LIFEFORCE - L'ÉTOILE DU MAL (Tobe Hooper)

REALISATEUR

Tobe Hooper

SCENARISTES

Dan O’Bannon et Don Jakoby, d’après le roman de Colin Wilson

DISTRIBUTION

Steve Railsback, Mathilda May, Peter Firth, Frank Finlay, Patrick Stewart…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Lifeforce
Année de production : 1985

Dans les années 80, la société Cannon Films était principalement connue, à juste titre, pour sa pléthorique production de films à petit budget, des ninjateries avec Michael Dudikoff aux Justiciers avec Charles Bronson en passant par les sous-Indiana Jones avec Richard Chamberlain. Mais on trouve aussi dans l’imposante filmographie de la Cannon des films d’auteurs de Godard et Andrei Konchalovsky et des comédies avec Sally Field, preuve de l’éclectisme de ces deux fondus de cinéma qu’étaient les cousins israéliens Menahem Golan (qui nous a quittés en 2014) et Yoram Globus.

Avec Lifeforce, le but des deux compères était de sortir un blockbuster de science-fiction capable de rivaliser avec les films des grands studios. Pour cela, ils ont même investi environ 25 millions de dollars, ce qui ne leur est pas arrivé très souvent (à chaque fois qu’ils ont misé gros, le succès financier n’a pas suivi et la Cannon a fini par fermer ses portes à la fin des années 80).
25 millions de dollars, c’était une grosse somme pour l’époque (pour comparaison, Star Trek II - La Colère de Khan, sorti en 1982, a coûté 11 millions de dollars). Et pour éviter la comparaison avec les séries B qui étaient leur marque de fabrique, Golan & Globus ont décidé d’abandonner le titre original du film (qui est aussi celui du roman de Colin Wilson à la base du projet), Space Vampires, pour l’intituler Lifeforce…ce qui est également un très bon titre, mais Space Vampires correspondait plus selon moi au ton du film…

Car ce que le regretté Tobe Hooper leur a concocté est en fait une bisserie bien frappée…

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Lorsque Tobe Hooper signe un contrat de 3 films avec la Cannon, le réalisateur du légendaire Massacre à la tronçonneuse sortait alors du succès de Poltergeist, un film de studio produit (et en partie réalisé) par Steven Spielberg. Le contrat avec la Cannon lui permettait de retrouver un peu plus de liberté, et Tobe Hooper a souvent par la suite parlé en bien de cette période et de ses relations avec Golan & Globus. Le succès financier n’a pas été au rendez-vous (et Tobe Hooper a ensuite partagé sa carrière entre le petit écran et des projets cinématographiques hélas oubliables) mais Lifeforce, L’Invasion vient de Mars et le totalement dingue Massacre à la tronçonneuse 2 ont avec les années, et à des degrés divers, le statut de films cultes.

Le scénario de Lifeforce (souvent remanié…Dan « Alien » O’Bannon et Don Jakoby sont crédités, mais ils ne sont pas les seuls à avoir travaillé sur le script) ne perd pas de temps et beaucoup se choses se passent dès le générique début. Une mission spatiale envoyée vers la comète de Halley découvre un vaisseau extraterrestre dissimulé dans la queue du corps céleste. Les astronautes s’empressent de l’explorer (une très belle ambiance et un joli travail sur la photographie, les décors et les maquettes) et tombent alors sur des aliens momifiés ressemblant à des chauve-souris géantes, ainsi que sur trois corps humanoïdes, dont celui d’une superbe jeune femme. Ils décident de les ramener sur Terre…sans se douter qu’il s’agit d’une race de « vampires de l’espace » qui vont transformer la population de Londres en morts-vivants après avoir soutiré leur force vitale…

Lifeforce n’est pas sans défauts, loin de là, mais la générosité de Tobe Hooper emporte mon adhésion à chaque fois que je le revois. Le mélange des genres est savoureux, de l’épopée spatiale du début à l’apocalypse vampirique du final en passant par une version so eighties d’un vieux Hammer (imaginez un Quatermass avec une fille à poil en guise de monstre), et avec son sens de l’humour bien tordu, le réalisateur enchaîne les péripéties de façon débridée (les victimes des vampires ont l’air de sortir tout droit d’un comic-book EC Comics). Le déroulement de l’histoire est parfois un poil confus (notamment en ce qui concerne l’étendue de la pandémie), mais peut-être est-ce du à la décision des producteurs de couper une vingtaine de minutes (le premier montage de Tobe Hooper faisait 2 heures, raccourcies à 1H40 pour l’exploitation cinématographique).

Lifeforce

La distribution est inégale : totalement en roue libre, Steve Railsback (Les Traqués de l’An 2000) compose un « héros » pas vraiment charismatique (il était, paraît-il, plus convaincant en Charles Manson dans le téléfilm Helter Skelter); Peter Firth (MI-5) se paye quelques unes des meilleures répliques du film en agent du SAS et un Patrick Stewart pré-Jean Luc Picard et Charles Xavier se retrouve au centre de ce qui est certainement l’une des scènes les plus étranges de sa carrière, dans ce qui reste l’un des films de S.F. les plus barrés de cette période.

L’un des éléments les plus mémorables de Lifeforce, c’est aussi (et pour certains surtout) la présence de l’actrice française Mathilda May dans le rôle de la « Space Girl »…en tenue d’Eve pratiquement à chacune de ses troublantes apparitions, comme si elle déambulait dans une pelloche de Jess Franco . Et d’après ce que j’ai pu lire sur le net, une grande partie des fanas de cinoche de genre ayant grandi dans les années 80 en garde un souvenir tout émoustillé !

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J’adore l’affiche !

Et voici la version française de cette affiche : :wink:

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Manifestement les distributeurs français sont moins « prudes » (cette fois il n’y a pas les reflets bien pratiques pour cacher les tétons de la belle Mathilda).
Vivement un billet sur le déjanté et sous-estimé « Massacre à la Tronçonneuse 2 ».

C’est au programme…je l’ai revu dans la semaine pour clôturer ce cycle Tobe Hooper/Cannon…

Dessin préliminaire :

Le poster japonais du film :

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Ce qui est bien, c’est qu’ils ont gardé la plus grande qualité du film.

Hé hé.

Italian poster art for Lifeforce, 1985

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Ah, ces italiens…

En voyant cette affiche, qui n’aurait pas envie de voir le film ? En plus, elle n’est pas mensongère : on y voit vraiment des gougouttes et une touffe. Le meilleur rôle de Mathila May!

Je viens de le revoir sur Amazon Prime. Toujours aussi fascinant, même en l’ayant autant visionné.
Je viens aussi de commencer la lecture des Vampires de L’Espace, de Colin Wilson, que j’avais dans ma bilbio depuis un bail.
Je cherche un livre consacré au film, avec des croquis, des anecdotes de tournage, un truc sur la mythologie de ces vampires, etc. Si vous avez des pistes, ça m’intéresse.

Pas sûr qu’il y ait eu un bouquin sur le film. Ca ne me dit rien, en tout cas…

Pareil, après recherche je n’ai rien trouvé. Du coup je lance une bouteille à la mer.
C’est étonnant qu’un tel film n’est pas eu droit à son bouquin de tournage.

Stephen Andrade :

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