RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

j’aimerais bien lire tout cela, rdv pris l’année prochaine même si le deodato de l’époque je trouve cela limite horrible

J’ai commencé ça et c’est pas mal du tout. Bon, je ne discerne pas encore le « grand plan d’ensemble » (l’inclusion de l’épisode de Superman au début me semble un peu forcée), mais comme je l’ai souligné, je n’en suis qu’au début, aux vignettes du « Day after Doomsday », qui me plaisent beaucoup d’ailleurs.
J’ai toujours apprécié le format « nouvelle », que ce soit en prose ou en BD. En BD, que ce soit en 2, 3 ou 4 pages comme ici, les auteurs doivent poser l’ambiance rapidement, mettre le lecteur dans le bain avec peu d’information et imposer généralement une chute (en l’occurence la dernière case) qui claque bien. Et là, c’est souvent réussi.
C’est un exercice auquel tu t’es souvent prêté à l’époque des Semic Pockets, Jim, et comme les Pockets présentaient un éventail de genre assez varié, il y avait pas mal de chouettes choses à lire…

Les Atomic Knights font une apparition à la fin du chapitre 11 du nouveau Wonder Woman '77 (qui sera repris dans le #2 version papier), nouveau look version Cat Staggs :

Fini…et ce fut une très chouette lecture. Comme je l’ai souligné plus haut, j’ai beaucoup aimé les vignettes de 2 à 4 pages, autant de variations sur le thème du « Dernier homme sur Terre ».
J’ai découvert les Atomic Knights et Hercules Unbound, deux séries tout de même très différentes dans le ton (Atomic Knights, c’est quand même de la SF aussi sympathique que kitschissime à souhait…avec un traitement de personnage féminin so sixties. Hercules Unbound mêle avec efficacité mythologie et post-apo) que les différents auteurs ont pourtant su relier avec naturel (ces deux titres, Kamandi, OMAC se déroulent tous dans le même futur paralllèle donc, ce que je ne savais pas).
La présence au sommaire de l’Atlas de Kirby m’échappe tout de même (indépendamment du fait que ça en jette). Je ne vois pas trop le lien avec les Atomic et Hercule.
Hercules Unbound est vraiment un comic-book qui fait plaisir aux mirettes. Les dessins de Garcia-Lopez et l’encrage de Wally Wood offrent un rendu très élégant. Amusant de voir aussi la façon dont l’encrage de Wally Wood s’impose même sur les premiers épisodes dessinés par Simonson. J’ai eu du mal à reconnaître son style, d’ailleurs…qu’on retrouve sur les #11 et 12 où Simonson s’encre lui-même.
Un excellent Showcase, un chouïa fourre-tout et qui déborde de choses très intéressantes…

Oui, j’aime bien ce côté fourre-tout, justement. C’est un peu tiré par les cheveux, mais ça fait du bien de sortir de la formule « un héros une série », et c’est l’occasion, comme tu le soulignes, de lire des choses plus méconnues, sans doute indisponibles en TPB, et super dures à dénicher.

Jim

Il y a quelque temps, je relevais l’existence de ça :

Ce à quoi Alexa me répondait, avec sa pertinence habituelle :

Et comme je le précisais à l’époque, quelques images me disaient quelque chose, je me souvenais vaguement de l’épisode dessiné par Kurt
Schaffenberger (dont j’aime beaucoup le trait rond, naïf, presque pour enfants), ainsi que de l’épisode de Dick Giordano, sans doute le plus beau du lot, avec une Diana étourdissante (mais attifée comme un sac).
Donc, alors qu’il figure sur mes étagères depuis longtemps, j’ai enfin relu ce volume.

