TUMATXA : L'ÉMISSION !

Chouette programme encore une fois!
Concernant « Le Mont Arafat », je ne l’ai pas encore lu. Il traîne toujours dans ma pile… Je pense que ta chronique va me le faire resortir, surtout que j’ai bientôt fini le roman en cours.
J’ai aussi beaucoup aimé « The department of truth », je l’ai lu le week-end dernier. Pas encore écouté ta chronique (je me suis arrêté pendant celle de Beta Ray Bill). Il y a un chapitre que j’ai adoré, c’est celui avec la mère et son fils assassiné. Ça m’a scotché.
Très chouette sinon le morceau de Ruin of Romantics, je vais m’écouter ça très rapidement.
Pour rester dans la musique, Blut Aus Nord vient d’annoncer son prochain album avec un nouveau morceau dispo sur Bandcamp. Le titre est très bon et dans une veine lovecraftienne certainement comme l’album au vu de la tracklist.
J’ai commandé l’album en version cassette. :sweat_smile:

Avec celui sur les deux journalistes qui reçoivent des dossiers sur Obama, c’est le meilleur épisode du lot en effet ; il est en prime très poignant…
Tu devrais aimer « Le Mont Arafat », pas de doute ; c’est le genre d’OVNI littéraire qui te parle habituellement.

Ah, un nouveau Blut Aus Nord !! Cool, ça ; je vais aller écouter ce morceau. Pour ma part, concernant l’album, ce sera le CD comme d’hab’, je n’ai pas ton fétichisme de la cassette. :wink:

Ah, je connaissais déjà le groupe par leur reprise de Self-Control, de RAF (mais plus connu par la version de Laura Brannigan, avec sa vidéo signée William Friedkin). Je les avais classés dans la catégorie des clones d’Ulver (nouvelle période). Mais le morceau que tu as passé est un peu différent. J’irai écouter l’album.

Et oui, sinon, tu as piqué ma curiosité avec Department Of Truth et Le Mont Arafat (qui, dans ma tête, évoque un mix entre le Mont Ararat, en Arménie, et Yasser Arafat). Je vais probablement commander ça.

Pareil pour moi !

Tori.

Je n’avais pas écouté la reprise de « Self Control » avant que tu ne l’évoques ici, et du coup j’ai jeté une oreille à ça : pas mal, mais le morceau « originel » est peut-être un peu trop essoré pour en tirer quelque chose qui ait vraiment de la personnalité… Leur album a plus de cachet que ça je trouve, en effet.

EPISODE 20 : La génération du silence de marbre

Troisième guerre mondiale potentielle, regain de circulation de virus divers et variés, proximité des élections présidentielles… Aïe aïe aïe !! Mais combien de calamités vont nous tomber sur la calebasse en ces temps troublés ? « Tumatxa! » vous propose cette semaine d’adopter la posture de surplomb de l’Anarque, chère à Jünger, et de vous poster au sommet d’une montagne, détaché du monde, les yeux rivés sur l’horizon et les oreilles vissées à votre transistor…

Western italien terminal, classique de la littérature du XXième siècle, BD emblématique du siècle suivant, ainsi en sera-t-il cette semaine du programme de l’émission…!!

Pour le cinéma, nous revenons avec une joie non feinte sur le western italien via l’un de ses chefs-d’oeuvre majeurs, « Le Grand Silence » (1968) de Sergio Corbucci, avec Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski. Paradoxalement, le film est aussi noir dans ses conclusions que ses paysages enneigés ne sont immaculés… Le film ressort cette semaine en Blu-Ray (dans la collection Make My Day dirigée par Jean-Baptiste Thoret) et en salles dans la foulée ; ne manquez donc surtout pas cette perle ultime du genre.

Pour la littérature, c’est un brin fébrile et intimidé que nous nous penchons sur un authentique monument de la littérature du siècle passé, en l’occurrence « Sur les falaises de marbre » (1939) du tout aussi monumental mais controversé Ernst Jünger ; ce sera l’occasion d’évoquer l’existence pas banale de l’écrivain allemand…

Pour la BD, nous causerons du premier volume « Generation Gone », signé par le très prometteur Aleš Kot au scénar’ et dessiné par André Lima Araújo. Dans ce comic book très inspiré par l’oeuvre séminale de Katsuhiro Otomo (entre autres), trois millenials férus de hacking se découvrent cobayes du complexe militaro-industriel et pète les plombs. Voilà une BD pénétrée d’une saine colère politico-générationnelle, pour le dire schématiquement.

