Oh merci, c’est gentil !
The Evolution of the Thing's Skin During Jack Kirby's Fantastic Four
Jack Kirby worked with many inkers in his early years on the Fantastic Four, and a result, the Thing's look evolved from inker to inker!
Oh merci, c’est gentil !
Extraits d’une conversation en mai 2020 :
L’évolution visuelle de la Chose au fil des sixties :
Jack Kirby worked with many inkers in his early years on the Fantastic Four, and a result, the Thing's look evolved from inker to inker!
Les Fantastiques par Bruce Timm :
Jim
Trois membres du quatuor font une apparition chez la concurrence, précisément dans la séquence d’ouverture de Hawk & Dove #3, en 1988, par Barbara & Karl Kesel et Rob Liefeld.
Jim
La cinquième fois c’est la bonne/Fifth time’s a charm (pour reprendre une réplique de l’invisible dans le film avec le Surfer) ?
- The Fantastic Four (1994)
- Fantastic Four (2005)
- Fantastic Four: Rise of the Silver Surfer (2007)
- Fantastic Four (2015)
- Fantastic Four (202?)
Quelques designs d’Alex Toth pour le cartoon Fantastic Four, chz Hanna-Barbera en 1967 (le maquettiste du bouquin dont c’est tiré ayant aussi mélangé avec des designs à destination de la série The Herculoids : c’est le bonus des étrennes) :
Et aussi :
Jim
L’apport primordial de feu Joe Sinnott (encreur de la série durant un paquet d’années) :
Donc commençons par le commencement.
Le rôle de l’encreur, chez Marvel, a longtemps été associé à un marquage visuel des séries. On pense bien évidemment à Joe Sinnott sur Fantastic Four , qui a encré la série sur Kirby, Buscema, Buckler, Pérez, Pollard et même Byrne (et qui est revenu sur Buscema et Pollard du temps de la période Englehart).
Fantastic Four #54, par Kirby.
J’attire l’attention par exemple sur le traitement du tapis, constitué de petites virgules (à défaut d’un autre terme), qui désignent peu ou prou la matière. C’est typiquement sinnotien.
Le bref remplacement de Sinnott par Frank Giacoia lors de l’arc avec Torgo et les Skrulls gangsters (Sinnott a pris une pause bien méritée puisqu’il n’avait alors pas eu de vacances pendant au moins 15 ou 20 ans !) :
Oh chouette, une reprise d’un concept tiré de la période finale des FF de Kirby/Lee (et inspiré d’un épisode de “Star Trek” si mes souvenirs sont bons).
Feel the Byrne…
Photo de famille 70’s (période Conway) par John Buscema :
La saga « In Search of Galactus », marquant l’arrivée de John Byrne sur le titre, avec Marv Wolfman au poste de scénariste :
Une saga d’anthologie (conformément à mes souvenirs), en particulier la deuxième partie post-Xandar (après l’intermède sur Terre du #207) avec l’arrivée de Byrne, correspondant à une des périodes les plus productives de sa carrière.
1979, quelle année faste pour Byrne : la saga de Proteus ( Uncanny X-Men ), la saga du Wundagore ( Avengers ), la saga de Galactus & du Sphinx ( Fantastic Four ), la saga du Projet Pegasus ( Marvel Two-In-One ), la première apparition puis les débuts de Scott Lang en Ant-Man ( Avengers , Marvel Premiere ), et en guise de cerise sur le gâteau, du rab d’Austin à l’encrage (un Annual d’ Amazing Spider-Man avec Dock Ock).
Cet agenda alors très chargé est même le sujet d’une illustration méta du Byrne de l’époque :
Les Fantastiques participent à la saga « Citizen Kang » traversant plusieurs Annuals en 1992 :
Au début des années 1990, Marvel développe des sagas courant sur plusieurs Annuals. L’idée n’est pas neuve puisque le catalogue entier (ou presque) des Annuals avaient abrité « Evolutionary War » en 1988 ou « Atlantis Attacks » en 1989. Ces vastes récits se découpaient en chapitres impliquant un grand plan dans lequel chaque héros ou groupe était mêlé, mais souvent l’histoire principale pouvait se lire indépendamment. Le sommaire de chaque Annual comprenait en revanche des feuilletons qui faisaient le point sur tel ou tel aspect mobilisé par l’aventure, à grands renforts de flash-backs. Ces feuilletons constituaient le prétexte pour collectionner l’ensemble. Le montage éditorial comblait à la fois ceux qui suivaient des séries précises et les complétistes qui voulaient tout posséder.