Alors première précision, la couverture montrée dans les sollicitations n’est pas celle qui a été maquettée pour la version publiée. Hélas. Résultat des courses, la couverture définitive est la plus laide depuis des années.
Qu’on en juge :

Mais le contenu, lui, est assez agréable.
Ce qui frappe, c’est que ce qui semble être un arc cohérent, destiné éditorialement à remettre l’Amazone sur les rails, a été confié à des équipes disparates. Onze épisodes, réalisés par plusieurs scénaristes et par plusieurs dessinateurs. Ces derniers officient dans une veine réaliste sans aspérité (ça n’a ni l’aspect photographique de Neal Adams, ni l’énergie de Gene Colan, par exemple), mais ils assurent tous. C’est un style un peu daté, un peu trop lisse parfois, mais irréprochable. Personnellement, j’ai redécouvert Curt Swan il y a quelques années, et j’aime beaucoup son approche « calme ». Irv Novick est plus anguleux, mais ça reste bien agréable, comme Dick Dillin. John Rosenberger, que je n’ai pas vu souvent (récemment, j’ai lu son épisode présentant Lady Cop, par exemple), a une réelle qualité de dessin, hélas saccagée ici par l’encrage de Vince Colletta), Schaffenberger a un trait un peu « kids », un peu daté, mais c’est joli, Giordano dessine sexy et énergique, de l’Adams en moins bien, et le dernier épisode est confié à José Delbo et Tex Blaisdell, et ça m’évoque pas mal le Jim Mooney de Spectacular Spider-Man (c’est un compliment). Delbo est d’ailleurs plus intéressant ici que sur la tétrachiée d’épisodes de Wonder Woman qu’il réalisera plus tard, et qui sont moins relevés. Bref, c’est joli, même si les lecteurs d’aujourd’hui (voire leurs aînés) pourraient trouver que ça manque de sel.

Surtout, ça manque de cohésion sur la durée. Pour une opération montée comme un tout cohérent, comme une redéfinition, c’est trop disparate. Ça se sent aussi sur les récits. Chacun y va de sa petite aventure, souvent associé à son personnage fétiche (Cary Bates signe une aventure où apparaît Flash, Elliott Maggin un récit où intervient Green Arrow…), sans qu’il y ait de réel fil rouge. Ce dernier se dégage sur les trois épisodes finaux, écrits par Martin Pasko, qui semble vouloir raconter un truc un peu différent.
Et c’est là qu’on sent que le projet n’est pas tenu sur la durée.

Bon, déjà, à la base, c’est un peu louche. Le principe est le suivant : la série vient de passer par l’excellente mais foutraque période de Denny O’Neil, durant laquelle Diana Prince ne dispose plus de ses pouvoirs et parcourt le monde avec I-Ching, habillée dans des tenues séduisantes que lui envieraient Modesty Blaise ou Emma Peel. C’est une période bordélique parce que l’editing change de main en cours de route, qu’O’Neil quitte le titre puis revient, que Sekowsky reprend les affaires pendant quelque temps, et que, dès que la Reine Hyppolita et les Amazones reviennent sur Terre, Robert Kanigher s’empresse de piétiner ce qui vient d’être fait (l’apparition de Nubia, malgré ses bonnes intentions, correspond en gros à tirer dans la carlingue). Bref, d’une part on tourne le dos à une grande période qui a eu le mérite de montrer les limites de la série (avec la maladresse balourde qu’on peut ressentir aujourd’hui), et d’autre part on ne lui donne pas de direction propre (la série hésite entre récupérer une partie du discours féministe tout neuf et réinvestir dans les vieilles rengaines mythologiques de Moulton). Ça traîne quelques épisodes, jusqu’à ce que Julius Schwartz sonne la fin de la récré. C’est là qu’interviennent ces « Douze Travaux ».

