REALISATEUR
John Badham
SCENARISTES
S.S. Wilson et Brent Maddock
DISTRIBUTION
Steve Guttenberg, Ally Sheedy, Fisher Stevens, Austin Pendleton, G.W. Bailey…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie/science-fiction
Année de production : 1986
Huitième long métrage de John Badham (La Fièvre du Samedi Soir, WarGames…), Short Circuit peut être comparé à une version S.F. de Pinocchio, le robot remplaçant le pantin de bois qui voulait devenir un petit garçon et un éclair tombé du ciel en guise de Fée Bleue. Il y a aussi un petit côté Frankenstein dans cette histoire, toujours avec la symbolique de la foudre et le fait que la machine est vue comme un « monstre » par ceux qui veulent la détruire, l’armée se substituant à la foule en colère. Le ton familial du long métrage le rapproche tout de même plus de la référence disneyenne, une critique de l’époque en parlait même comme d’une comédie sixties à la Disney avec sa machine anthropomorphique, ce qui n’est pas faux…
Le professeur Newton Crosby et son assistant Benjamin Jabituya ont conçu une machine destinée à des fins militaires et pour le moment construite en cinq modèles. Le premier est joué par Steve Guttenberg, qui enchaînait alors les succès entre les Police Academy et Cocoon. Avec son sourire communicatif, l’acteur a toujours un bon capital sympathie…ce qui le rend tout de même un chouïa moins convaincant dans son portrait d’un scientifique qui a du mal à communiquer avec les autres. Le second est incarné par Fisher Stevens en comparse comique tantôt amusant, tantôt lourdingue…et le genre de casting qui ne passerait plus de nos jours puisque le natif de Chicago campe un personnage d’origine indienne en mode brownface.
Un orage interrompt la démonstration militaire et un phénomène étrange se produit. Frappé par la foudre, le robot Numéro 5 se retrouve doué de la pensée. Son éveil à la conscience se fait progressivement, ce qui amène quelques bons petits gags, et après s’être échappé presque par hasard des laboratoires NOVA il atterrit littéralement sur le camion de Stephanie Speck, une jolie écologiste interprétée par Ally Sheedy (vue notamment dans Breakfast Club et déjà dirigée par John Badham dans WarGames). Mais les soldats du capitaine Skroeder (G.W. Bailey en gradé crétin comme dans les Police Academy) sont sur sa trace…
Une bonne partie du budget effets spéciaux a été allouée à la construction du robot Numéro 5 qui est l’oeuvre de Eric Allard et du designer néo-futuriste Syd Mead (Blade Runner, Tron…). Plusieurs techniques ont été utilisées pour donner vie à Numéro 5 et ses mouvements autant que sa voix sont assez savoureux. Son apprentissage enchaîne les passages presque obligés, tels les situations provoquées par la soif de savoir de Numéro 5 et le mimétisme (avec un auto-hommage de Badham à sa Fièvre du Samedi Soir), pour des scènes qui donnent le sourire…
Bon divertissement tous publics (j’ai passé un chouette moment à le revoir comme lorsque j’étais beaucoup plus jeune), Short Circuit ne manque pas de rebondissements dans sa deuxième moitié…même si l’ensemble est tout de même prévisible. Charmant (grâce à sa galerie d’acteurs et à son héros de métal), énergique (grâce à la réalisation efficace de John « Badaboum » Badham)…mais sans surprises (ce qui n’est pas vraiment gênant car je ne résiste pas au fun de cette comédie de S.F.)…
Suite au succès de Short Circuit, la Tri-Star Pictures a mis en chantier un deuxième film intitulé en V.F. Appelez-moi Johnny 5, sans ses deux têtes d’affiche (seuls le robot et Fisher Stevens font le lien entre les deux épisodes). Mais le public ne fut cette fois-ci pas au rendez-vous de cette suite réalisée par Kenneth Johnson (créateur de séries télévisées dont L’Incroyable Hulk et V).