PRISON (Renny Harlin)

Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Renny Harlin
Scénarisé par C. Courtney Joyner d’après une histoire de Irwin Yablans
Avec Lane Smith, Viggo Mortensen, Chelsea Field, Tommy Lister…
Année de production : 1987

En 1964, le détenu Charlie Forsythe est condamné pour un crime qu’il n’a pas commis et exécuté sur la chaise électrique de la prison de Creedmore. Une vingtaine d’années plus tard, le pénitencier rouvre ses portes. Le bâtiment est délabré, il n’est plus aux normes mais il faut faire face à la surpopulation carcérale et l’administration manque de budget. Le directeur est le sadique Eaton Sharpe, ancien maton et responsable de l’exécution de Forsythe. Sharpe ordonne des travaux en sous-sol et compte bien remettre en marche l’ancienne chaise électrique. C’est alors que deux prisonniers libèrent une force surnaturelle qui va s’en prendre aussi bien aux gardes qu’aux détenus…

Pour ses débuts en Amérique (et avant de diriger Bruce Willis dans 58 minutes pour vivre et Sylvester Stallone dans Cliffhanger), le finlandais Renny Harlin a oeuvré dans le cinéma d’horreur en signant coup sur coup Prison pour Empire Pictures, la boîte de Charles Band, et Le Cauchemar de Freddy pour New Line. Prison est basé sur une idée de Irwin Yablans, principalement connu pour avoir produit les trois premiers volets de la saga Halloween. Yablans avait en tête un slasher et c’est C. Courtney Joyner, scénariste régulier des productions Charles Band (on lui doit notamment Puppet Master III et Doctor Mordrid) qui a préféré en faire une histoire de fantôme.

Prison n’échappe pas aux passages obligés/clichés du genre. Il y a le directeur au lourd secret qui est évidemment une belle ordure (Lane Smith, vu dans les séries V et Lois et Clark); il y a les matons violents; le prisonnier beau gosse et sympathique (Viggo Mortensen dans son deuxième rôle sur grand écran); le personnage féminin qui veut changer les choses, amener un peu plus d’humanité dans cette prison mais qui au final ne sert pas à grand-chose; les évasions ratées; les scènes d’isolement; l’émeute finale…bref, tout y passe…

Du déjà-vu donc…mais ce qui rend cette série B efficace, c’est son atmosphère soignée ainsi que des mises à morts vicieuses et gores (dont une qui aurait bien eu sa place dans un Hellraiser). Le décor de cette prison qui tombe en ruine est bien glauque, avec ses murs suintants et ses couloirs sombres. Le réalisateur prend d’abord son temps, suggère les apparitions fantomatiques par des éclairages bleus aciers avant une deuxième moitié tendue et des scènes plus graphiques qui font leur petit effet.

Malgré quelques points d’intrigue moins convaincants (la ressemblance entre Charlie Forsythe et le héros n’est jamais clairement expliquée), Renny Harlin signait là l’une des entrées les plus solides de la longue filmographie du producteur Charles Band. Mais son film a été pris dans les problèmes financiers de Empire Pictures et n’est sorti dans les salles U.S. qu’environ deux ans après son tournage, soit la même année que Le Cauchemar de Freddy.

1 « J'aime »