RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE (Steven Spielberg)

Science-fiction
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Steven Spielberg
Avec Richard Dreyfuss, Melinda Dillon, Teri Garr, François Truffaut, Bob Balaban, Cary Guffey, Lance Henriksen…
Titre original : Close encounters of the third kind
Année de production : 1977

Lorsqu’il avait six ans, Steven Spielberg a été réveillé en pleine nuit par son père, astronome amateur, pour aller admirer une pluie de météorites. Cette vision a marqué l’imaginaire du petit Steven qui n’a cessé depuis d’observer les cieux (il avait même choisi Watch the skies, l’une des répliques de La Chose d’un Autre Monde de Christian Niby et Howard Hawks, comme premier titre de travail du scénario qui allait devenir Rencontres du Troisième Type). Cette expérience nocturne a servi de base à l’une des péripéties du troisième long métrage de Spielberg, dont le film amateur Firelight (tourné alors qu’il avait 18 ans) fut le prototype.

Steven Spielberg a débuté le développement de Rencontres du Troisième Type en 1973 après avoir terminé Sugarland Express, pensant en faire son film suivant avant de le repousser pour réaliser Les Dents de la Mer. Et c’est grâce au succès planétaire de Jaws qu’il a eu carte blanche pour mener son projet à bien. Si Steven Spielberg est le seul crédité au scénario de Rencontres du Troisième Type, plusieurs auteurs ont collaboré à l’histoire : Paul Schrader (qui n’avait pas encore écrit le Taxi Driver de Martin Scorsese), dont le script a fortement déplu à Spielberg; John Hill; Hal Barwood et Matthew Robbins (qui ont suggéré l’enlèvement de l’enfant comme tournant dramatique) ou encore Jerry Belson, avant que Spielberg signe le scénario définitif.

J’ai longtemps regardé Rencontres du Troisième Type en version française (qui reste très bonne) mais c’est la version originale qui doit être préférée pour une meilleure expérience du film. Principalement parce qu’elle retranscrit mieux l’un de ses thèmes qui tourne autour des problèmes de communication. Les phénomènes étranges dont sont témoins les personnages (lumières et formes étranges dans le ciel, réapparition d’avions disparus depuis la Seconde Guerre Mondiale…) nécessitent le rassemblement de spécialistes scientifiques (le principal étant le français Claude Lacombe campé par le réalisateur François Truffaut) et militaires du monde entier, donnant des scènes où l’anglais, le français et l’espagnol s’entremêlent, ce qui ne facilite pas toujours l’enquête…

Bien évidemment, la communication peut également être compliquée quand les protagonistes partagent la même langue. Le contact nocturne avec un engin spatial bouleverse la vie de Roy Neary, un électricien interprété par Richard Dreyfuss (pour son deuxième film d’affilée avec Spielberg après Les Dents de la Mer). Son obsession va provoquer l’érosion progressive de sa cellule familiale (reflet du passé de Spielberg profondément marqué par le divorce de ses parents) et le départ de sa femme et de ses enfants. Dreyfuss est excellent dans l’expression du caractère rêveur de Neary, présenté au début comme un grand enfant avant de sombrer dans le désespoir quand il ne comprend pas ce qui lui arrive.

Les premiers contacts avec les extraterrestres souffrent aussi de ces problèmes de compréhension. Si Spielberg voulait s’éloigner de la vision des aliens belliqueux de la S.F. des années 50, la rencontre orchestrée dans une petite maison de campagne entre les visiteurs et une mère qui vit seule avec son enfant ressemble à une scène de film d’horreur (très efficacement mise en scène, en ne montrant à aucun moment les êtres venus d’ailleurs) digne d’un home invasion. La fascination dans le regard innocent du gamin se mêle alors au danger ressenti par l’adulte…

Au final, ce sera la musique imaginée par John Williams qui facilitera la communication entre les extraterrestres et l’humanité. Juste cinq notes, l’un des exemples les plus célèbres de musique diégétique. Après avoir surmonté de nombreux obstacles (imposante opération de désinformation de la part des autorités), Roy et Jillian vont découvrir le lieu implanté dans leur subconscient au terme d’une quête pleine de suspense. Grâce aux superbes effets spéciaux de Douglas Trumbull et de ses équipes, l’émerveillement est au centre du dernier acte (même s’il y a un contraste entre l’apparition du premier alien filiforme et les petites formes baignées de lumière), point de départ de la nouvelle vie d’un Roy Leary qui ne va plus faire que regarder les cieux (et dont la famille n’occupe plus du tout les pensées).

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Petit aperçu de l’adaptation en comic-book par Archie Goodwin, Walt Simonson et Klaus Janson :

Une pure merveille.

Jim

Jerry Ordway :

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Couverture de Mad Magazine 200 par Jack Rickard :

Todd Slater :

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Les deux premières pages de la parodie de MAD par Mort Drucker :

Mark Levy :

Pour beaucoup de films, on a droit à une expérience totalement différente selon que l’on regarde la VO ou la VF. C’est particulièrement vrai ici, comme tu le soulignes.

Le titre a souvent été parodié (et souvent mal compris en français : « Rencontres du troisième type » signifie qu’on se trouve dans la troisième catégorie de constatation proche de phénomène extra-terrestre (selon la classification de Hynek) et non qu’on rencontre une troisième personne ou un troisième genre, etc.), mais celui qui m’a le plus fait rire est le sous-titre du jeu vidéo Bubsy :

Pour les non-anglophones, « Close encounters of the third kind » (« Rencontres rapprochées de type 3 ») a été remplacé par « Claws encounters of the furred kind », soit « Rencontres griffues de type à fourrure »…

Tori.

L’affiche polonaise :


Tori.

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Je me souviens que lors de le premier visionnage que j’ai pu voir de ce film (il y a fort fort longtemps), mes parents m’avaient expliqué ce qu’était le troisième type.

Paul Mann :

Andy Fairhurst :

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Matt Ferguson :

Bob Larkin :