Le tout est bien évidemment délicatement serti de bonne zique : Tristan Shone, le seul maître à bord du projet Author & Punisher, revient avec l’album « Krüller », dont on écoute l’inaugural « Drone Carrying Dread » ; feu l’immense Ennio Morricone s’y connaissait un peu en western et signait en toute logique la BO du « Grand Silence », l’une de ses réussites majeures, comme en atteste l’extrait « L’Ultimo Gesto » ; les frappadingues de Ho99o9 reviennent avec l’album « Skin », et on s’envoie pour la peine « Bite My Face », avec en guest de luxe le beugleur en chef de Slipknot et Stone Sour, j’ai nommé le délicat Corey Taylor ; on conclue en beauté avec une longue fresque post-rock/post-métal intitulée « Hiraeth » et c’est offert par les californiens de Daxma sur leur deuxième album « Unmarked Boxes »…!!!

« Sick Boy-Taught to hate
You go too soon then it’s too late
You got it, oh fuck you got it
Take a bite, taste the sin »

EPISODE 20 !!

Oui, quel film ! L’un des meilleurs westerns transalpins !

1 « J'aime »

Je l’ai lu l’été dernier. On me l’avait offert pour mon anniversaire. J’avais beaucoup aimé et j’avais été très étonné par l’univers. Ca ne correspondait pas du tout à l’image que j’avais d’Ernst Jünger.
C’est typiquement le genre de livre qui doit se relire à mon avis. C’est ce que je m’étais dit après avoir lu les dernières lignes. Peut être que ta chronique me donnera envie de le ressortir de la bibliothèque. :wink:

Idem, et pour tout dire ça m’a donné une envie folle de découvrir ses livres un peu « SF » (façon de parler) comme « Heliopolis », où il développe son concept de l’Anarque, sur lequel je m’arrête un peu durant ma chronique.

Julien Gracq, c’est « Le rivage des Syrtes ». J’ai souffert pour toi. :grin: Ça fait partie des livres que je dois lire depuis des années…

Pas encore fini d’écouter mais émission passionnante jusque là. Très intéressant ton récap sur Jünger .
Et pour « Le Grand Silence », j’espère qu’il passera en salle à Cherbourg. Je vais surveiller ça de près. :wink:

Oui, voilà. :sweat_smile:
Impossible de le retrouver sur le moment ; j’avais « Le Chant des Stryges » en tête, une BD que je n’ai jamais lu d’ailleurs…
Merci pour ton appréciation !!

Je viens de le récupérer à la médiathèque (pas celle où je vais d’habitude, sinon je l’aurais lu depuis longtemps). Je leur demanderai d’acheter « The Maximortal » si j’aime bien (je n’ai pas trop de doutes). En général, ça marche. :grin:

EPISODE 21 : L’Horreur dans tous ses états !!!

Sommaire un brin monothématique cette semaine dans « Tumatxa! » : qu’elle soit sociétale et prenne racine dans les pires travers de notre contemporanéité, qu’elle soit théologique et rejoue l’éternel combat entre la lumière et les ténèbres, ou qu’elle soit cosmique et puise dans le silence éternel de ces espaces infinis, l’horreur est dans tous ses états ce soir !!! Brrrrr… 😈

Pour le cinéma, chose promise chose due, on revient sur le corpus du très prometteur Jim Cummings, avec « The Beta Test », écrit, joué et réalisé par ses soins. Si le film ne se hisse pas tout à fait à la hauteur de nos espérances, il est quand même suffisamment abouti pour confirmer la singularité de la vision de Cummings, définitivement un auteur à suivre…

Pour la littérature, on se penche sur un classique parmi les classiques, LE roman d’épouvante, j’ai nommé « L’exorciste » de William Peter Blatty. Ce livre dont on fêtait récemment les 50 ans n’est pas que l’inspirateur du film prodigieux de William Friedkin, mais aussi tout simplement un formidable roman, thématiquement complexe et d’une redoutable efficacité narrative.

Pour la BD, retour sur le travail d’un des plus grands artisans de l’horreur contemporaine, l’immense Junji Ito (dont nous avions déjà évoqué le chef-d’oeuvre « Spirale »), avec le récent « Sensor ». Un brin plus « léger » et fun (toutes choses égales par ailleurs) que certains de ses autres mangas, « Sensor » comprend son lot d’idées frappadingues et lovecraftiennes en diable, en plus de démontrer à nouveau la maestria de son illustre auteur !!

