REALISATEUR
Sidney J. Furie
SCENARISTES
Mark Konner, Laurence Rosenthal et Christopher Reeve
DISTRIBUTION
Christopher Reeve, Gene Hackman, Margot Kidder, Mariel Hemingway, Jackie Cooper, Marc McClure, Jon Cryer, Mark Pillow, Sam Wanamaker…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : aventures/science-fiction
Titre original : Superman IV - The Quest for Peace
Année de production : 1987
Après les résultats décevants de Superman III, les producteurs Alexander et Ilya Salkind ont décidé de miser sur un film Supergirl pour relancer une franchise qui était en train de s’essouffler. Mais la première apparition sur grand écran de la cousine de l’Homme d’Acier a connu un échec cinglant, ce qui a conduit les Salkind à revendre les droits au seul studio intéressé…Cannon Films ! L’éclectique (et totalement folle) société de Menahem Golam et Yoram Globus était principalement connue pour ses productions bis, avec Chuck Norris en mitrailleur de terroristes, Charles Bronson en justicier dans la ville sexagénaire, Richard Chamberlain en sous-Indiana Jones et l’inexpressif Michael Dudikoff en ninja blanc.
La Cannon finançait aussi les longs métrages de réalisateurs comme Jean-Luc Godard et Barbet Schroeder et c’est grâce à cela que Christopher Reeve a accepté une quatrième fois de revêtir le costume de Superman malgré ses doutes initiaux. L’acteur a en effet pu mener à bien un film qui lui tenait à coeur (La Rue de Jerry Schatzberg) en contrepartie de sa participation à Superman IV. C’était la méthode Cannon dans la deuxième moitié des années 80…donner le feu vert à une trentaine de projets à la fois en dépit du bon sens et attendre de voir lequel s’en sortirait le mieux. Et en 1986/87, les flops se sont succédé, ce qui a rejailli sur la qualité de la production de Superman IV.
Christopher Reeve a eu un droit de regard sur l’histoire et contribué à l’élaboration du scénario. Son but était de retrouver l’esprit du premier Superman de Richard Donner, tout en confrontant l’Homme d’Acier à des problèmes actuels. Mais la gestion de la question du nucléaire s’est révélée bien naïve malgré l’évidente sincérité du message pacifiste du récit. Superman doit également affronter son ennemi de toujours Lex Luthor (Gene Hackman en roue libre, secondé par Jon Cryer en insupportable sidekick) qui se prend cette fois-ci pour Frankenstein en créant son propre super-vilain, l’Homme Nucléaire.
Dans les premières phases du développement, Superman IV bénéficiait d’un budget de 37 millions de dollars. Le casting principal des précédents Superman a pu être rassemblé (en plus de Reeve et Hackman, on retrouve Margot Kidder en Lois Lane, Marc McClure en Jimmy Olsen et Jackie Cooper en Perry White) et Wes Craven (Les Griffes de la Nuit) est envisagé à la réalisation avant que le choix de la Cannon se porte finalement sur le canadien Sidney J. Furie (L’Emprise, Aigle de Fer…).
Juste avant le début du tournage, la Cannon impose à Christopher Reeve et aux équipes d’importantes réductions à tous les niveaux. Après plusieurs échecs commerciaux, le studio a joué l’économie et de 37 millions de dollars, le budget est passé à 17 millions et la post-production des effets spéciaux de 6 mois à seulement un petit mois. Et naturellement, le résultat final est catastrophique.
Plusieurs plans identiques sont réutilisés pour les scènes de vol, les transparences sont hideuses et le combat contre le grimaçant Homme Nucléaire, l’un des pires super-vilains du cinéma (au costume barré d’un N qui veut dire Nanar), cumule les moments gênants. On peut se demander où est passé l’argent car ce spectacle navrant a l’air d’avoir été tourné pour 1,7 millions de dollars.
Avec 90 minutes, il s’agit du film le plus court de la saga. Mais le premier montage durait en fait 2h15 (ouch !). Quarante-cinq minutes ont été coupées, dont toutes les scènes avec un prototype d’Homme Nucléaire aux faux airs de Bizarro. Laid, bourré d’incohérences et de sommets de comique involontaire, Superman IV a fini par enterrer une série qui avait si brillamment commencé seulement neuf ans plus tôt. Christopher Reeve a vite regretté cet « énorme coup donné à sa carrière », selon ses propres termes.
Après Superman IV, les Salkind ont récupéré les droits de la création de Jerry Siegel et Joe Shuster pour créér une série télévisée Superboy (diffusée entre 1988 et 1992). C’est d’ailleurs sur le petit écran que l’Homme d’Acier trouvera refuge les années suivantes.
Si plusieurs projets ont ensuite été développés par la Warner (dont le plus célèbre, Superman Lives de Tim Burton, aurait pu nous valoir la vision de Nicolas Cage dans le rôle-titre), il a fallu attendre 19 ans pour retrouver l’Homme d’Acier au cinéma, dans le Superman Returns de Bryan Singer sorti en 2006.