Tandis que Shooter lui pousse Byrne à augmenter le tour de poitrine de Wanda.
« This drawing makes reference to a comment done by Shooter. Byrne explained it in TCJ #76. »
Tandis que Shooter lui pousse Byrne à augmenter le tour de poitrine de Wanda.
« This drawing makes reference to a comment done by Shooter. Byrne explained it in TCJ #76. »
Marrant, parce que pour moi, Wanda, c’est la sexitude discrète : pas besoin de faire dans la quantité. C’est son maillot, qui souligne sa taille, qui fait tout le truc.
Jim
Les indices sur le collier de badge m’ont fait réduire le créneau à 2011 / 2012 (la diffusion de Dexter et de Homeland le dimanche sur Showtime)…
J’ai ensuite cherché quelles conventions avaient eu lieu pendant ce laps de temps… Et je suis tombé sur ce site :
New York Comic Con 2011, donc (la dernière apparition publique de Joe Simon, je crois).
Tori.
Tu invites Tori pour ta conf’ sur Columbo ?
Ah ouais, chapeau.
Déjà, fallait trouver la version de l’image où l’on voit bien le mot « Dexter » (sur le site Marvel Database, par exemple). Et ensuite, je n’aurais jamais deviné qu’il s’agissait des programmes du dimanche, me demandant à quoi ce « sundays » pouvait renvoyer. Donc moi, je me disais que c’était les années 2010. Même si j’avais pensé à croiser les dates des deux séries, j’aurais réduit à 2011-2013. Et encore, dans un bon jour. Avec de la chance.
Non.
Je l’envoie à ma place.
Jim
Le lieutenant a toujours une aide pour récupérer ses coquilles d’oeuf ou tenir son chien en laisse.
Je m’occupe du chien. Ça, je sais faire.
Jim
On a déjà parlé de l’arrivée fracassante de Mark Waid sur la série Captain America, à un moment où Mark Gruenwald avait enlisé le titre dans une intrigue à rallonge dans laquelle le sérum qui donne ses pouvoirs au héros ne faisait plus d’effet. Soutenu par le trait lourdingue de Dave Hoover, le scénariste livrait des récits mollassons et sans entrain dont la lenteur ne faisait que mettre en évidence ses défauts d’écriture, qui passaient très bien dans des récits plus ramassés, surtout s’ils étaient illustrés par un Tom Morgan, un Kieron Dwyer ou un Ron Lim.
Je saisis le prétexte de ma relecture récente de la période Waid pour évoquer les deux recueils qui ont repris les deux intrigues principales de ce premier run. À commencer par Captain America: Operation Rebirth, qui reste dans ma mémoire un véritable électrochoc.
Quand Waid déboule sur Captain America #444, ce qui frappe en premier lieu, c’est l’énergie du dessinateur qui l’accompagne. Ron Garney est déjà connu des lecteurs de Marvel (pour ma part, j’avais savouré avec gourmandise ses Nightstalkers, avec un encrage nerveux de Tom Palmer), et on sait qu’il sait donner aux pages l’allant proverbial des récits de super-héros. Mais non content de faire la part belle à l’action, Garney, ici, livre de grandes cases, servies par un script sobre de Waid : peu de bulles, des dialogues en rafale, des échanges forts.
Chose ironique (qui, je crois, m’a échappé à ma première lecture, quand j’ai découvert la série lors de la reprise du catalogue Marvel par Panini : quel choc, tudieu !), Waid s’amuse à faire débuter son action avec Quicksilver, le « Bolide » local, sans doute dans un clin d’œil adressé à ses lecteurs, qui suivent ses travaux sur Flash chez le Distingué Concurrent.
