LES TROIS SUPERMEN DU KUNG-FU (Bitto Albertini)

Action/comédie
Long métrage italien/hong-kongais
Réalisé par Bitto Albertini
Scénarisé par Bitto Albertini et Gino Capone
Avec Robert Malcolm, Antonio Cantafora, Sal Borgese, Lo Lieh, Jacques Dufilho…
Titre original : Crash! Che botte… strippo strappo stroppio
Année de production : 1973

Créée pour exploiter à la fois la popularité des exploits cinématographiques de James Bond et celle de la série TV Batman avec Adam West, la série des 3 Supermen est née en 1967 avec un premier film intitulé Les Trois Fantastiques Supermen. Un long métrage qui fut assez rentable pour développer une franchise, les trois compères revenant régulièrement sur les écrans jusqu’en 1986 (et comme je l’ai déjà souligné dans mon billet sur le premier opus, ils ont même été les héros d’une bande dessinée).

La première aventure des 3 Supermen n’était déjà pas très sérieuse…et le ton a ensuite viré complètement à la comédie, comme le montre Les Trois Supermen du Kung Fu, sorti en 1973 et qui ajoutait donc le film d’arts martiaux à la moulinette du bis italien en récupérant une des vedettes du genre, Lo Lieh (alias Maître Tang), vu l’année précédente dans La Main de Fer (entre autres puisque le bonhomme tournait beaucoup) et qui sera en 1974 aux côtés de Lee Van Cleef dans La Brute, le colt et le karaté.

Il n’y a pas vraiment de continuité entre chaque épisode, même si on retrouve la même structure au sein de la dynamique de groupe : un agent des services secrets et deux sympathiques voleurs, dont un muet. Le premier est incarné par le moustachu Robert Malcolm, fadasse et inconnu au bataillon (avec seulement trois films à son actif). Pour les gentlemen cambrioleurs, le beau gosse est campé par Antonio Cantafora (le futur Supersonic Man !) et pour le muet, c’est le grimaçant Sal Borgese (un habitué de la série) qui s’y colle, en nous livrant un de ces hallucinants numéros de cabotinage dont il avait le secret.

Mais si Sal en fait des caisses à chacune de ses apparitions, ce n’est franchement rien face à la prestation de notre Jacques Dufilho national, qui aimait alterner comique troupier (il avait d’ailleurs un personnage régulier en italie, le colonel Buttiglione) et rôles plus sérieux. En ambassadeur américain surexcité, Dufilho élève le surjeu à des niveaux de compétition : il bouge comme s’il était pris de convulsions, laisse échapper un pet en voulant faire une démonstration de karaté, joue du violon en faisant sa grosse commission, court avec son falzar sur les chevilles et se paye les répliques les plus stupides (« le kung fu, c’est comme un laxatif, ça vient de l’intérieur. »). Du grand art dans le nanar !

Réalisé et co-écrit par le zédard Bitto Albertini (Goldface il fantastico Superman), Les Trois Supermen du Kung Fu se fiche complètement de son intrigue principale (la récupération d’agents secrets détenus par une organisation criminelle…qui ne se fait que dans les toutes dernières minutes) pour privilégier des sketches plus ou moins consternants (bon, il arrive aussi que la crétinerie fasse sourire) et les combats de Lo Lieh et des autres acteurs de la Shaw Brothers, hélas pauvrement réalisés.

Ce côté décousu fait que l’ensemble connaît des chutes de rythme…et il faut attendre le dernier acte pour que les « Supermen » enfilent enfin leurs combinaisons rouges pare-balles et anti-chocs, rejoints pour l’occasion par Maître Tang et son amie pour un règlement de comptes final aussi bondissant que bordélique !

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Et Hop !

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