REALISATEUR
Chuck Russell
SCENARISTES
Wes Craven & Bruce Wagner et Chuck Russell & Frank Darabont
DISTRIBUTION
Heather Langenkamp, Craig Wasson, Patricia Arquette, Robert Englund, John Saxon, Laurence Fishburne…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : A Nightmare on Elm Street 3: Dream Warriors
Année de production : 1987
Un-deux… voilà, Freddy l’affreux
Trois-quatre… attention il va te battre
Cinq-six… munis toi d’un crucifix
Sept-huit… reste éveillé toute la nuit
Neuf-dix… si tu t’endors, c’est fini…
Sorti en 1985, La Revanche de Freddy s’est révélé une nouvelle fois rentable, mais le film a rapporté moins d’argent que le premier volet et les critiques furent plus mitigées. La New Line a alors réfléchi à la direction à prendre et Wes Craven s’est laissé convaincre de revenir, avec l’intention de mettre un point final à la série. Sa première idée voyait Freddy envahir le monde réel et hanter les acteurs de la suite des Griffes de la Nuit. Un concept méta refusé par le studio et dont Wes Craven saura se rappeler pour Freddy sort de la nuit en 1994.
Avec son co-scénariste Bruce Wagner (Wild Palms), Wes Craven décide que cette fois-ci Freddy affrontera un groupe de jeunes car les âmes de ses victimes l’ont rendu plus fort. Ces adolescents, dont on apprendra qu’ils sont les derniers survivants de la progéniture des adultes qui ont tué Freddy Krueger, sont internés dans un hôpital psychiatrique. Ils sont tous poursuivis par Freddy dans leurs cauchemars…et ils vont recevoir l’aide de Nancy Thompson (Heather Langenkamp), la survivante du premier opus qui travaille en tant que thérapeute spécialisée dans les rêves…
Le script original de Wes Craven et Bruce Wagner était très sombre et demandait des réécritures liées notamment au budget (qui était de moins de 5 millions de dollars). Occupé par le tournage de L’Amie Mortelle, Wes Craven passe la main. New Line contacte alors Joseph Ruben, qui avait réalisé Dreamscape, sur un sujet proche. Déjà pris par un autre film, Ruben recommande Chuck Russell, le co-scénariste de Dreamscape. Avec son compère Frank Darabont (futur réalisateur des Evadés et de La Ligne Verte), Chuck Russell a remanié le scénario (en ajoutant par exemple des éléments sur les origines de Freddy) et en a profité pour faire ses débuts derrière la caméra.
Cette première expérience fut intense. Les contraintes budgétaires ont poussé toutes les équipes à se montrer inventives sans avoir à sacrifier les idées les plus dingues. C’est dans cet épisode que Freddy a complètement négocié son virage vers l’humour noir, Robert Englund s’en donnant à coeur joie en improvisant une partie de ses (savoureuses) répliques. Les différents meurtres ne sont jamais répétitifs, chaque scène a une atmosphère à part, le paysage onirique devant une sorte de « carnaval du grotesque » animé par un Freddy déchaîné (il y a même de la stop-motion et un joli hommage à Ray Harryhausen et c’est le genre de choses que j’apprécie).
Avec son énergie et ses visuels, Freddy 3 - Les Griffes du Cauchemar porte bien la marque du futur metteur en scène du Blob et de The Mask. L’interprétation est également de meilleure qualité, les « Dream Warriors » (dont fait partie Patrica Arquette dans son premier rôle au cinéma) étant plus intéressants que la plupart des ados de la franchise. Des qualités qui font que ce troisième épisode fait partie de mon Top 3 de la série, avec Les Griffes de la Nuit et Freddy sort de la Nuit.
Le final est également réussi (pour une fois) et il fonctionne très bien en tant que fin possible pour une trilogie (même si le tout dernier plan laisse planer le doute). Mais le film a enregistré de meilleurs résultats que La Revanche de Freddy, démarrant même à la première place pour son week-end d’ouverture. Freddy n’avait pas fini d’hanter les cauchemars des jeunes de Springwood…