Dont le principe soulève un sourcil. Wonder Woman est accueillie les bras ouverts par tous ses collègues, mais elle fait un coup de calgon, estime qu’elle doit prouver qu’elle est digne de revenir, et ressort accomplir douze travaux épiques, que les copains sont chargés de surveiller et de noter. C’est quand même un peu bas du front. Pour un personnage masculin, ça se serait sans doute passé en mode « salut, tu reviens de voyage ? tiens, prends une bière (sans alcool) », mais c’est une femme (et quelle femme), alors elle doit faire ses preuves. Deux choses désamorcent en partie cette constatation : d’une part, elle choisit unilatéralement de s’imposer cette épreuve (ah, la culture amazone : toujours des défis), et d’autres part les autres membres (surtout des mecs : Black Canary brille par sa solitude) sont persuadés que ça sert à rien, qu’elle n’a pas besoin de ça.

Outre que le principe est un peu connaud, la structure des récits est répétitive. Un héros arrive, fait son rapport au reste du comité, et on ouvre l’histoire sur Wonder Woman qui fait son exploit et l’autre âne qui se cache afin qu’elle ne le voie pas et ne s’offusque pas d’une surveillance qu’elle a elle-même demandé. Dans le genre contre-productif, c’est du nanan. Si jamais été un extraterrestre, c’est le moment que j’aurais choisi pour attaquer. Mais bon bref.

On sent bien que les scénaristes sont un peu enquiquinés et remplissent les pages sur la convocation du boss. Pasko, sur les derniers épisodes, crée une sorte de suspense, tissant une intrigue sur un double de Wonder Woman, étalée maladroitement sur trois épisodes. Car, ouais, l’un des exploits est accompli par un double robotique tellement bien imité que la Ligue décide que c’est quand même Wonder Woman qui l’a accompli. Pirouette cacahouète. Accessoirement, ce récit en trois parties a tout de même plusieurs mérite : d’une part il envoie des clins d’œil à la période O’Neil (avec le retour du Docteur Cyber, du Docteur Moon et d’un costume blanc), d’autre part il invente le personnage du diabolique Wade Dazzle, sorte de parodie acide de Walt Disney, robot devenu mégalo et fou. Un Disney mécanique qui remplace les visiteurs de son parc par des copies cybernétiques, quelle idée !!!

Le problème est souvent que les récits ne vont pas au bout de leurs idées. L’histoire de ce monde alternatif où les femmes sont esclaves confine à la caricature elliptique. Le récit de cet homme aux pouvoirs mentaux menant une campagne de dénigrement contre Wonder Woman n’est ni creusé ni fini. C’est d’ailleurs l’un des deux chapitres de l’épisode dessiné par Schaffenberger, et l’on se demande pourquoi ce numéro contient deux récits, alors que chacun d’eux aurait mérité l’ensemble des planches disponibles. Encore cette sensation de projet pas tenu sur la durée.

Ce qu’il restera, c’est la volonté de donner un rôle plus important à Diana Prince, qui intègre le « bureau des crises » de l’ONU (mais dans un rôle hypocritement subalterne : c’est elle qui bosse mais qui fait les rapports à son chef), et d’élargir ses pouvoirs (la gestuelle « bullets and bracelets » s’élargit à tous projectiles et même aux rayons d’énergie). On sent un tournant pour une héroïne un peu plus proche du monde qui l’entoure, mais c’est un peu maigre.

Bref, c’est très sympa à lire, si l’on fait abstraction non pas des tics de l’époque (ah, l’évocation de la libération de la femme, par ces scénaristes qui semblent comprendre le truc de travers), mais plutôt de la structure éditoriale, trop rigide, trop répétitive et pour tout dire assez stérile. Moment important de la série, cet arc donne un aperçu de la difficulté qu’on ressentie les équipes à gérer le titre : équipes changeantes, direction difficile à définir, note d’intention floue. Pour nostalgiques ou historiens.

Jim

J’ai relu Hawkworld, la mini-série en trois prestige formats qui a relancé Hawkman dans l’univers DC de l’après Crisis, à la fin des années 1980.
J’ai l’édition TPB de 1991, avec l’introduction de Mike Gold (donc c’est pas la même couverture). Je ne l’ai pas achetée à l’époque, mais bien plus récemment (quand j’ai relu, il y a quelques jours, il y avait encore une étiquette en euros : je me demande bien dans quelle boutique j’ai pu l’acheter, tiens*…), et en fait je crois que je l’ai lu chez un pote, genre chez Nikolavitch. Ce qui fait que mes souvenirs en étaient très flous.