Car, oui, Cap n’apparaît pas dans cet épisode. Ce sont les Avengers qui tiennent la vedette. Mais Cap est au centre des discussions : réclamé par les preneurs d’otages, il est « décrié » par un agent stressé et défendu par ses compagnons d’armes. En creux, le scénariste se livre à une définition du personnage (meneur d’hommes, formateur, donneur d’espoir, en plus d’être fin stratège et courageux). L’évocation du bonhomme est aussi l’occasion de rappeler les fondamentaux du personnage, et notamment deux moments phares de la carrière des Avengers : la découverte de Cap (à l’épisode 4 de leur série) et la formation d’une nouvelle équipe dont il prend la tête (à l’épisode 16). Classique, mais efficace : on remet le personnage en mémoire, on redore son blason, on démontre aussi qu’il est bien plus qu’un costume…
… mais on ne le fait pas apparaître. Et pour cause, il est toujours en animation suspendue, à la porte de la mort. Mais l’épisode se conclut sur un cliffhanger annonçant son retour grâce à l’intervention de silhouettes dans l’ombre. Le lecteur, désormais réaccroché, a méga-envie de savoir la suite.
L’une des caractéristiques de l’écriture de Waid à l’époque, c’est la vitesse (ça se sent aussi sur les X-Men qu’il fera dans la même période, ou sur les Ka-Zar qu’il fera plus tard avec Andy Kubert). Les choses vont vite. On n’attend pas. Les épisodes sont trépidants. Et là, dès le deuxième chapitre (premier volet de la saga « Operation Rebirth »), Cap sort de sa léthargie. Il sent bien qu’il n’est pas encore au sommet, mais au moins, il a retrouvé un état de santé normale. Et Garney s’en donne à cœur-joie.
Waid, lui, décide de ne pas ménager son lecteur. Les révélations pleuvent : Sharon Carter n’est pas morte…
… et Cap doit sa résurrection à une transfusion de sang accordée par le Red Skull, ce dernier évoluant dans un corps cloné du héros depuis Captain America #350. Rien que ça, ça secoue les lecteurs. La série a retrouvé son énergie et redevient l’une des meilleures du catalogue. Et ça continue.
Cap découvre que ses deux alliés inattendus ont appris que le Cosmic Cube s’est réveillé, sous l’effet de la personnalité d’Adolf Hitler qu’il contient, et menace de refaçonner le monde. Le trio affronte des néo-nazis et tente de récupérer l’objet, alors que le monde autour d’eux fluctue, change, se trouble.
Garney aligne des planches étourdissantes, on sent le mouvement, la vitesse, l’impact. Il bénéficie de bons encreurs, dont Scott Koblish et surtout Denis Rodier. De l’exagération au bon sens du terme.
En filigrane, Waid développe une intrigue secondaire autour du retour de Sharon, qui cherche à comprendre les raisons ayant poussé sa hiérarchie à falsifier sa mort. Pour le scénariste, c’est un bon prétexte pour marquer les relations entre les personnages d’une méfiance inédite.
Finalement, c’est à Cap que revient la mission d’utiliser le Cosmic Cube de la meilleure manière possible. Et Voilà que le héros plonge dans l’objet, désireux de mettre un terme à la menace d’Hitler, mais laissant le champ libre à son adversaire.
Ce qui permet au lecteur de savoir Captain America #448, dernier volet de la saga « Operation Rebirth », qui est à la fois, par le biais d’une version imaginaire de la carrière du héros, un hommage vibrant et un résumé sensible.
Quelle reprise en main ! Quelle réussite ! Quel souffle ! De l’humour, de l’action, une caractérisation forte, une compréhension réussie des spécificités du personnage ! Et tout ça au service d’une histoire frénétique aux enjeux intenses ! Une merveille !
Le récit a eu droit à plusieurs éditions, en souple et en cartonné (parfois en intégrant sa suite, « Man Without A Country »), avant d’intégrer la collection Epic, comme on l’a évoqué plus haut. Et ce assez tôt par rapport à la publication, à une époque où les TPB n’étaient pas aussi fréquents. Signe que le public et l’éditeur ont bien senti que cette redéfinition allait marquer les esprits. Un personnage remis en selle, avec un entourage redéfini, par un scénariste qui va droit au but et un dessinateur sans frein : un must !
