PROTEUS (Bob Keen)

Horreur/science-fiction
Long métrage britannique
Réalisé par Bob Keen
Scénarisé par John Brosnan, d’après son roman
Avec Craig Fairbrass, Toni Barry, William Marsh, Doug Bradley…
Année de production : 1995

Le britannique Bob Keen a débuté sa carrière dans le domaine des effets spéciaux, en s’occupant aussi bien de la construction de maquettes et de la création de monstres/animatroniques que du maquillage. S’il a travaillé sur des grosses productions comme la première trilogie Star Wars, il s’est surtout distingué dans la série B puisqu’on le retrouve au générique de films comme les Hellraiser, les Waxwork, Cabal, Lifeforce et Candyman (pour ne citer que quelques titres). Bref, un bon artisan qui sait travailler dans les contraintes de budgets moyens ou très modestes.

Bob Keen est également passé derrière la caméra à quelques reprises entre 1993 et 2006 pour des résultats nettement moins intéressants. 5 longs métrages et trois téléfilms passés relativement inaperçus, dont une adaptation du Monde Perdu (1998) avec Patrick Bergin en professeur Challenger. Je n’ai vu que sa deuxième réalisation, Proteus, un creature feature fauché sorti en queue de peloton de cette vague de films fantastico-horrifiques sous-marins comprenant notamment Abyss, M.A.L. et Leviathan.

Le scénario de Proteus reprend une structure bien connue, le groupe de personnages piégés dans un lieu clos où ils vont devoir résister aux assauts d’une créature étrange. Les protagonistes sont des trafiquants de drogue du dimanche qui réussissent à faire exploser eux-mêmes leur bateau (les cons). Tout ceci se passe pendant un générique assez confus et on retrouve la fine équipe dans un radeau de sauvetage. Heureusement pour eux, une plateforme pétrolière n’est pas loin. Malheureusement pour eux, l’endroit sert de couverture à un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences biologiques…

L’exposition est laborieuse, l’arrivée sur le décor principal est mal exploitée (belle ellipse à ce moment-là) et il est difficile de s’attacher aux protagonistes tant la caractérisation et l’interprétation ne volent pas haut. Il n’y a guère que Craig Fairbrass (l’un des méchants de Cliffhanger) qui s’en sort assez bien (malgré son jeu limité) dans le rôle cliché du héros musclé. Les autres ne vont pas au-delà de leur fonction de victimes et le seul nom connu de l’amateur de bisseries, Doug Bradley (Pinhead dans les Hellraiser), n’arrive que dans le dernier quart d’heure, sous un maquillage épais comme souvent.

Le réalisateur peinant à installer un suspense palpitant, le principal intérêt de Proteus vient de ses trucages et de ses séquences horrifiques. Pas vraiment de gore, mais des effets bien visqueux et peu ragoûtants. L’auteur a pioché un peu partout pour la nature de la menace, un monstre métamorphe qui a la capacité d’absorber la mémoire de ses victimes…et aussi leurs mauvaises habitudes puisqu’il est devenu accroc à l’héroïne (!). La bébête a été créée à partir d’une cellule génétiquement modifiée injectée à un requin appelé Charlie (!!)…il faut attendre les dernières minutes pour le découvrir dans toute sa splendeur et je dois dire qu’il a de la gueule (pleine de dents)…

Ce final est plutôt réjouissant dans son genre…mais ce qui précède est souvent mal fichu et il manque tout de même un petit grain de folie pour un film sur « un putain de poisson avec un problème de drogue »

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