Je l’ai dit déjà plusieurs fois, j’adore le format prestige. C’est élégant et solide comme un TPB, et presque aussi souple et léger qu’un fascicule. Tous les avantages des deux formats.
Souvent, ce format était consacré, à l’époque, à des récits un peu à part (Le Dark Knight Returns de Frank Miller, le Cosmic Odyssey de Jim Starlin et Mike Mignola…) ou revêtant une importance dans le développement d’un univers. C’est le cas ici.
Tim Truman, on le connaît à l’époque pour des séries comme Grimjack ou Scout, chez les indépendants. Élève de l’école Joe Kubert, il est, selon Gold, le choix idéal pour reprendre le personnage de Hawkman.
Ce dernier, on sait de ses origines revisitées durant le Golden Age qu’il est sur Terre afin de poursuivre des criminels extraterrestres. La mini de Truman va donner des explications sur le criminel thanagarien que Katar Hol va pourchasser.

Truman s’intéresse à Thanagar, où se passe toute l’action. On suit Katar Hol, fils d’un héros local et inscrit dans les forces de l’ordre. Il va déchanter en se frottant à la corruption. Ayant lu le truc il y a des décennies, c’était parti un peu loin, et j’ai redécouvert la parabole politique. Truman fait de Thanagar un monde belliqueux et conquérant qui vampirise les civilisations qu’il a conquises, le tout dans une atmosphère de racisme galopant. La vision d’un libéralisme charognard n’est pas loin. Chose intéressante, en dévorant les autres, la civilisation thanagarienne s’étiole, perd de sa spécificité, notamment son savoir-faire en matière de produits manufacturés (le vin, entre autres). De là, le personnage de Paran Katar, le père du héros, est intéressant : de prime abord, c’est un conservateur limite du réactionnaire, genre « c’était mieux avant / c’était mieux chez nous », qui se plaint de la disparition d’une exception culturelle tout en cultivant l’adoration des reliques de périodes révolues. Mais en grattant, au fil du récit, on découvre qu’il est bien ouvert et humaniste que le reste de la civilisations. Sinon progressiste, il milite pour une émancipation des esclaves et une séparation des cultures afin qu’aucun ne vienne étouffer les autres. Cela rend son discours plus complexe qu’il n’y paraît.

L’autre chose intéressante, c’est que Truman n’hésite pas à convoquer des images fortes : celle du terrorisme, celle de la chasse à l’homme, faisant le portrait d’une société décadente parce que cruelle. Les personnages ne sont pas sympathiques, pas « aimables ». Dans cet ensemble, il introduit Byth, le grand méchant de l’histoire, métamorphe toxicomane qui occupe une place bien en vue dans la société avant d’être délogé par le héros. Et qui fera de nombreuses apparitions par la suite, grand apport au mythe.
S’il repeint entièrement les murs, Truman se garde bien de tout jeter, et fait quelques allusions aux séries passées. On voit par exemple le costume classique de Hawkman tel que dessiné par Kubert, et on comprend qu’il s’agit d’une tenue d’entraînement. Mais elle est là, et elle induit un rapport à l’autorité différent.

Reste que l’ensemble du récit souffre parfois de problèmes de rythme. Scènes d’action parfois trop longues, scènes d’ambiance trop importantes, grosse ellipse temporelle dans le deuxième chapitre… C’est d’autant plus frappant que le bédéaste choisit de ne pas utiliser d’onomatopée pour les scènes de baston, qui se « lisent » donc dans le silence, et fatalement trop vite.
Mais ça reste un jalon important du personnage et un récit qu’il convient de redécouvrir, avec un chouette traitement couleur et des atmosphères convaincantes.

