LA CINQUIÈME DIMENSION : Mémé (S1E18)
REALISATEUR
Bradford May
SCENARISTE
Harlan Ellison, d’après la nouvelle « Gramma » de Stephen King
DISTRIBUTION
Barrett Oliver, Darlanne Fluegel…
INFOS
Série américaine
Genre : horreur
Année de production : 1986
La Quatrième Dimension, la célèbre série fantastique de par Rod Serling en 1959, a connu deux relances : la première en 1985 (diffusée en France sous le titre La Cinquième Dimension) et la seconde en 2002 (connue comme La Treizième Dimension dans nos contrées). C’est le film à sketchs de 1983 réalisé par Steven Spielberg, Joe Dante, John Landis et George Miller qui a créé l’intérêt pour un retour de La Quatrième Dimension, et si la réception fut mitigée et le box-office modeste, la chaîne CBS a tout de même donné son feu vert pour ces nouvelles incursions dans la quatrième…oups, la cinquième dimension en 1984.
Cette deuxième série a été diffusée pendant 3 saisons, pour un total de 110 épisodes. Parmi les réalisateurs les plus connus ayant travaillé sur ce revival, on retrouve notamment Wes Craven, Joe Dante, William Friedkin et John Milius. Et pour les scénaristes, il y a au générique des noms comme Harlan Ellison, J. Michael Straczynski, George R.R. Martin et Rockne S. O’Bannon. De nombreux écrivains ont aussi vu leurs écrits adaptés…dont Stephen King pour la 18ème livraison de la première saison.
Mémé (Gramma en V.O.), la nouvelle choisie, est tirée du recueil Brumes et a été adaptée deux fois à l’écran : à la télévision en 1986 (le titre français de l’épisode est Le Spectre de Grand-Mère) et au cinéma en 2014 (Mercy avec Chandler Riggs, alias Carl dans Walking Dead). Je n’ai pas encore vu ce film, mais le format court est naturellement plus adapté pour transposer une histoire qui ne fait ici que 40 (très intenses) pages. Dans Mémé, le jeune Georgie, 11 ans, doit rester seul pour veiller sur sa grand-mère sénile et alitée parce que sa mère doit aller au chevet de son frère blessé à l’hôpital. La mère hésite, mais pour montrer qu’il est un grand garçon, George la persuade que tout ira bien.
Mais à peine sa maman partie, George se laisse envahir par la peur. Après tout, il a entendu beaucoup d’histoires sur sa grand-mère…sur le pacte qu’elle aurait passé pour pouvoir avoir des enfants…et fricoter avec les Grands Anciens a toujours un prix…
George est incarné par Barrett Oliver, enfant-star des années 80 vu notamment dans Frankenweenie de Tim Burton, Coccoon et sa suite et L’Histoire sans fin.
Mémé a été écrit par un confrère écrivain de Stephen King, Harlan Ellison (Dangereuses Visions), qui fut également consultant créatif sur la série avant de claquer la porte suite à ses désaccords avec les exécutifs de CBS. Ellison a eu la très bonne idée de réduire le nombre de personnages pour en faire un véritable huis-clos : il y a juste la mère (qui apparaît au début et à la fin de l’épisode), George et la grand-mère. Le lieu de l’action est aussi minimal : la cuisine, un couloir et la chambre de grand-mère. Il suffit d’entendre pour la première fois la voix terrifiante de Mémé pour que le malaise s’installe et ne quitte plus l’écran jusqu’à la fin de l’épisode.
Grâce à de judicieux choix de caméras et un bon travail sur les ombres et les lumières, la traversée du couloir ressemble à un aller-simple vers l’enfer et la révélation de l’état physique de Mémé se fait progressivement pour alimenter une redoutable montée en puissance. Je regrette juste l’emploi un peu trop prononcé de la voix-off pour connaître les pensées du jeune garçon effrayé. Un peu mieux dosé et l’ensemble aurait été encore plus réussi…mais en matière d’horreur à la télé, ces 20 minutes sont tout de même très efficaces…