Jim
Yep ça remuait sec
J avais décidé d arrêter la serie tellement gruenwald et hoover m ennuyant
Je reçu mes 2 derniers numéros qui furent le début de waid… Le temps que je me reabonne… Le 3eme me manqua…
Mais oui ce 1er run fut un véritable électrochoc… je passais même le fait que cap soit un peu trop soldat ou que ce qu il fit à un militaire il l avait déjà fait dans born again
Après le coup d’éclat qu’a constitué « Operation Rebirth », la série Captain America, et donc son nouveau scénariste Mark Waid, marquent le pas à l’occasion d’un cross-over intitulé « First Sign » (dont le titre de travail était « Zodiac Attack »), qui l’oppose aux troupes du Zodiac et qui l’associe à Thor et Iron Man. La première partie, dans Captain America #449 est plutôt sympathique, Waid trouvant le moyen d’empiler des séquences chocs, splendidement traitées par Garney, qui ne signe hélas que la moitié de l’épisode, l’autre étant illustrée par Sandu Florea (et, pour rester pudique, la comparaison ne grandit pas le travail de ce dernier). La suite du récit se déroule dans Thor #496, Iron Man #326 et Avengers #396.
Ces épisodes finiront, des années plus tard, par figurer dans les sommaires des albums de la collection Epic, mais dans les années 1996, quand les TPB étaient réservés aux grands succès et aux runs marquants, l’éditeur a choisi de sauter Captain America #449 et de passer directement au numéro « anniversaire ».
C’est là qu’intervient le recueil Captain America: Man Without A Country, qui assemble les épisodes composant la deuxième grande saga de Mark Waid. Le recueil paraît au printemps 1998, soit à peu près deux ans après la parution des fascicules.
Le principe est simple : les services secrets, pour une raison qui n’est pas encore expliquée (mais c’est Mark Waid : ça ne va pas tarder) tentent d’arrêter Sharon Carter. À sa place, ils arrêtent Steve Rogers. Ce dernier, dans son costume de héros, est conduit devant le Président, à la Maison-Blanche. Cap est accusé de trahison.
Les explications, comme je disais, arrivent dans le même épisode : un acolyte du Red Skull, le Machinesmith (apparu dans la série durant le court mais fructueux règne de Roger Stern et John Byrne), a réussi à voler les secrets stratégiques détenus par Cap. Le Président pressent bien que le héros tricolore n’est pas coupable, mais dans l’impossibilité de l’innocenter, de le gracier mais aussi de le juger, il décide de l’exiler, en Angleterre. Sacré sommaire pour le 450e épisode !
Dès le mois suivant, épaulé par Sharon Carter et nanti d’un nouveau costume (ce qui ne manquera pas de rappeler aux vieux lecteurs la période Englehart, quand Cap est brièvement devenu Nomad), Cap décide d’aller chercher des informations. Ensemble, ils attirent l’attention des « Cyberops » du Machinesmith, et l’épisode se conclut avec l’explosion de l’avion qui les transporte !
Et là, en ouverture de Captain America #452, Waid et Garney nous réservent une de ces séquences d’action dont ils ont le secret, une cascade visuelle saisissante, qui profite des forces graphiques du dessinateur. Des pages proprement incroyables, avec un rattrapage de siège éjectable qui m’a proprement soufflé la première fois que je l’ai lu !
Dans une interview, Waid avait dit que le premier récit montrait un Cap ballotté, débordé, surpris, qui suit les événements. Mais qu’il allait bientôt prendre l’initiative, et c’est ce qui se produit dans cette deuxième saga, à l’issue de laquelle le héros parvient à déjouer la tentative d’attentat du Machinesmith (bien moins suicidaire que dans la période Stern / Byrne).
Le recueil de 1998 s’arrête là. Waid et Garney signeront un autre épisode, Captain America #554, avant de céder la place à Rob Liefeld dans l’opération « Heroes Reborn ». Ce dernier chapitre permettra aux auteurs de faire le point sur certaines sous-intrigues tout en donnant au couple Steve / Sharon de chouettes moments, un statu quo plus stable (mais quand même différents de celui du passé) et en offrant au héros de nombreuses occasions de prendre des poses « iconiques », comme on dit de nos jours.
Pour ma part, j’en veux énormément à Marvel d’avoir lancé cette initiative éditoriale inepte. Ils ont coupé l’élan à une équipe créatrice motivée, dont cette première prestation laissait entendre qu’ils en avaient encore beaucoup sous le pied. De même, on peut imaginer qu’ils allaient articuler leurs récits à la manière dont ils l’ont fait entre « Operation Rebirth » et « Man Without A Country », à savoir en créant des liens logiques, des rapports de cause et de conséquence, qui donnent à la prestation une allure de vaste épopée. À son retour dans le cadre de « Heroes Return », Waid aura perdu la flamme et mettra beaucoup de temps à retrouver l’élan qu’il avait.