Jim

  • Ah si, je vois. C’est une boutique dans le Passage Jouffroy, à Paris, 9e Arrondissement. Grattage de mémoire… Ah oui, Le Petit Roi, c’est le nom de la boutique. Une super boutique tout en bois, sur trois niveaux. De mémoire, les comics sont à l’étage d’en dessous, avec les pockets, tout ça. C’est pas super bon marché (c’est pas une brocante ni une solderie, quoi), mais en fouinant on trouve pas mal de trucs qui coûteraient un bras dans un comic shop. Et puis l’accueil est cool et la boutique impressionnante. Faites un détour.
1 « J'aime »

Y a en effet des chances que tu l’ai lu chez moi.

La regular qui a suivi est pas mal fichue, mais c’est elle qui a causé tout ce bazar du Hawkman post Crisis. Truman avait au départ conçu sa mini de façon à ce qu’elle puisse servir d’origines remaniées à un Hawkman qui soit peu ou prou celui du Silver Age. Quand DC a demandé à raconter son arrivée sur terre , d’une façon contemporaine aux séries DC qui sortaient à l’époque, ça a fichu une zone pas possible.

sinon, passage Jouffroy, je note. je passe souvent devant, mais je n’étais jamais rentré dans le passage, je crois.

Alors « Dark Knight Over Metropolis », c’est l’une des sagas importantes, et particulièrement mésestimées, de Batman et Superman. En gros, après Crisis on Infinite Earths, on a deux héros qui ne s’aiment pas. Ils se sont croisés fugitivement dans les Man of Steel de Byrne, et cette saga (une enquête de Batman à Metropolis) est leur première « rencontre officielle », en gros. Et la fin est vraiment super (c’est une scène qui sera reprise de multiples fois, et qui a une grande importance dans la construction des personnages dans cette version de l’univers).
Vraiment, c’est un récit très important. Et en plus, assez joli : Batman par Ordway, ça donne bien !
L’Annual dessiné par Art Adams et contant une histoire assez bateau de vampires est beaucoup plus anecdotique, mais le TPB, pour sa principale saga, est fortement conseillé.[/quote]

