SUPERGIRL (Jeannot Szwarc)

REALISATEUR

Jeannot Szwarc

SCENARISTE

David Odell

DISTRIBUTION

Helen Slater, Faye Dunaway, Peter O’Toole, Hart Bochner, Brenda Vaccaro, Mia Farrow, Marc McClure…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : fantastique
Année de production : 1984

Après avoir démarré en fanfare en 1978, la franchise cinématographique Superman s’est rapidement essoufflée avec un troisième volet mal accueilli par la critique et qui a connu un semi-échec au box-office. Les producteurs Alexander et Ilya Salkind ont alors décidé de « rafraîchir » une série en perte de vitesse en donnant la vedette à la cousine de Superman pour le film suivant. Les Salkind avaient déjà eu pour projet de préparer la première apparition de Supergirl en faisant de la jeune kryptonienne l’un des nouveaux personnages de Superman III (en compagnie de Brainiac et Mr Mxyzptlk), mais cette idée fut alors rejetée par la Warner.

Supergirl fait partie bien laborieusement du « canon » de la série Superman, mais à l’origine les liens entre ce film et ce qui était encore la trilogie de l’Homme d’Acier devaient être plus resserrés. Christopher Reeve (qui avait déjà tourné sous la direction du français Jeannot Szwarc dans le très beau Quelque part dans le temps) avait donné son accord de principe pour ce qui ne devait être qu’un simple cameo qui aurait vu Superman accueillir Kara sur Terre.
Mais l’acteur, échaudé par le film précédent, a finalement changé d’avis peu de temps avant le tournage pour se consacrer au théâtre et au long métrage Les Bostoniennes de James Ivory. La présence de Superman est donc réduite à un simple poster dans la chambre de Lucy Lane, la soeur de Lois, et à une info que l’on peut entendre à la radio dans la voiture de la méchante expliquant que le héros est parti participer à une sorte de « conférence pour la paix » dans une autre galaxie.

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Supergirl, c’est le genre de film que je trouvais divertissant quand j’étais gamin…mais ça n’a pas duré longtemps. Essayer d’en faire un nouveau chapitre de la saga Superman s’est fait au forceps, car il n’y a absolument rien dans ce scénario qui paraît sensé par rapport à ce qui a déjà été établi, de la présentation de la ville d’Argo City, dans « un espace intérieur » (une autre dimension), à la connaissance que Kara a de son cousin et de la Terre en passant par les actions du savant Zaltar qui déclenche bien stupidement une série d’événements en jouant avec un objet de pouvoir qui alimente Argo en énergie et qui va se retrouver sur Terre, dans « l’espace extérieur ».

Le « MacGuffin » de Supergirl, c’est l’Omégahédron, une sphère à usages multiples, capable aussi bien de créer la vie que de commander un tracto-pelle à distance, qui tombe dans un bol de sauce avant d’être récupéré par des sorcières du dimanche. Parce qu’elle s’ennuie, Selena veut conquérir le monde mais son ambition se limite pour le moment à la petite ville de Midvale dans laquelle Kara Zor-El, qui sort de sa petite capsule capable de traverser les dimensions avec un costume sur-mesure (que c’est pratique), s’inscrit en internat sous le nom de Linda Lee.

Comme pour Superman, les Salkind ont choisi une inconnue pour incarner Supergirl. Un premier film qui n’ a pas vraiment boosté la carrière de Helen Slater, qui demeure tout de même assez convaincante dans le rôle. On retrouve dans la distribution des noms très connus, mais qui étaient alors dans le creux de leur carrière : Peter O’Toole (Lawrence d’Arabie) est Zaltar, Mia Farrow (Rosemary’s Baby) ne fait que passer en maman de Supergirl et Faye Dunaway (Bonnie & Clyde) se livre à un festival de cabotinage en grande méchante.
Déjà présent dans les Superman, Marc McClure reprend le rôle de Jimmy Olsen, mais en se baladant avec la tête du mec qui ne sait pas vraiment ce qu’il fait là.