La formule a ensuite été révisée, proposant des aventures d’une ampleur moindre, répartie sur quatre ou cinq chapitres. C’est le cas de « Citizen Kang », une petite saga de 1992 mettant en scène le tyran temporel ennemi des Vengeurs, dans les Annuals de Captain America, Thor, Fantastic Four et Avengers.
Superficiellement, la formule reste la même : un récit principal prenant part dans un schéma plus vaste, un feuilleton récapitulant l’histoire d’un personnage central (ici, Kang, en quatre chapitres écrits par Peter Sanderson et illustré par Rich Yanizeski), quelques courts récits de compléments et pin-ups diverses. Cependant, on peut remarquer quelques différences notables. Déjà, les chapitres sont moins indépendants les uns des autres. Les lecteurs francophones ont pu à l’époque lire quelques chapitres de « Evolutionary War » au gré des publications Lug-Semic sans avoir la sensation de ne rien comprendre. Ici, c’est assez impossible, surtout pour les premiers chapitres. L’autre différence réside dans la qualité graphique. Si les Annuals des années passées sont plutôt bellement grattés (c’est Art Adams qui se charge du Uncanny X-Men Annual lié au Maître de l’Évolution, par exemple), ici on n’a pas cette chance. Le chapitre consacré à Cap est illustré par Larry Alexander, d’ordinaire cantonné aux back-ups de la série mensuelle, celui de Thor est dessiné par l’excellent Geoff Isherwood, encré pour la circonstance par Fred Fredericks, ancien illustrateur du strip de Mandrake qui, hélas, ne s’accorde pas au style du dessinateur. Quant aux deux derniers chapitres, on les doit à Herb Trimpe qui adopte en l’occurrence un style copié sur celui de Liefeld, apparemment afin d’obtenir du boulot, et le résultat (malgré quelques cases potables), est presque pire que l’original. Bref, quatre épisodes qui ne constituent pas le haut du panier graphique de l’époque, pour rester dans l’euphémisme.
L’histoire commence alors que Captain America enquête sur la disparition de son équipier Vision. Ce dernier vient de découvrir que certains composants constituant son anatomie artificielle proviennent d’une société située dans une petite ville du Wisconsin appelée Timely. L’androïde ayant disparu, le héros patriote part à sa recherche, pousse la porte d’une entreprise portant le même nom que la bourgade, et se retrouve plongé dans un lointain passé où il retrouve un autre équipier Vengeur, Gilgamesh (mais à une époque où ce dernier n’était pas encore un super-héros). S’ensuit une réécriture du récit mythologique, Cap finissant son épopée personnelle en découvrant une cité futuriste en cette époque sumérienne.
Le début de l’Annual de Thor commence selon le même principe : Sersi informe ses équipiers que Cap et Vision ont disparu. Thor (à l’époque, c’est Eric Masterson derrière le marteau) part enquêter et se retrouve plongé dans un conflit opposant Vikings et Francs. Prester John est également de la partie. Après la baston de rigueur, Thor se dirige vers ladite cité futuriste qu’il aperçoit au loin, mais se retrouve propulsé au début du XXe siècle, sur Ellis Island, où il est enregistré comme nouvel immigrant sous le nom de Thor Smith. Fin de l’épisode.
Dans les deux récits, un subplot nous permet de retrouver Doctor Druid, fraîchement échappé d’Avengers Spotlight #37 au cours duquel il s’est débarrassé de (celle que l’on pense être) Nebula. Mais voilà que la tentatrice ressurgit. C’est ainsi que le mystique, le « Docteur Strange du pauvre » ainsi que le formule Ben Grimm, va se retrouver mêlé à l’affaire.
Car Doc Druid contacte les Fantastiques dans leur Annual, troisième chapitre de l’aventure. Le quatuor identifie Nebula, qu’ils ont croisée dans les épisodes réalisés par Walt Simonson, et repartent dans le temps, à bord d’un nouveau traîneau temporel appelé Rosebud III (la blague finit par s’user…) et se retrouve dans une zone bizarre, dont on découvre qu’elle s’appelle Chronopolis et qu’elle est constituée d’échantillons disparates d’époques diverses. Là, ils se frittent avec les Vengeurs de Sersi, avant de faire faire aux Anachronautes (qui semblent, peu ou prou, tous plus ou moins en lien avec l’histoire de l’univers Marvel (Sir Ralston manipule l’épée d’ébène, c’est donc un successeur de Sir Percy, le premier Chevalier Noir… Raa dispose d’une « gemme de sang », à l’image d’Ulysses Bloodstone… il y a aussi Wildhunt le premier Red Wolf…).