Je viens de relire le TPB. Et je suis emballé par la partie donnant le titre au recueil. En revanche, l’Annual écrit par Byrne et dessiné par Art Adams n’est franchement pas terrible. Outre que l’action en est assez téléphonée, les décors brillent par leur absence et l’ensemble n’est pas réellement chouette à regarder, comme si la rencontre Adams / Giordano ne s’était pas produite. Et l’on se rend compte que la présence d’un Terry Austin changeait déjà tout.
En revanche, le récit « Dark Knight Over Metropolis » est assez formidable.
Déjà, c’est la troisième rencontre entre Superman et Batman dans cette version post-Crisis de l’univers DC (après celle dans Man of Steel, celle dans l’Annual évoqué plus haut, on ne comptera pas Legends, qui est un gros cross-over, ni Cosmic Odyssey). Et c’est la deuxième dans ce qui s’apparente à une série régulière. Il fallait donc quelque chose d’exceptionnel qui fasse avancer les relations entre les deux héros, relations tendues, chacun surveillant l’autre du coin de l’œil, loin de l’amitié sans concession et un peu béate de la version précédente.
L’intrigue tourne autour d’une bague ornée de kryptonite possédée par Lex Luthor, qui permettra à une toubib de confirmer ses soupçons sur l’identité secrète de Clark Kent. Le devenir tragique de ladite médecin justifiera la présence de Batman à Metropolis, dans le cadre d’une enquête. La résolution d’icelle amènera un changement dans les relations des deux héros, et la construction d’une confiance teintée de réalisme, dans une scène qui restera comme l’un des fondements de cette version du tandem (au point que certains dialogues en seront repris dans d’autres récits, la scène finale devenant un incontournable.
Outre l’intérêt évident pour les personnages, le récit a de nombreuses qualités, et la relecture met en valeur le grand nombre de choses qui s’y passent. L’air de rien, cette trilogie (précédée par deux épisodes « prologues ») est séminale.
Par exemple, c’est dans les trois chapitres de « Dark Knight over Metropolis » que se développe officiellement la relation amoureuse entre Lois et Clark. De même, l’un des épisodes prologues met en scène Hank Henshaw, le futur Superman Cyborg. Ou encore, la présence de la bague de kryptonite et ses conséquences sur la santé de Luthor entraîneront un vaste feuilleton (« mort » de Luthor, arrivée de son fils, révélation du clonage…). Sans compter quelques petits détails, comme la présence d’un Slam Bradley au détour d’un épisode (bon, on apprendra plus tard qu’il s’agit de son fils).
Nous sommes en 1990, Mike Carlin est bien installé aux commandes des titres Superman, mais les couvertures ne présentent pas encore l’écusson avec le numéro du sens de lecture. Cependant, c’est à l’occasion de cette « mini-série dans les séries » que Carlin et ses auteurs commencent à forger le vaste feuilleton que deviendront les séries Superman. Responsables éditoriaux et lecteurs savent que c’est possible, la saga avec l’Eradicator vient de le prouver, et Action Comics est redevenu mensuel depuis peu, ce qui fait un épisode de Superman toutes les semaines. Mais avec « Dark Knight over Metropolis », le sens du feuilleton bat son plein, dans un constant ballet de causes et de conséquences. Dans le récit, par exemple, on voit bien que l’affaire de l’Eradicator (Clark était possédé par un vieil esprit kryptonien, pour faire court) a nui aux relations entre Perry White et son ancien journaliste fétiche. De même, la présence de Cat Grant au procès de Morgan Edge prend ses racines dans le passé. Tout cela s’inscrit dans une évolution au long cours. Et les titres Superman entrent dans ce qui sera une décennie faste.
Bref, un vrai plaisir de relecture, avec tous les ingrédients des bons comics classiques : des grands sentiments, de l’humour, du suspense. Un chouette feuilleton.

Jim

J’ai lu avec plaisir cette mini-série et j’en parle ici.

Et j’espère que nous verrons **The Royals : Masters of War ** publiée en français ; une histoire qui m’a évoqué l’excellente trilogie de Larry Correia en ce sens qu’elle réinterprète avec brio cette « mythologie moderne » que sont les super-héros avec une idée tellement simple que je me demande comment on n’a pas pu l’avoir avant. :wink:

Tu parles de quelle trilogie de Correia ? J’ai lu dernièrement ses Chroniques du Grimnoir que j’ai beaucoup aimé mais je sais qu’il a une autre série en cours et non traduite en france.

Oui, celle du Grimnoir.

Je viens enfin de lire la fin de la série ( merci encore Photonik pour l’adresse du comic shop de valence ). Effectivement la conclusion laisse une belle porte ouverte pour rattraper cette connerie de new 52, bon faudrait que booster retrouve un équipement ( après doomsday et la guerre amazone/atlante il est pas au top de sa forme ). Le dernier épisode est en partie dessiné par un leonardi en toute petite forme, dommage que le duo jurgens/rapmund n’ai pas pu fournir les 22 pages.
Cette petite série m’aura bien plu, dommage qu’il est fait partie des 3/4 des séries foireuses sorties à toute hâte pour coller avec le reboot ( et pourtant c’était Jurgens qui gérait la JLI, mais avec l’éditorial pourrave et un cross encore plus nase avec firestorm c’est déjà pas mal que le titre ai tenu 12 numéros ).
Un bon gachis.

En 1987, alors que DC renouvelle le catalogue de ses personnages, Mike Grell, alors connu pour Warlord chez DC et pour Jon Sable chez First, est invité par Mike Gold (lui-même transfuge de First) à raviver la flamme de l’archer vert.

