CANDYMAN (Bernard Rose)

REALISATEUR & SCENARISTE

Bernard Rose

DISTRIBUTION

Virginia Madsen, Xander Berkeley, Tony Todd, Kasi Lemmons…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : horreur
Année de production : 1992

Candyman…Candyman…

Au sommaire du cinquième tome des fameux Livres de Sang de l’écrivain britannique Clive Barker (Hellraiser), il y a une nouvelle qui s’intitule Lieux Interdits. Ces « lieux interdits », les plus sombres et les plus tristes de la ville de Liverpool, font l’objet d’une thèse par une étudiante prénommé Helen. Passionnée par la portée sociologique des graffitis qui couvrent les murs d’une cité délabrée, l’universitaire va pénétrer dans un univers pesant, dérangeant, violent…et réveiller le mythique Candyman…

Dans l’adaptation cinématographique signée Bernard Rose (un réalisateur britannique qui avait connu un très intéressant début de carrière avec des films comme Paperhouse et Candyman, mais sans confirmer par la suite), la thèse d’Helen porte sur les croyances populaires et les légendes urbaines et l’action a été déplacée aux Etats-Unis, co-production américaine oblige.
Bernard Rose a alors trouvé le lieu idéal pour transposer l’histoire de Clive Barker, « un endroit d’où émane une peur tangible » d’après ses mots, Cabrini-Green, qui était à l’époque le plus grand ensemble de logements sociaux de Chicago.

Il y a des décors qui peuvent être considérés comme de véritables personnages de l’histoire et Cabrini-Green est de ceux là, tant par l’atmosphère désespérée qui s’en dégage et qui nourrit le jeu des acteurs (un trouble qui n’est, je pense, pas feint compte-tenu de certains incidents survenus sur le tournage…une balle a ainsi été tirée sur l’un des camions de la production, sans faire de victimes je le précise) que par l’un des éléments principaux du récit : de par son passé tragique, le croquemitaine Candyman ne fait qu’un avec ce quartier défavorisé et son influence, notamment sur les gangs qui récupèrent son image, perdure tant que l’on croit encore en lui.

Le cauchemar se propage donc sur plusieurs niveaux : l’aspect social, l’ambiance et les visuels urbains (le film ne manque pas de plans saisissants), les apparitions-chocs du Candyman (puissant Tony Todd à la présence perturbante et hypnotique, dans un rôle qui aurait pu revenir à Eddie Murphy !), les histoires glaçantes des habitants de Cabrini-Green et la plongée dans la folie de Helen (excellente interprétation de Virginia Madsen), hantée par le Candyman car elle lui rappelle son amour perdu. Une romance surnaturelle maudite, de celles dont sont faites les légendes…

Candyman est également porté par une somptueuse bande originale composée par Philip Glass, l’une des musiques les plus belles et les plus envoûtantes écrites pour un film d’horreur…une fusion idéale entre les images et l’accompagnement musical, alors que selon les témoignages de l’équipe du film, Philip Glass ne savait pas au moment de l’écriture et de l’enregistrement qu’il travaillait sur un film d’horreur. Il n’a d’ailleurs guère apprécié le résultat final, qu’il a comparé à un simple slasher !

Candyman…Candyman…Candyman…

1 « J'aime »

J’en garde un bon souvenir, en particulier grâce à la BO de Glass et à l’interprétation des deux personnages principaux. Tony Todd a souvent été cantonné aux rôles de bad guys, mais il a tout de même prouvé durant sa carrière qu’il pouvait être également très convainquant dans d’autres registres (notamment dans The Visitor, un épisode inoubliable et émouvant de DS9).

Excellent souvenir de jeunesse pour moi aussi, même si je confesse ne plus vraiment me rappeler des détails, car ça commence à remonter un peu tout ça.
Le très charismatique Tony Todd n’a pas vraiment eu la carrière qu’il méritait, mais il a quand même réussi avec ce seul rôle à intégrer le panthéon des grandes figures horrifiques, c’est déjà pas mal (certains réalisateurs lui paieront d’ailleurs leur tribut, comme ceux de la franchise « Destination Finale » où il fait des caméos à chaque itération ou presque).
Quant à Bernard Rose, s’il est vrai que sa carrière n’a pas vraiment donné la pleine mesure de ce que ses débuts fracassants pouvaient laisser attendre, il a réalisé en 2015 une version de « Frankenstein » un brin fauché mais très intéressante paraît-il…

Ah, Candyman, on en a reparlé en septembre dernier, au sujet du Cabrini Green, lieu de naissance d’Amanda Waller et Martha Washington…
Je copie-colle les échanges.

Candyman … un gros souvenir … je ne sais pas en quelle année je l’ai vu (je devais avoir 15 ans je suppose), mais ça m’a tellement marqué que j’ai été incapable de citer le nom devant un miroir … encore aujourd’hui d’ailleurs !

Pour moi, Candyman, ça reste ça :

youtube.com/watch?v=ga_6Roia4I0

Tori.

Bon, voilà, c’est malin : à force de vous lire, j’ai craqué et je me regarde à nouveau Candyman.

Jim

Ne le regarde pas 5 fois de rang. Ou ce serait bien que tu finisses tes trads et des livres avant.

D abord pandorum puis candyman

Bon, ça tombe bien, je commence à écluser du boulot : le mois d’août, ça sera moitié cueillette de fruits pour les confitures, moitié rattrapage de vidéo, et moitié scénario BD.
Ouais, un cocktail à la Marius, quoi !

Jim

Hmm, ça me donne envie de le revoir aussi, tiens…

Pareil (les suites par contre…).

Moi aussi, ça me donne envie de le revoir, ainsi que les suites, Fanny et César… ~___^

Tori.

Bon revu.

C est sur que ce n est pas un film d horreur qui suit les codes convenus du genre.

La voix off, qui n est pas off tout en l étant, entêtante, onirique desamorce plutôt l angoisse et unie à la musique, c est un effet hypnotique qui saisit le spectateur.

La séduction du mâle. La peur wasp est ici retournée en erotique.

Quant à l extase de la douleur, ce n est pas sans rappeler hellraiser mais l ambivalence est ici mieux retranscrite. C est qu on se retrouve indécis face à la suspension de l horreur. Que désire t elle ? Que veut elle ? Que va t elle faire ?

Jusqu au bout on hésite, et notre hésitation donne matière à l ambivalence qu on suppose à Helen face aux promesses de douleurs que sussure candyman d une voix suave.

Ai je aimé ? Ou pas ? L hésitation ira pour ma part jusqu’à cette question. Mais le film a sa pâte, ce n est clairement pas un mauvais film.

Maintenant,j’ai en tête une Suicide Squad avec Martha Washington et Candyman dedans…

Candyman est foutu.

Jim

En cherchant rapidement, je découvre qu’il a fait celui de Smalltown Boy, de Bronsky Beat. Qui est vachement sympa, qui vraiment « raconte quelque chose », comme on dit souvent.

Jim

Oui, absolument, c’est un très beau clip. Dans une veine très différente, il a également signé celui de « Welcome To The Pleasuredome » de Frankie Goes To Hollywood, très ambitieux visuellement et véritables vade-mecum des tics de réalisation de l’époque (1985). Par contre, narrativement, c’est plus croquignolet ; ceci dit, le clip a le mérite de s’appuyer sur des thématiques très en vogue de l’époque et moins superficielles qu’il n’y paraît, en mettant en scène une certaine fin de l’urbanité qui se retourne en retour à l’état sauvage en mode « post-apo » (d’où le préambule impayable à l’imagerie new age parodique).
En soi c’est un document sur l’époque.

Brian Level :

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