Jim
J’aime quand tu floutes des informations qui sont révélées par les images que tu places juste au-dessus ! ~____^
Tori.
Hihi !
Jim
Étant dans ma période Cap, j’ai relu récemment l’excellent recueil Captain America: War & Remembrance, que j’ai d’abord connu sous sa traduction dans la collection en souscription chez Lug / Semic, avant de le resavourer en VO.
Ce recueil (qui connaîtra plusieurs versions, la première proposant une couverture double signée Byrne, « dix ans après » la parution initiale) regroupe Captain America #247 à 255, ce qui correspond à la formidable prestation de Roger Stern et John Byrne, que nous avons déjà rapidement évoquée en parlant de Captain America: Dawn’s Early Light, dans la collection Epic. Mais le plaisir de relire tout ça m’a donné l’envie de revenir sur le sujet.
Donc, nous sommes en 1980. Roger Stern a travaillé sur de grands titres en tant que responsable éditorial (Tony Stark alcoolique, par Michelinie, Romita Jr et Layton, c’est lui, de même que la « Dark Phoenix Saga » dans Uncanny X-Men ou les Avengers de Byrne, autant de moments incroyables dans le catalogue Marvel). Il a notamment travaillé en tant qu’editor sur la série Captain America qui, depuis le départ de Jack Kirby (lui-même succédant à Steve Englehart), tente de redéfinir le personnage pour le public moderne. Ça passe notamment par une redéfinition des origines de Steve Rogers, ce qui conduit à quelques détails contradictoires, et à un perpétuel ressassement du passé.
Et puis voilà que la rédaction lui confie les rênes de la série. En tant que scénariste. D’abord impressionné, il réfléchit au personnage et prend des tonnes de notes. Il appelle également son ami John Byrne, qui se porte volontaire pour dessiner la série (qui, à l’époque, comme les autres titres de Marvel, occupe 17 pages par épisode : pour un John Byrne, ça signifie trois ou quatre épisodes par mois, car il a un rythme de dingue).
Les débuts de Stern en tant que scénariste sur la série sont comparables à son arrivée à la tête d’Avengers, un peu plus tard : il s’occupe en priorité des affaires en cours. Personnellement, j’aime beaucoup ça. De nos jours, un scénariste quitte la série en rangeant les jouets, et son successeur lance de nouvelles intrigues (je résume et caricature un brin, mais c’est l’idée). Dans les années 1970 et 1980, les auteurs doivent tenir compte de ce qui a été fait avant eux, sachant que parfois les équipes précédentes ont été évacuées de manière inopinée ou prématurée. Il y a derrière tout cela la prééminence d’un feuilleton dont les impératifs priment avant tout : les aventures du héros constituent un flux continu qu’il n’est pas question d’interrompre. Donc Roger Stern, bien conscient de cette spécificité propre au comic book américain, se concentre sur ce qui a constitué le sujet central de la série, à savoir le passé du personnage.
Stern a quitté le poste d’editor à hauteur de Captain America #243 (couverture de George Pérez), laissant la place à son assistant Jim Salicrup. Pour lui, c’est donc assez récent : il connaît les développements des derniers numéros, il est familier des personnages secondaires de la série (notamment les voisins de l’immeuble où vit Steve Rogers) et garde en mémoire les intrigues qui soit demandent résolution soit peuvent constituer un terreau fertile. Pour lui, il est temps de régler le problème des origines de Cap. C’est le sujet du premier épisode qu’il va réaliser avec John Byrne au dessin et Joe Rubinstein à l’encrage (qui livre ici l’une de ses plus belles prestations, Captain America #247 étant de toute beauté et annonçant une sacrée période).