Le tout est savamment entrelacé de zique à faire froid dans le dos : les terribles black-métalleux français de Deathspell Omega sont de retour avec « The Long Defeat », dont on écoute pour la peine l’introductif « Enantiodromia » ; le mythique combo anglais Killing Joke redonne de ses nouvelles avec une première sortie discographique depuis 7 ans, l’EP « Lord Of Chaos », dont on écoute le morceau éponyme ; également de retour avec un nouvel album (le premier pour eux depuis… 31 ans), Loop nous régale les esgourdes avec une pépite trance-rock psyché de première bourre, « Aurora » ; enfin, les rois de la noise music électronique Merzbow et Prurient unissent leurs forces pour le projet « Black Crows Cyborg », dont est issue la longue plage « Part I - City Barbarism Melancholy »…!!!

« Flash points everywhere
And everybody’s scared
Complex systems failure
And the Lord of Chaos is in »

EPISODE 21 !!

Encore un chouette programme ! :scream:
J’ai déjà lu « L’exorciste » et « Sensor ». Ça va être intéressant d’avoir ton avis.
Pour le « Sensor », je suis un peu mitigé. C’est loin d’être ce que je préfère chez Junji Ito mais l’aspect « horreur cosmique » est très intéressant.
J’ai lu de lui récemment beaucoup de titres bien supérieurs (son adaptation de « La déchéance d’un homme » ou le premier tome des « Chefs d’oeuvre de Junji Ito » par exemple). Et il y a un paquet de rééditions bien tentantes qui arrivent, les rendant enfin abordables (en occaz, les prix sont délirants…)

Sinon, j’ai relu pour la énième fois, "Les Nouveaux Anciens" de Ka(t)e Tempest. Je suis persuadé que tu devrais y jeter un oeil, quasi-sur que ça te plaira.
En rangeant ma bibliothèque, je suis aussi tombé sur le « Mantra » de Rodrigo Fresan. Typiquement le genre de livre qui devrait te parler si tu ne l’as pas déjà lu.

Perso, je découvre encore Ito ; je n’avais lu que « Spirale » à ce stade. Je trouve ce titre (un vrai chef-d’oeuvre selon moi, sans chercher à galvauder le terme) bien supérieur à « Sensor », mais j’ai quand même pris un pied monstrueux à ce dernier. J’y ai même trouvé un mauvais esprit et une veine presque « rigolarde » étonnants…
« Les chefs-d’oeuvre de Junji Ito », c’est le prochain que je prends (car ma librairie les a) et après faudra m’attaquer à « Tomie », « Gyo »…

« Les nouveaux anciens », tu m’en avais déjà parlé ? Ton enthousiasme est communicatif, en tout cas.
« Mantra », lu en effet, ainsi que « La Vitesse des choses » du même Fresan. Grosses baffes à l’époque, mais ça fait bien 15 ans…

On en avait causé il y a une bonne année. C’est un roman en vers libre que tu peux lire en moins d’1h. Je me le refais régulièrement, c’est toujours aussi bon à chaque fois. C’est le seul de son corpus VF qui arrive à retranscrire son flow.

Pour Junji Ito, j’adore Spirale aussi. C’est totalement dingue. Je ne l’ai pas cité car tu disais l’avoir déjà lu.
Je l’ai fait lire à ma fille récemment et elle a adoré. :grin:

Ajout: au fait, j’ai adoré « Brat pack ». Glauque et super drôle à la fois. J’ai fait une demande à la bibliothèque pour « Maximortal ». N’étant pas dans de SuperSlip, je ne suis pas sûr que ça marche autant sur moi. Je te redirai. :wink: En tout cas, encore merci pour la découverte !

Je pense qu’on peut même considérer que c’est son chef-d’œuvre.

Il y a aussi Rémina et son Frankenstein.

Je ne suis pas un grand fan de Junji Itô, mais je reconnais son talent. C’est un digne successeur de Kazuo Umezu.

Alors qu’à leur sortie, certains de ces titres n’arrivaient pas à se vendre…

Ah, rien à voir, mais j’ai vu un bouquin qui allait sortir, et je me suis dit que Photonik serait peut-être intéressé (et d’autres aussi, éventuellement) :

Tori.

