REALISATEUR
Richard Fleischer
SCENARISTE
Brian Clemens
DISTRIBUTION
Mia Farrow, Dorothy Allison, Robin Bailey, Diane Grayson…
INFOS
Long métrage britannique
Genre : thriller
Titre original : See no Evil (connu aussi sous le titre Blind Terror)
Année de production : 1971
Sarah, une jeune femme aveugle, s’installe dans la grande demeure de son oncle au coeur de la campagne anglaise. Au fil des premières minutes, on découvre que la cécité de Sarah a été causée par un accident d’équitation. Elle cherche à remonter la pente et renoue avec son petit ami qui l’emmène faire de longues balades à cheval. Au retour de l’une de ces promenades, Sarah rentre dans la maison familiale et s’endort sans se douter que son oncle, sa tante et sa cousine ont été sauvagement assassinés…et que le tueur est toujours dans les parages…
Sur un thème similaire au très bon Seule dans la Nuit (1967) de Terence Young avec Audrey Hepburn, Richard Fleischer, solide réalisateur qui s’est illustré dans tous les genres (on lui doit notamment des classiques comme 20.000 Lieues sous les Mers, Les Vikings, Le Voyage Fantastique et Soleil Vert), s’est rendu en Angleterre entre deux polars américains avec George C. Scott (Les Complices de la Dernière Chance et Les Flics ne dorment pas la nuit, qui datent également de l’année 1971) pour livrer Terreur Aveugle, un suspense très efficace qui ne manque pas de bonnes idées de mise en scène.
Après un premier acte qui sert d’exposition, les minutes où le spectateur observe l’héroïne se préparer un thé, retourner dans sa chambre pour écouter de la musique avant de s’endormir sans se douter qu’elle est entourée des cadavres des membres de sa famille en sont d’ailleurs un bon exemple. Le massacre n’est pas montré, Sarah arrive après les faits et par des plans judicieusement composés et un sens du timing approprié, les révélations progressives font idéalement monter la tension de plusieurs crans.
En alternant les points de vue, en jouant sur le silence qui règne dans cette grande propriété, en s’attardant sur des détails qui provoquent l’interrogation, Richard Fleischer installe un climat anxiogène…et les choses s’accélèrent quand Sarah découvre avec horreur ce qui s’est finalement passé (après avoir voulu prendre un bain dans la baignoire où le tueur a laissé le corps mutilé de l’oncle)…
Terreur Aveugle prend le parti, pendant pratiquement tout le métrage, de ne pas montrer le tueur dont on ne voit que le bas du corps (en l’identifiant par ces bottes qu’il ne quitte jamais). Richard Fleischer réussit à éviter à ce que le procédé soit trop répétitif, avec là encore des astuces de réalisation bien amenées. Et cela permet aussi de glisser quelques fausses pistes. Le dernier acte est palpitant, avec une excellente Mia Farrow (Rosemary’s Baby) qui donne de sa personne et qui porte le film sur ses frêles épaules.
Il y a bien quelques péripéties moins convaincantes dans la dernière ligne droite (comme la partie avec le bracelet qui lance le petit ami de Sarah vers un faux coupable), mais malgré cette réserve, l’ensemble est tout de même bien maîtrisé, grâce à la direction de Richard Fleischer et au scénario épuré signé Brian Clemens (Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Capitaine Kronos, tueur de vampires, And soon the Darkness…).