Green_Arrow_Longbow_Hunters_1

Il entame donc une redéfinition du personnage dans une série en prestige format (j’adore les prestige format… je l’ai déjà dit ?). Le récit présente un Oliver Queen vieillissant (non seulement il porte la célèbre barbiche blonde inventée par Neal Adams, mais en plus il avoue se sentir vieux), qui s’installe à Seattle avec Dinah « Black Canary » Lance. Grell fait le portrait d’un personnage bougon, dragueur, un peu égoïste et irresponsable, légèrement conservateur, donc en gros pas particulièrement aimable.

Green_Arrow_Longbow_Hunters_2

La ville est secouée par une vague de criminalité qui conduit le justicier à hanter à nouveau les rues. Ce qui le conduira sur le chemin de Shado, une mystérieuse archère destinée à occuper une place plus grande dans sa vie.
Le récit est dur, on pourra reprocher une certaine complaisance dans la peinture de la violence et dans le traitement de certains personnages.

Green_Arrow_Longbow_Hunters_3

Cette relance est intéressante, riche, adulte, elle ouvrira sur une série (où le triste sort de Dinah sera un peu exploré, avant qu’elle n’explose dans Birds of Prey) que Grell se contentera d’écrire pour d’autres (dommage, serait-on tenté de dire). Le reproche que l’on pourrait faire, c’est la décompression. À l’époque, Grell fait partie de ces praticiens d’un récit décompressé, laissant libre cours à l’image, à l’encontre d’une approche surdialogué. Le résultat, hélas, c’est que ça se lit quand même trop vite.

L’édition que l’ai comprend une préface par Mike Gold (l’habitude des préfaces s’est perdue, hélas), où ce dernier évoque l’amitié qui lie les deux hommes, même s’ils sont politiquement opposés (Gold est un gauchiste anti armes à feu, Grell est un conservateur amateur de chasse), et jette quelques lumières sur la genèse du projet.

C’est très joli, Grell prend le parti de traiter les ombres en matières et en hachures, afin de n’avoir jamais d’aplats (selon lui, l’aplat n’existe pas dans la nature), et les couleurs de Julia Lacquement, qui ont un peu vieilli, donne un aspect très travaillé à l’ensemble.

C’est beau, assez intense, mais ça se lit trop vite. Petit reproche que l’on pourrait presque faire à la série régulière qui viendra ensuite.

Jim

Des impressions & un avis toujours intéressants. :wink:
Moi aussi j’aime bien les préfaces.

Bizarre j’ai pas l’impression moi de ne plus voir de préface.

J ai récupéré long Bow Hunters en singles… et je rejoins bien ce que dis Jim.
Le reproche le plus evident est ce qui arrive à Black Canary, assez complaisant, pas forcement « utile »… ca rappelle un peu identity crisis…

La série qui suit j ai acheté le 1er TP et j ai trouve ca… assez moyen… j ai pas continué.
Dans el genre la série Question d’O’neil est quand même bien au dessus…
Je prefere Jon Sable (ou en tout cas c est le souvenir que j en ai en l ayant lu au début des années 90)

J’ai beaucoup aimé cette histoire, et j’ai apprécié également les 60 numéros suivants, que j’avais récupérés. Si je n’étais pas d’accord avec toutes les orientations de Grell, force est de reconnaître son talent de conteur et sa volonté d’aller au bout de ses idées et des principes de sa série. Oliver Queen est poussé au bout du bout, dans une atmosphère sombre et réaliste, assez terrible ; c’est une bonne chose, car c’est fait en plus avec talent.

Peut-être as-tu raison, mais dans mes achats réguliers de TPB, je n’en vois pas beaucoup passer. En général, c’est des trucs que je lis, donc je pense que je m’en souviendrais.
La préface d’Ostrander pour la vieille réédition de Spectre n’a pas été reprise lors de la réédition récente, par exemple.

Jim

en VO oui c’est sur que j’en vois peu, mais en VF, c’est permanent.