Comédie/drame/fantastique/musical
Long métrage américain
Réalisé par Brian Henson
Scénarisé par Jerry Juhl d’après Charles Dickens
Avec Michael Caine, Kermit la Grenouille, Miss Piggy, le Grand Gonzo, Rizzo le Rat…
Titre original : The Muppet Christmas Carol
Année de production : 1992
Un Chant de Noël, le classique de Charles Dickens, a connu de nombreuses adaptations sur le petit et le grand écran, les premières remontant à l’ère du muet et le Scrooge or Marley’s Ghost de Walter R. Booth tourné en 1901. En remontant chaque décennie, on trouve des versions plus ou moins fidèles de l’oeuvre de Dickens…et dans le lot, il y en a même eu des coquines. Disney a adapté pour la première fois cette histoire en 1983 à l’occasion du court-métrage Le Noël de Mickey (avec leur Scrooge maison) avant de produire le quatrième long métrage des Muppets, le premier sorti après le décès de Jim Henson, qui nous a quittés quelques mois après avoir entamé les négociations pour vendre ses personnages et sa société à la Walt Disney Company.
Après avoir travaillé pendant plusieurs années en tant que marionnettiste aux côtés de son père, Brian Henson a réalisé son premier long métrage avec The Muppet Christmas Carol (Noël chez les Muppets en V.F.), qu’il avait d’abord envisagé en tant que téléfilm pour la chaîne ABC. Le rôle d’Ebenezer Scrooge a été confié à Michael Caine après que l’acteur a déclaré à Henson qu’il allait jouer le personnage du vieux radin sérieusement, comme s’il travaillait avec la Royal Shakespeare Company et sans faire de clins d’oeil appuyés à l’écran comme cela avait pu être le cas dans les précédents films des Muppets. Et cela convient très bien à l’atmosphère particulière du parcours nocturne de Scrooge, qui revit son passé solitaire avant d’être ému en revenant au présent lorsqu’il apprend ce que ses proches pensent de lui et d’avoir un aperçu menaçant de son potentiel futur…
Dès les premières minutes, Un Noël chez les Muppets émerveille par les qualités de sa production. Les décors sont superbes, soignés dans les moindres détails, et le numéro musical sur lequel défile le générique présente parfaitement cet univers victorien (mêlant aussi naturellement que possible humains et marionnettes) et la personnalité de Scrooge. L’une des bonnes idées est d’avoir donné le rôle de Charles Dickens à l’improbable Grand Gonzo qui va servir de narrateur aux côtés de Rizzo le rat en comparse comique (leurs échanges sont irrésistibles).
Kermit la grenouille n’est ici pas la star du récit puisqu’il a le rôle secondaire (mais tout de même essentiel dans l’évolution de Scrooge) de l’employé Bob Cratchit. Si la structure narrative est connue, revisiter l’oeuvre de Dickens avec les Muppets est toujours un plaisir grâce à l’interprétation de Michael Caine et le ton donné à chaque étape de ses rencontres avec les fantômes des Noël passé, présent et à venir (personnifiés par de nouveaux Muppets). Les moments tristes et sombres alternent avec ceux plus légers de cette expérience qui va remettre de la chaleur dans le coeur du vieux grigou. Pour les chansons, je suis cette fois un peu plus partagé (elles ne valent pas celles de Les Muppets : Ca, c’est du cinéma par le même Paul Williams), certaines sont entraînantes, d’autres un peu plus cucul la praline…mais c’est aussi la période de l’année qui veut ça…
Sorti en décembre 1992, Noël chez les Muppets a connu des résultats modestes au box-office et n’a pas résisté à la concurrence de Maman, j’ai encore raté l’avion et Aladdin qui remplissaient toujours les salles depuis novembre. Les recettes furent tout de même suffisantes pour mettre en chantier un autre long métrage, L’Île au Trésor des Muppets, à nouveau réalisé par Brian Henson.