WARLOCK I & II (Steve Miner, Anthony Hickox)

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REALISATEUR

Steve Miner

SCENARISTE

David Twohy

DISTRIBUTION

Julian Sands, Richard E. Grant, Lori Singer…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/horreur
Année de production : 1989

Boston, 1691. Le Warlock, dangereux magicien qui prétend être le fils de Satan, est arrêté par le chasseur de sorcières Giles Redferne, et condamné à brûler sur le bûcher. Il parvient à s’échapper dans un tourbillon mystique et se retrouve projeté 300 ans plus tard. Là, il est chargé de retrouver la Bible du Diable, un livre dans lequel est écrit le véritable nom de Dieu, qu’il peut utiliser pour défaire la création.
Mais il n’est pas le seul à avoir fait le voyage…Redferne est toujours sur ses traces…

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Après Critters 2, Warlock fut le second scénario écrit pour le grand écran par David Twohy, le futur créateur de Riddick (pour plus de détails, voir mon billet sur Timescape - Le Passager du futur). Avant Timescape justement, le scénariste jouait déjà avec le thème du voyage dans le temps, en y ajoutant cette fois une dimension surnaturelle.

Le chasseur de sorcières et le Warlock qu’il poursuit continuent donc leur combat à la fin des années 80…et c’est naturellement toute la création qui est en jeu.
Le Warlock est interprété par le blondin britannique Julian Sands, qui se régale visiblement à interpréter un méchant suave et particulièrement cruel…sans que cela se voit trop à l’écran car l’horreur est ici plus suggérée que montrée. L’intrépide et puritain chasseur Redferne a les traits d’un autre acteur anglais, Richard E. Grant, dans un genre de rôle qu’il a rarement eu l’occasion de jouer, le héros pur et dur (renforcé par la V.F. puisqu’on lui a collé la voix française de Schwarzenegger !). La présence féminine est assurée par Lori Singer, autant caution comique que romantique, qui incarne la femme qui recueille le Warlock à son arrivée au XXème siècle et qui se retrouve maudite par la même occasion (c’est à vous dégoûter d’aider les gens).

Sans surprises, Warlock joue beaucoup sur le décalage et les réactions de ses deux personnages principaux face au monde moderne, via quelques répliques bien placées et qui font mouche à chaque fois. David Twohy a concocté là une quête qui ne manque pas de rebondissements tout en jonglant avec un certain classicisme. Dommage alors que le film ne soit pas particulièrement palpitant, la faute à une réalisation guère inspirée.

On doit la mise en scène de Warlock à Steve Miner, qui venait d’enchaîner les deuxième et troisième volets de la saga Vendredi 13 ainsi que le sympathique House. Déjà bon routard de la série B, il prend hélas Warlock par le mauvais bout, en mettant la pédale douce sur l’horreur (ce qui peut se révéler frustrant et amoindrit l’impact de certaines scènes), en oubliant d’insuffler du rythme à l’ensemble (c’est quand même un poil mollasson) et surtout en traitant son sujet de façon un peu trop sérieuse. Ca manque en effet de second degré et de folie, éléments essentiels pour bien rendre à l’écran ce type de récit un chouïa abracadabrant (et les effets spéciaux ont aussi très mal vieillis…voir les ridicules scènes de vol…mais c’est aussi à mettre sur le compte d’un budget pas vraiment renversant).

