Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Chris Walas
Scénarisé par Richard Jefferies
Avec Bill Paxton, Marshall Bell, Michael Ironside, Mitzi Kapture, Marc McClure…
Titre original : The Vagrant
Année de production : 1992
Chris Walas a commencé sa carrière comme spécialiste des effets spéciaux et maquilleurs. Après avoir débuté à l’« école Roger Corman » à la fin des années 70 sur des films comme Piranhas et Les Monstres de la Mer, il est passé chez ILM, en travaillant notamment sur Les Aventuriers de l’Arche Perdue et Le Retour du Jedi; participé à la création des Gremlins; créé les extraterrestres du Enemy de Wolgang Petersen; supervisé les araignées de Arachnophobie et collaboré avec David Cronenberg sur La Mouche et Le Festin Nu (pour ne citer que quelques titres). Une filmographie globalement de très bonne qualité mais qui a pourtant connu un coup d’arrêt après l’échec du deuxième et dernier long métrage de Chris Walas en tant que réalisateur, The Vagrant (Psychose Meurtrière pour le mauvais titre français)…
Après s’être occupé des mémorables maquillages de l’excellent La Mouche de David Cronenberg (pour lesquels il avait d’ailleurs reçu un oscar), Chris Walas a été engagé pour réaliser la suite (nettement inférieure à son modèle mais pas déshonorante pour autant…en tout cas dans mon souvenir puisque mon dernier visionnage remonte à plus de 20 ans). Walas a ensuite signé un épisode des Contes de la Crypte avant de choisir le scénario de The Vagrant par Richard Jefferies pour son film suivant, également produit par Mel Brooks. Mais si l’entente avec ses acteurs fut idéale, la production compliquée et l’échec en salles cinglant l’ont dissuadé de retourner derrière la caméra…
Dans Psychose Meurtrière, le regretté Bill Paxton est absolument irrésistible dans le rôle de Graham Krakowski, un analyste financier qui s’endette pour pouvoir acheter sa première maison en attendant sa potentielle promotion. Le jour de son emménagement, il découvre dans sa cuisine un clochard dégueulasse (joué par un Marshall Bell, vu notamment dans Total Recall, méconnaissable avec son visage et ses habits répugnants) qui s’installe dans le terrain vague situé de l’autre côté de la rue. Dès lors, Graham va voir le vagabond partout, jusqu’à finir par douter de sa santé mentale…
Dans la première partie du film, Chris Walas s’amuse à brouiller les pistes et à mélanger ambiance paranoïaque et touches d’humour grâce à l’abattage de sa tête d’affiche. Bill Paxton campe un yuppie criblé de dettes, castré aussi bien au boulot que par ses rencontres féminines, vite dépassé par ce qui se déroule autour de lui et son incapacité à faire le tri entre la réalité et ce qui pourrait être le fruit de son imagination. Les dialogues sont croustillants et les seconds rôles très bons, particulièrement Michael Ironside en flic bourru et tenace.
La deuxième moitié de Psychose Meurtrière se révèle par contre un chouïa plus inégale. Les constants changements de ton ne sont pas toujours bien maîtrisés (même si la scène du tribunal est assez drôle) et le récit se perd un peu en voulant donner une explication rationnelle aux apparitions du vagabond et à la descente aux enfers de Graham. Cette partie n’est peut-être pas la plus convaincante mais le changement de décor permet de renouveler les péripéties et de terminer sur un dernier acte mouvementé et plus saignant que ce qui a précédé.
Quelques défauts donc…mais pour sa dernière réalisation (avant un documentaire sur son travail sur Gremlins datant de 2020), Chris Walas a livré une sympathique série B, très bien servie par sa distribution (Bill Paxton est vraiment parti trop tôt) et par une étonnante bande originale aux sonorités étranges composée par Christopher Young.