Le quatrième épisode apporte les derniers éléments d’informations : celle que tout le monde, lecteurs compris, prennent pour Nebula est en réalité Ravonna, la bien-aimée de Kang. Apparue lors de la création d’une ligne temporelle annexe, elle entretient depuis, à l’encontre de son ancien amant, une haine farouche depuis qu’elle a compris qu’il préfère abattre ses adversaires que la tirer du coma où elle a été plongée.
La révélation a le double avantage de faire un peu rebondir le concept de Kang, qui commençait à l’époque à tourner en rond, tout en séparant la Nebula apparue dans les Avengers de Stern, et développée par la suite dans Infinity Gauntlet ou les Avengers de Byrne, de celle qui tente de s’emparer de l’arme temporelle dans les Avengers et les Fantastic Four de Simonson. Puisqu’il y a plusieurs Kang, il peut y avoir plusieurs Ravonna, et les dialogues de Doctor Druid, le spécialiste de la question ravonnienne, expriment clairement la différence entre les deux personnages, qui retrouvent ainsi leur autonomie.
À la fin de ce quatrième chapitre, les héros parviennent à enfourcher un véhicule temporel et à quitter Chronopolis, qu’ils laissent aux mains de Ravonna, Kang étant plongé à son tour dans un sommeil comateux suite à la défaite essuyée en duel face à son ancienne dulcinée.
Tout ça pour ça, serait-on tenté de se dire. Effectivement, la saga accumule des scènes de baston redondantes et guère utiles, n’en venant au fait que sur le tard. Les deux premiers chapitres sont signés Roy Thomas et les deux derniers Mark Gruenwald, mais aucun ne brille par son élégance ou sa légèreté.
Paradoxalement, c’est dans les back-ups sérialisées, par Sanderson et Yanizeski, que l’on trouve les meilleures idées, la promesse d’une histoire potentiellement plus passionnante et plus fructueuse. On y apprend la fondation de Timely Industries (et par conséquent de la petite ville du Wisconsin où tout a commencé), et de quelle manière Kang s’est ingénié à introduire une technologie futuriste au début du siècle, faisant progresser la science et exerçant une responsabilité évidente sur l’apparition d’androïdes, du premier Human Torch à Vision.
Peter Sanderson glisse même l’idée d’une possible révolte des êtres technologiques, d’une infiltration par un arsenal géré par Kang, favorisant à terme la victoire de ce dernier. Mais là encore, cela ne dépassera pas le stade du commentaire en flash-back, ce qui est bien dommage parce que ça s’annonçait autrement plus intéressant que la vengeance d’une femme flouée menant à une guerre du trône temporel.
Le TPB qui rassemble tout cela adopte une forme à la fois logique et surprenante. En tout logique donc, le sommaire propose en premier lieu les quatre chapitres de la saga principale, suivis par le feuilleton résumant la carrière de Kang. Plus étonnant, la suite reprend l’ensemble des pages éditoriales et des récits complémentaires. Si bien que, par exemple, la page de crédit présentant les auteurs de chaque Annual est à trouver dans la deuxième moitié du recueil. Cela donne un côté un peu foutraque à l’ensemble, qui correspond bien, somme toute, à la qualité plus que discutable de ce « Citizen Kang ». Les plus patients finiront par dénicher quelques planches ou illustrations de Kirk Jarvinen, dans un style artadamsien tout à fait plaisant. Maigre consolation.
Jim
FANTASTIC FOUR - LA CHUTE DE FATALIS
Un petit mot récapitulatif sur cette réédition d’une saga mémorable des FF : c’est une lecture que je recommande fortement, y compris et surtout pour ceux qui n’auraient jamais lu ces épisodes.
Mais un petit bémol d’abord : la traduction. Elle est globalement très bonne, et j’apprécie même certains “archaïsmes” qui me propulsent direct en enfance à nouveau (“crénom !”, tonnerre !"…). Par contre l’abréviation “QF” alors que les traductions du temps de Nova se permettaient le petit anglicisme “FF”, et surtout le “clobberin’ time” qui devient “ça va castagner” en lieu et place du mythique “ça va chauffer”, ça m’a dérangé un peu… mais je pinaille, globalement c’est du bon boulot.
