortie chez Wildstorm vers 2006, et dont quelques épisodes ont été publiés chez Panini. C’était pas terrible, de mémoire. Je l’avais chroniqué pour FC, à l’époque.

Ah, c’est dommage : l’histoire écrite par Peter David et illustrée par Sam Kieth qu’il évoque sur la fin du billet était sacrément alléchante sur le papier…

L’encrage est bien d’Alfredo Alcala, qu’on retrouvait très régulièrement sur les magazines en N&B de Marvel…

Oui, c’était par Chuck Dixon. Je n’ai pas été tenté et graphiquement, ça ne me semblait pas terrible. Avant cela, il y a eu des comics de Freddy chez des petits éditeurs, dont Avatar Press. Et après Wildstorm, il y a eu l’inévitable rencontre avec Ash chez Dynamite avec Freddy vs Jason vs Ash.

J’ai retrouvé tout ça :

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A Nightmare on Elm Street #1-#3 + #5-#7

Freddy, le tueur qui hante les cauchemars des adolescents de Springwood revient cette fois-ci en comic-book. Autant dire qu’on s’en serait bien passé.

Pour les fans de la continuité du personnage, les histoires se situent avant que Jason ait décidé de le ressusciter et ont l’avantage de rien apporter ou enlever au mythe. Chuck Dixon reprend les éléments et le folklore habituels (même la chaufferie) pour ses deux récits qui ont exactement la même intrigue : les ados tentent de se débarrasser du démon.

Les protagonistes se retrouvent tout d’abord en pleine guerre (un genre que l’auteur aime plutôt bien), puis ceux de la seconde histoire vont opposer leur croquemitaine à un dieu aztèque. La seule vraie différence se trouve dans les tons et les issues, où l’une sera plus fleur bleue (au milieu des baïonnettes) et l’autre un peu plus sarcastique et humour noir.

Malheureusement, les titres horrifiques existent surtout pour se faire peur et on en est ici bien loin. Pire, les histoires manquent cruellement de rythme et d’ambiance au point de ressentir un ennui profond à la lecture.

Les dessins classiques de Kevin West (qu’on a beaucoup vu dans les années 90), même s’ils sont tout à fait corrects, n’apportent pas plus d’intérêt et prouvent bien que du sang et des morts mutilés ne suffisent pas pour satisfaire les amateurs du genre.

Avis : le cauchemar serait de vous conseiller cette bande dessinée. Le retour des vétérans n’est pas une réussite.

Je vais peut-être me laisser tenter par les deux épisodes de Gerber et Buckler par contre, par fanboyisme pur pour le premier.

Il y a aussi New Line Cinema’s Tales of Horror, constitué de deux histoires : une de Massacre à la tronçonneuse et une de Freddy, et dont les scénaristes sont Christos Gage et Peter Milligan

Tori.
PS : Bon, apparemment, c’est l’histoire d Massacre à la tronçonneuse qui est signée Milligan, cela dit.

Laurent Melki :