La première planche, qui place Cap sur le pont de Brooklyn (entre le centre névralgique de sa vie, le SHIELD et son activité de dessinateur publicitaire d’un côté et son domicile de l’autre), attache le héros à New York et à l’histoire de l’Amérique. Ce n’est pas innocent. L’épisode commence alors que Cap résume (à l’attention du lecteur) les troubles mémoriels qui le hantent depuis quelque temps. Cette fois, il est bien décidé à comprendre quels sont les bons souvenirs qui le hantent.
Byrne fait bouger Cap un peu à la manière de son Iron Fist de quelques années plus tôt. Mais il y a une évidente influence de Frank Miller : les deux jeunes auteurs s’apprécient, et Byrne n’hésite pas à faire un clin d’œil à l’illustrateur de Daredevil tout en empruntant un cadrage par-ci ou une anatomie par-là.
Cap va donc voir Dum Dum Dugan, qui le conduit à des archives militaires dans lesquelles les affaires du soldat Rogers ont été conservées. Pour Steve, c’est l’occasion de retrouver son vieux bouclier triangulaire ou son journal. La lecture de celui-ci permet de glisser des flash-backs qui lui font comprendre que certains de ses souvenirs étaient faux, implantés afin de livrer de fausses informations dans l’hypothèse où il est capturé par des agents ennemis. La lecture du document remet les idées dans l’ordre. Aussi simplement que ça. La narration est limpide, simple, directe. Élégante, même.
Dans le même temps, Nick Fury va rendre visite au Baron Strucker, alors détenu, mais celui-ci s’évade, ce qui nous amène à la rencontre entre le patriote et son vieil adversaire. Baston, souvenir, tout ça tout ça. Mais la présence du bouclier rectangulaire permet de bien montrer que les auteurs sont décidés à prendre en considération le passé du héros.
L’épisode se conclut sur l’explosion de Strucker, qui s’avère n’être qu’un robot. Ce qui renvoie Cap à une mésaventure précédente : Roger Stern tisse des liens entre sa prestation et celle de ces prédécesseurs (en particulier Roger McKenzie) et tente de boucler des intrigues tout en reconstruisant le personnage, un peu malmené dans les années précédentes. L’épisode se conclut sur un cliffhanger, qui annonce le premier diptyque officiel : Cap y est confronté au Machinesmith, un nouvel adversaire.
Précisément, le Machinesmith n’est pas un nouveau personnage, mais plutôt un ancien adversaire de Daredevil mort et téléchargé dans un système informatique. Ce qui fait de lui un personnage redoutable, d’autant qu’il souffre de ne plus avoir de corps et provoque le héros afin de mourir.
Stern et Byrne livrent un récit musclé, dans lequel Cap affronte un autre être synthétique, le Dragon Man, afin de traquer la tête pensante dans son repaire. De l’action, de l’émotion, des cascades. Super cocktail.
Captain America #248 vaut également pour l’arrivée d’un personnage qui tiendra un rôle important dans les épisodes de Stern et Byrne, puis dans ceux de DeMatteis et Zeck : Bernadette « Bernie » Rosenthal. Nouvelle voisine dans l’immeuble, cette jolie brune délurée est très vite séduite par le grand blond. Stern souhaitait redonner à Steve un « intérêt amoureux », mais désirait que la nouvelle dulcinée ne soit pas une super-héroïne ou une agente du SHIELD. Il voulait mettre en valeur la partie civile du personnage, et lui mettre une jolie femme dans le chemin était le moyen de reconstruire Steve, maintenant que la réfection de Cap était entamée. Par le biais de Bernie, c’est également un moyen de parler du décalage du personnage : Stern écrit de nombreuses scènes autour des goûts en matière de comédie musicale ou de disques de jazz.
Stern et Byrne voient arriver à l’horizon l’épisode 250, et réfléchissent à ce qu’ils pourraient faire. Au cours d’un repas où sont présents Jim Shooter et Ralph Macchio, une idée refait surface, précédemment proposée par Roger McKenzie et Don Perlin, et déjà refusée par Stern lui-même : faire de Cap un candidat à la Présidence. Stern a refusé l’idée parce que les deux auteurs voulaient faire gagner le héros et raconter pendant quatre ans ses aventures à Washington. Mais dans la conversation avec Macchio et Shooter, ce dernier rétorque que, justement, l’intérêt de cette idée, c’est d’expliquer pourquoi Cap refuserait de se porter candidat. Stern et Byrne se regardent et comprennent qu’ils tiennent effectivement un bon sujet.