Le second ne va pas tarder à être réédité mais sais-tu si c’est prévu pour « Remina »? Je ne connaissais pas ce titre et ça a l’air très bon. :grin:

Je n’ai pas l’info, mais je pense que Delcourt ou Mangetsu devrait le sortir aussi. Ce serait logique.

Tori.

Tiens, je soupçonne que tu aies commis une erreur par homophonie. Tu désignes Pazuzu comme étant un démon abyssinien, ce qui correspond à l’ancien empire éthiopien. Tu voulais dire assyrien, non ?

Sinon, tu parles du silence autour de « L’exorciste 2 » et 3. Mais il me semble quand même que les deux, chacun de manière très différente, ont commencé à se créer leurs petits cultes. Personnellement, les deux m’intéressent.
En particulier, sur la question délicate du jump scare, le 3 est la référence qui revient régulièrement lorsqu’on parle de films qui ont bien utilisé cette technique. Et, même, plus généralement, c’est juste un très bon film. Bien mis en scène, bien écrit, superbement interprété… Il me semble avoir suivi le trajet de « Halloween 3 », c’est à dire que la réappréciation de ce film est aujourd’hui presque totalement faite.
Le 2 est clairement en-dessous mais à tel point idiosyncratique qu’il en devient fascinant. En un sens, je me suis dit que c’était John Boorman qui faisait son Ken Russell. J’ai beaucoup pensé à « Altered States » devant.

Pour les deux autres suites, « Au commencement » et « Dominion », sans surprise, celui de Paul Schrader est très supérieur à celui de Renny Harlin. J’ai envie de dire sans surprise quand on regarde les productions de ces deux cinéastes.
Mais il faut relativiser. Sans être le sommet de la carrière de Harlin (ça, ça serait « Die Hard 2 »), « Au commencement » me semble quand même être plus réussi que la grosse majorité de ses productions. Il n’est pas aussi catastrophique que ce qu’on a pu en dire. Disons qu’en film d’horreur de seconde zone, j’ai vu tellement pire.
Alors que « Dominion », s’il est indéniablement plus profond et intéressant, reste quand même largement en deçà du reste de la carrière de Schrader. Après, évidemment que ça vient du fait qu’il a globalement été empêché de faire son film mais, en l’état, il me semble aussi dispensable que celui de Harlin. Tu peux faire l’impasse sur ces deux-là, à mon avis.

Pour la série, je n’avais rien entendu à son sujet, ni en bien ni en mal. Du coup, ce que tu en dis m’intrigue. Je vais peut-être regarder ça.

Tiens, d’ailleurs, dans les influences de Junji Ito, tu cites « Yokai Hunter » de Daijiro Morohoshi, que tu dis ne pas connaître. Il n’est pas impossible, en réalité, que tu en aies déjà vu une adaptation sans le savoir. « Hiruko The Goblin », le second long-métrage de Shinya Tsukamoto, réalisé entre les deux premiers volets de « Tetsuo », est une adaptation d’un épisode du manga de Morohoshi. Bon, n’ayant lu ni « Sensor » ni « Yokai Hunter », je ne peux parler de la proximité de ces œuvres mais je me suis dit que l’information pourrait t’intéresser.

En plus, je trouve que « Hiruko » est un film mineur dans la filmo de Tsukamoto mais intéressant, un peu annonciateur, dans sa représentation idéalisée de la nature, de ce qui est, pour moi, son chef d’œuvre, « Vital ». Ce qui est intéressant de la part du réalisateur le plus urbain qui soit.

Sinon, à propos de Junji Ito lui-même, j’ai un peu le problème du récit qui écrase tout sur son passage. Comme beaucoup de monde, il me semble, je l’ai découvert par « Spirale », que j’'ai adoré. Depuis, j’ai beau reconnaître les qualités indéniables de ses autres mangas, je me retrouve immanquablement indifférent devant le reste de son corpus, que ce soi avec « Gyo », « Tomie » ou la plupart de ses récits courts. Il y a bien certaines nouvelles qui marchent mieux mais, au final, il n’y a que « Spirale » pour me revenir régulièrement en tête.

Ah oui, très recommandable, Kae Tempest. Je ne connais pas son livre mais les textes de ses chansons étaient tout à fait frappants. Peut-être le plus beau flow que je connaisse.