Jeannot Szwarc fait ce qu’il peut avec un script qui ne tient pas debout, mais à part une ou deux scènes sympathiques (le ballet aérien, le combat contre le monstre invisible), son film est trop long, pas très enthousiasmant, avec des personnages secondaires insupportables, des effets spéciaux qui ont très mal vieillis et un monstre nanardesque dans le dernier acte.

Après ce flop aussi bien artistique que critique et financier, Alexander et Ilya Salkind ont refilé les droits de Superman à la Cannon, ce qui a donné un quatrième film de sinistre mémoire…avant de les récupérer pour développer un dernier projet autour de l’univers des comics DC, la série télévisée Superboy qui a connu 4 saisons et 100 épisodes entre 1988 et 1992.

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Et à une époque où le slip par-dessus le pantalon était la norme, dans ce film, il me semble que le premier réflexe qu’eût Supergirl, sous son pseudonyme de Linda Lee, lorsqu’elle prit pour la première fois de sa vie de Kryptonienne un soutien-gorge, a été d’essayer de le mettre par-dessus ses vêtements.

Yep ! :wink:

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Bon, j’ai pas trop de mérite, cette scène avait fait l’objet d’un édito, écrit par mes soins, sur France-Comics …

Partage ! ^^

Il n’est plus en ligne. Je ne l’ai que dans mes fichiers.

Le film a été adapté en comic-book par DC sous la forme d’un numéro spécial écrit par Joey Cavalieri et dessiné/encré/colorisé par Gray Morrow.

La couverture est signée José Luis Garcia-Lopez et Dick Giordano.

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C’est bizarre, j’étais persuadé qu’on l’avait eu aussi en VF, mais je dois confondre avec un album qui raconte le film à partir d’images du film …

Ouais, j’ai un peu cherché mais je n’ai pas trouvé de V.F. chez Sagédition…

La légende veut que le flop total du film (bon allez on peut… euh, au moins en sauver la musique ?) ne fut pas étranger à la décision de DC, l’année suivante, de sacrifier Supergirl lors de la Crise des Terres infinies…

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Je doute un peu que ça se résume à ça vu que le ménage a été fait de façon extensive autour de Superman… Mais il est vrai que le personnage a particulièrement « pris cher ». Alors que la mort de Barry Allen par exemple est restée dans les mémoires des personnages, et est resté défini comme un élément déterminant pour Wally West jusqu’aux années 2000, la mort de Kara a été purement, simplement et complètement effacée de la continuité, personne ne se souvenant même qu’elle avait pu exister. Et la Supergirl de la fin des années 80 et des années 90 (le run de Peter David), la version Matrix/Linda Danvers, n’avait plus d’origines kryptoniennes.

Supergirl pré-Crisis était un personnage fade dont les scénaristes ne savaient que faire. Une pâle copie carbone de son cousin, au point qu’on lui a même inventé une Léna Luthor comme méchante. Power Girl avait bien plus de peps.
J’ai vu le film à sa sortie, vaguement honteux d’aller voir un truc comme ça (genre, comme si j’allais voir Splash.) J’aime bien Szwarc (les Insectes de feu, les Dents de la mer 2e partie, le Double Crime de la rue Morgue.)

Bah mets le ici alors !

Bon, bah si ça vous intéresse (mais n’attendez pas grand chose non plus)… mais va falloir attendre que je rentre chez moi … pas avant jeudi.

Je ne crois pas que ce soit une légende. L’excellent Chris Piers, dans son émission Youtube « Comic Tropes », la confirme en tout cas, et il est plutôt bien rencardé.
Apparemment Dick Giordano détestait le perso au plus haut point, depuis longtemps, et il a utilisé l’argument du bide du film pour imposer sa mort à l’occasion de la première Crise…

storyboard art by Mike Ploog

Ah j’ignorais que Ploog était impliqué.

Jim

Chris Achilleos

(Movie Poster Concept Art)

Mark Raats :