La saga en elle-même est monstrueuse, avec une galerie de persos mémorables. Fatalis bien sûr, mais j’y reviens plus loin, le Fantôme Rouge (je n’oublierai JAMAIS mon premier contact avec ce perso via le dessin animé à l’époque), Diablo (je n’ai jamais compris l’assertion de Lee comme quoi c’est le pire perso qu’il ait jamais créé, franchement à mon sens il a fait bien pire en de nombreuses occasions…), Darkoth (un “méchant” maudit dans la plus pure lignée de Lee ou Thomas), Wyatt Wingfoot (un exemple de perso secondaire intéressant comme on n’en fait plus), etc…
Et Fatalis, donc, au centre de l’histoire. J’adore le Fatalis de Wolfman, il est le pont parfait entre celui de Lee et Kirby (beaucoup d’éléments scénaristiques renvoient à un arc assez tardif dans leur run, ou les FF sont en Latvérie et on découvre un peu le “quotidien” de Fatalis, il y pose pour un peintre notamment, comme ici pour Alicia Masters) et celui de Byrne (les épisodes à Liddleville où Fatalis joue des oeuvres classiques au piano comme un virtuose, ça vient de là en fait ; voir aussi le fameux épisode sans FF où l’on suit Fatalis sur une journée, un des sommets de la série à mon sens).
A la fin, un peu dans l’esprit des premières apparitions du perso, mais aussi un peu à la Fletcher Hanks (et ses vilains punis de façon démesurée), un destin qui doit beaucoup à la tragédie grecque (quelle idée sublime de Wolfman, franchement) vient frapper ce Vilain hors-normes, dont je déplore qu’il ne soit plus du tout écrit de manière aussi intéressante depuis…Byrne, peut-être (Simonson ?).Et peut-être plus important encore, j’adore le traitement de Red, à la fois savant génial, baroudeur, forte tête, explorateur, super-héros (même s’il est présenté à juste titre comme le plus “faible” des FF, la saga montre que ses pouvoirs lui sont indispensables, malgré son génie) ; ça change radicalement du Red contemporain trop passif à mon goût.
Et là encore, Byrne ira chercher des choses chez Wolfman pour caractériser son Red (magistral aussi).Un mot sur la partie graphique : Pollard associé à Sinott, c’est parfait de classicisme pour ce titre, une sorte de mélange / compromis entre l’approche Kirby et l’approche Buscema : solide.
Bon, ben il reste plus qu’à publier le saga de Xandar avec le Sphinx et Galactus, maintenant…!
Les débuts de John Byrne en solo sur le titre :
J’ai récemment déniché le Fantastic Four Visionaries : John Byrne tome 0, qui reprend les différentes expériences de l’auteur sur le quatuor, avant sa fameuse reprise du titre (elle-même compilée dans les tomes 1 à 8 de ladite collection).
D’une certaine manière, j’ai été un peu déçu. Non que le matériel soit mauvais, bien au contraire, mais je m’attendais à un sommaire plus cohérent. Par exemple, je m’attendais à avoir les épisodes 209 à 214 de la série, qui marquent la conclusion de la grande saga du Sphinx, le combat contre Galactus, et le retour des héros (frappés d’un vieillissement accéléré). Épisodes proprement sensationnels, qui permettent à Marv Wolfman d’aligner une seconde épopée étourdissante après celle du Doctor Doom. Mais en fait, il n’y sont pas.
En échange, on a droit au dernier diptyque de Wolfman, une sympathique histoire avec Blastaar et un « humain du futur » ressemblant à un fantasme de Teilhard de Chardin (le scénariste quitte la série sur un récit moins ambitieux), deux épisodes écrits par Mantlo, et un autre diptyque (#220-221) dans lequel Byrne livre son premier scénario sur la série. Bref, un moment un peu mou pour le « plus grand comic du monde ».Bon, le sommaire s’ouvre tout de même sur deux épisodes de Marvel Team-Up où Spidey croise la Torche Humaine (dans une magnifique saga écrite par Claremont où le Tisseur rencontre aussi Miss Marvel, le Super Skrull et même Tigra par flash-back interposé : j’adore ces épisodes), et surtout, surtout, l’épatant Marvel Two-in-One #50, dans lequel Byrne s’essaie à écrire là aussi, et livre une magnifique histoire où Ben Grimm s’allie à… Ben Grimm. Un épisode qui, je crois, reste encore inédit en France, malgré son évidente qualité.
Bref, un petit peu mitigé sur ce tome, qui a cependant le mérite de mettre en valeur des prestations qu’on oublie parfois dans la carrière de Byrne.
Jim