4

Bref, il y a de bons moments mais ça aurait mérité d’être un peu plus bis…

…et ça, la suite réalisée par Anthony Hickox, d’un meilleur niveau, s’en chargera…

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REALISATEUR

Anthony Hickox

SCENARISTES

Kevin Rock et Sam Bernard, d’après le personnage créé par David Twhohy

DISTRIBUTION

Julian Sands, Chris Young, Paula Marshall, Steve Kahan, R.G. Armstrong, Charles Callahan…

INFOS

Long métrage américain
Titre original : Warlock - The Armaggeddon
Genre : action/horreur
Année de production : 1993

Tous les 600 ans, le Diable peut s’échapper de son royaume afin de provoquer l’enfer sur Terre. Pour ce faire, il a besoin de 6 pierres runiques. Pour les retrouver, il ressuscite le Warlock (quoi, vous pensiez vraiment qu’il allait gagner à la fin du premier film ?), qui renaît à la vie en sortant des entrailles d’une femme portant l’une des ces pierres. Il commence alors sa nouvelle quête sanglante. Face à lui va se dresser un ordre de druides, chargé depuis des millénaires de protéger les pierres et de défendre une Humanité qui les a rejetés comme sorciers…

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Le premier Warlock n’a pas été un succès en salles, mais les bonnes ventes en vidéo ont justifié la production d’une suite dans lequel Julian Sands a repris son rôle de sorcier. C’est le britannique Anthony Hickox qui succède à Steve Miner dans le fauteuil de metteur en scène. Fils du réalisateur Douglas Hickox (Brannigan avec John Wayne), Anthony a débuté sa carrière en signant quelques très chouettes séries B horrifiques avant d’enchaîner des productions nettement plus oubliables à direction de la télé et de la vidéo (son chemin a notamment croisé les inévitables stars des bacs à soldes, Dolph Lundgren et Steven Seagal). Mais j’y reviendrai dès que j’aurai revu les deux Waxwork, ses films les plus connus des fantasticophiles…

Dès son introduction, Warlock 2 se révèle nettement plus généreux que son prédécesseur. Le sorcier revient à la vie à l’occasion d’un accouchement particulèrement douloureux et sanguinolent, et sans perdre de temps entame un voyage ponctué de meurtres particulièrement inventifs (une créatrice de mode s’envoie en l’air au sens propre, un collectionneur d’art est transformé e statue, un escroc de foire est enfermé dans un monde miroir…) et qui ne manque pas d’un certain humour noir (l’auto-stoppeuse scalpée). Julian Sands interprète à nouveau le Warlock avec un air hautain qui sied bien au personnage.

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Pendant cette virée meurtrière, un ordre de druides prépare la nouvelle garde, un couple d’adolescents dont le pouvoir combiné devrait suffire à vaincre le Warlock. Il y a un petit côté comic-book savoureux dans ces scènes d’entraînement et d’apprentissage de pouvoir et de responsabilités (les effets spéciaux ont là aussi un peu vieillis, mais ça pique quand même moins les yeux que dans le premier Warlock). Les vieux druides sont incarnés par de très bons seconds rôles du cinoche U.S., dont cette vieille baderne de R.G. Armstrong et Steve Kahan, qui est apparu dans pas mal de pelloches de son cousin Richard Donner depuis Superman (le capitaine Murphy dans L’Arme Fatale, c’était lui).

Contrairement à Steve Miner, Anthony Hickox trouve ici le bon équilibre entre horreur et action (notamment lors d’un final explosif dans un décor de western qui assure pleinement le spectacle) et livre une série B tout à fait divertissante, énergique et solidement interprétée.

Histoire d’être complet, il existe un troisième long métrage sorti directement en vidéo en 1999, avec Bruce Payne (Passager 57) dans le rôle d’un nouveau Warlock. La chose n’a pas très bonne réputation et ce que j’ai pu en voir ne m’a d’ailleurs pas donné envie d’aller plus loin…

Ah ben tiens, je me demandais lequel j’avais vu : c’est donc le troisième, je me rappelle très bien de Bruce Payne (« Highlander Endgame » ; le mec a une sacrée filmographie, comme on le voit). C’était effectivement une sacrée purge, très faible sur le plan formel (et c’est un euphémisme), qui ne m’a jamais donné envie de creuser dans la franchise.
Pourtant, la présence de Hickox aurait dû me convaincre : j’ai un très bon souvenir de ses « Waxwork ».