En dix-sept pages (je ne cesse de m’épater de la capacité qu’avaient les auteurs de ces années-là à raconter autant de choses en si peu de planches), Stern et Byrne montrent une prise d’otages déjouée, une discussion avec un politicien, un emballement médiatique, une scène avec les voisins de Steve puis une autre avec les Avengers, un flash-back sur l’enfance du héros, puis un dernier discours du héros, sans compter les petites séquences dédiées à des personnages secondaires. Quelle maestria.
Et l’on se rend compte que, si Roger Stern a réglé l’affaire des faux souvenirs, il continue à redéfinir la personnalité de Steve Rogers en évoquant son passé. Si le recueil s’appelle « War & Remembrance » (« Souvenirs et Combats » en français), ce n’est pour rien : les réminiscences sont au cœur de ces épisodes.
Avec Captain America #251 (et les comics Marvel de novembre 1980), la pagination passe de 17 à 22 planches. La consigne semble avoir été communiquée au milieu de l’épisode, contraignant les auteurs à bidouiller certaines séquences pour « rallonger la sauce ». Par exemple, la première page montre Cap sur une terrasse d’immeuble, contemplant la ville nocturne. Suivent deux pages consacrées à ses souvenirs, résumant sa rencontre avec les Avengers, son adaptation au monde moderne, son partenariat avec Falcon ou la mort de Sharon. Et la première case de la planche 4 reprend la pose du héros dans la pleine page d’introduction, laissant penser que les deux planches de réminiscence ont été dessinées ensuite, par Byrne, afin de profiter de l’allongement de la pagination.
Le diptyque (dans lequel on apprend que l’un des clients de Steve Rogers est un directeur artistique prénommé… Carmine) oppose Cap à Mister Hyde, évadé de Ryker’s Island (signalons que Roger Stern vient de réaliser Peter Parker the Spectacular Spider-Man #16, sorti deux mois plus tôt, avec Mike Zeck, épisode où le Cobra, compère de Hyde, s’est aussi évadé : le scénariste construit son petit monde…), et à Batroc, pour un récit bien rythmé où les vilains ne sont pas présentés de manière caricaturale. C’est un souci permanent que l’on retrouvera tout au long de sa carrière, Stern consacrant beaucoup de pages aux méchants afin de les faire vivre et évoluer de manière crédible. Ce qui lui permettra de les rendre également plus menaçants (je vais radoter en rappelant son traitement du Beetle dans Spectacular Spider-Man).
L’épisode 252, visiblement écrit avant l’augmentation de la pagination, contient une histoire principale de 17 planches agrémentée d’un bonus dans lequel on nous présente l’univers de Steve Rogers, où Bernie Rosenthal tient déjà une place affirmée.
Les épisodes 253 et 254 montrent comment Stern revient une fois de plus sur le passé de son personnage, tout en proposant de nouvelles idées au sein de l’univers Marvel. En effet, Steve est appelé en Angleterre par l’ancien Union Jack, qui soupçonne que le Baron Blood, un vampire mais également son propre frère, est de retour.
Si j’ai de l’affection pour le diptyque précédent, sans doute parce que j’aime bien les deux méchants, il faut reconnaître que celui-ci, pour sa profusion de personnages secondaires, son évocation du passé, son utilisation de la continuité et ses conséquences sur la personnalité du héros, constitue un sommet de la courte prestation de Stern & Byrne, voire de la série en entier.
Le récit est marqué au début par une scène où Cap se pose en figure salvatrice, privilégiant le dialogue au détriment de la violence, et la bienfaisance à la place de la sanction. Tout l’optimisme du personnage est représenté, un optimisme marqué par sa confiance envers l’humanité. Une confiance qui sera mise à mal quand il sera confronté à un ennemi incarnant un mal sans retenue.
Le scénario est suffisamment habile pour que les soupçons puissent se porter sur différents nouveaux personnages, selon le principe qui veut que, quand on introduit un méchant à l’identité masquée et un nouveau venu, il y a de fortes chances que ce soit le même (voir Batman: Hush, dans la catégorie facile à trouver). Stern est suffisamment roublard pour lancer quelques fausses pistes.
