VOYAGE AU BOUT DE L'HORREUR (Terence H. Winkless)

Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Terence H. Winkless
Scénarisé par Robert King d’après le roman de Eli Cantor
Avec Franc Luz, Lisa Langlois, Robert Lansing, Terri Treas…
Titre original : The Nest
Année de production : 1988

Terence H. Winkless a débuté sa carrière en tant qu’acteur, des petits rôles le plus souvent non crédités, avant de co-écrire le Hurlements de Joe Dante en compagnie de John Sayles. Il rejoint ensuite la nouvelle société de production de Roger Corman pour lequel il signe plusieurs films derrière la caméra, le premier étant ce The Nest, sorti en France sous le titre très exagéré de Voyage au bout de l’horreur. Il alternera ensuite entre films de bastons et films fantastiques (comme le remake de Not of this Earth, un Corman des fifties) avant de devenir un des réalisateurs principaux des séries des Power Rangers.

The Nest ne s’écarte pas vraiment des chemins ultra-balisés du thème de l’invasion animale. L’action se déroule dans une petite ville insulaire touchée par d’étranges incidents. Des touristes disparaissent, des animaux sont dépecés. On retrouve le personnage du shérif dépassé par ces phénomènes; son amour d’enfance qui revient après quatre ans d’absence; le maire qui cache de sombres secrets; une scientifique aussi froide qu’un iceberg qui se prend pour Dieu et qui travaillait pour un laboratoire de recherches privé qui semble avoir stoppé ses activités…

La première moitié de The Nest est un brin mollassonne et si l’interprétation reste correcte (avec notamment le vétéran Robert Lansing et la jolie Lisa Langlois vue dans Class 1984), les protagonistes sont des clichés ambulants. Mais les attaques sont bien orchestrées. Le réalisateur joue d’abord sur la suggestion, en privilégiant les effets sonores pour annoncer l’arrivée des insectes grouillants, tout en ajoutant au fur et à mesure des détails sanglants…

Un air de déjà-vu ne quitte donc pas le visionnage mais les petites bébêtes de The Nest se distinguent des cancrelats de Creepshow et des Insectes de Feu (par exemple) par leur nature particulièrement résistante et changeante due à des manipulations génétiques. Dans la deuxième partie du film, les attaques s’intensifient et les auteurs réservent quelques moments de body horror délirants, avec des hybrides chat/cafard et humain/cafard bien dégoûtants et plutôt convaincants compte tenu du budget très modeste.

Voyage au bout de l’horreur est une bisserie inégale, un peu trop pantouflarde par moments mais de plus en plus sympatoche au fil des apparitions des cafards mutants, entre le gore et les petites notes d’humour (la scène dans le bar sur fond de la Cucaracha)…

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