Si Stern parvient à ouvrir la porte à un nouvel Union Jack, il pousse également son personnage dans ses retranchements : face à un impitoyable vampire, le héros droit dans ses bottes en est réduit à l’impensable. Nul doute que les auteurs envisageaient d’utiliser ce tournant dans la description du héros.
L’épisode 255, qui marque les quarante ans du personnage, porte le logo Captain America Comics (sur une couverture de Frank Miller et Joe Rubinstein). Pour l’occasion, les auteurs racontent à nouveau les origines du héros, en mixant et en rangeant les diverses informations recueillies au fil des versions et des itérations. Pour donner à ses planches un caractère plus rugueux, Byrne suggère de reproduire les pages à partir de ses crayonnés, Rubinstein n’encrant que la dernière planche, située dans le présent.
Avec ce travail de nettoyage, les auteurs reformulent les origines du héros de manière claire et posent les bases pour les interprétations à venir. Là encore, un hommage, mais aussi une reconstruction.
Les auteurs s’apprêtaient à raconter une aventure en trois parties, mettant en scène, selon toute vraisemblance, le Red Skull. Mais Jim Shooter, qui préfère des histoires en deux parties afin de ne pas effrayer les lecteurs, refusent de les soutenir. Stern refuse de changer ses plans, et décide de se retirer de la série. Byrne le soutient, quitte le titre également, et lui offre les six planches déjà dessinées. Dix ans plus tard, à l’occasion de la publication du recueil Captain America: War & Remembrance, les pages seront mises en couleur et présentées en bonus pour les fans. Ce qui a constitué pour moi l’une des premières rencontres avec un « projet avorté ».
Le diktat de Shooter verra donc partir une des meilleures équipes de l’époque sur un titre qui retrouvait grâce à eux une santé vigoureuse. On n’aura pas droit à la « Red Skull Trilogy », ni au retour d’Arnim Zola, ni à la rencontre avec Wolverine (apparemment dans un flash-back) ni à d’autres idées que les auteurs avaient notées pour leurs prochains épisodes. Bien dommage.
Jim
Carrément même. Parce que Cates casse les jouets !
Tellement vrai malheureusement.
On peut aussi se dire que si le duo avait perdurer sur ce titre, aurions nous eu Byrne sur les FF et Stern sur les Vengeurs ?
Surtout quand aujourd’hui on prend six épisodes pour ne rien raconter
Cette planche est à mes yeux l’une des plus fortes de Captain America sur toutes les époques. A égalité avec celle de Miller et Mazzucchelli dans Daredevil. Une synthèse puissante et brillante de ce qu’est le personnage. Je crois que le truc qui me fait ultra-aimer ce moment c’est le fait de voir Cap ne jamais se rendre et faire face au bandit pour ensuite lui tendre la main et être prêt, aussi, à l’aider. Avec en prime une sorte d’écho à Dirty Harry pas piquer des hannetons. Quelques part Joe Kelly refera la même chose (en plus long ^^) avec What’s So Funny About Truth, Justice & the American Way? qui confronte Superman à des figures super-héroïque à la mode.
Pour les avoir relus récemment, je suis pas contre des scénaristes aussi peu motivé comme ça en ce moment. L’histoire avec Cauchemars c’est quand même incroyable et Kubert sur le titre offre des planches magnifiques.
Ma rencontré avec ces épisodes se fit dans les aredit alors relaunchés…
Étant alors un inconditionnel de Byrne, ce fut comme une révélation… assez horrible car après la magnifique saga Baron blood on aura un dernier numéro avec l origine puis 2 fill in et… fini cap en France… pour 12 ans (je compte pas la réédition semic, et les quelques autres parutions)…
Y a de très bons moments… l épisode sur le skull est pour moi superbe mais, il y a un truc en moins…
J écoutais garney aussi sur un podcast cap qui indiquait qu il voulait rester sur la serie principale… mais que marvel insista pour qu il aille sur sentinel en lui montrant ça comme une promo alors que il savait qu un sapin off vendrait moins…
Ça plus reborn, ça a perdu sa motivation qu il a regagne sur le surfer