MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (Tobe Hooper)

DATE DE SORTIE FRANCAISE

5 mai 1982
29 octobre 2014 (version restaurée)

REALISATEUR

Tobe Hooper

SCENARISTES

Tobe Hooper et Kim Henkel

DISTRIBUTION

Marilyn Burns, Allen Danziger, Teri McMinn, Gunnar Hansen, John Dugan…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : The Texas Chain Saw Massacre
Année de production : 1974

SYNOPSIS

Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d’être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d’un minibus. Ils croisent en chemin la route d’un auto-stoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s’aperçoivent que l’individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s’en débarrasser. Bientôt à court d’essence, le groupe décide d’aller visiter une vieille maison abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d’entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale…

La bande-annonce :

1 « J'aime »

**« Godzilla ne m’a jamais fait peur, Mothra ne m’a jamais fait peur. Ce sont les vrais gens qui me font peur. » Tobe Hooper (dans le documentaire American Nightmare)

**

L’année 2014 aura été celle de la disparition de Marilyn Burns, la scream-queen la plus endurante et la plus mémorable de l’histoire du film d’horreur. C’est aussi l’année du quarantième anniversaire de son principal titre de gloire, « The Texas Chainsaw Massacre », que l’on peut raisonnablement considérer comme le plus grand film d’horreur jamais réalisé. S’il n’était que ça, ce serait déjà beaucoup, mais « Massacre… » est aussi et surtout un immense film tout court.
A l’occasion de son quarantième anniversaire, le film subit un toilettage 4K de fond en comble, sous la supervision de Hooper en personne (pour un résultat paraît-il très convaincant et respectueux des intentions d’origine), et a repointé le bout de son nez en salles à compter du 29 octobre.
Pourquoi ce film est-il un chef-d’œuvre ?

A la fin de l’année 1973, au moment des fêtes de fin d’année, le réalisateur texan Tobe Hooper, tout juste 30 ans et déjà réalisateur du long-métrage « Eggshells » (qui ressort aussi, du coup), est coincé par la foule dans les rayons d’un magasin d’outillage. Acculé, il bute contre une tronçonneuse et se dit qu’il sait comment il pourrait sortir du magasin en trente secondes. Pas en jouant de la tronçonneuse, non, mais simplement en l’allumant : le bruit suffirait à créer la panique. Sur le chemin du retour, dans sa voture, Hooper accouche en trente secondes du squelette d’une intrigue basée sur cette idée. Avec son co-scénariste Kim Henkel, ils rédigent le script de « Massacre » et se lancent dans l’aventure du film d’horreur à petit budget, sans réaliser probablement qu’ils sont en train d’écrire une page de l’histoire du cinéma.

Parmi les influences de Hooper, il y a les fictions et les histoires vraies. Pour ce qui est de ces dernières, Hooper se souvient des méfaits, durant son enfance, non loin de chez lui, du tristement célèbre Ed Gein, meurtrier et profanateur de sépultures fabriquant des abats-jour à base de cuir humain. Il se souvient également de l’anecdote directement rapportée à lui par un étudiant en médecine de la confection pour des soirées Halloween de masques de peau humaine. Fortement marqués par ces récits, Hooper souhaite injecter ces éléments dans son scénario afin d’en accroître la résonnance. Pour ce qui est de la fiction, difficile d’occulter l’influence que le fameux « Psychose » d’Alfred Hitchcock a pu exercer sur « Massacre… » : en lieu et place du seul Norman Bates, c’est à une famille entière de psychopathes dégénérés que l’héroïne sera confrontée ; les renvois de « Massacre… » à son modèle sont nombreux, nous le verrons.

Le pitch de « Massacre… » (la proverbiale bande de jeunes perdus dans une maison isolée qui est prise en chasse par des tueurs implacables) a tellement été repompé et banalisé par des décennies de cinéma d’exploitation qu’on en oublie que c’est en fait ce film qui a forgé ce moule. Mais aucun des (parfois brillants) descendants de « Massacre… » ne parvient à la cheville de son modèle en matière de pure furie filmique et de climat de démence. Assurément, l’idée de l’utilisation de la tronçonneuse est un coup de génie. Hooper explique qu’il s’imaginait, à juste titre, que tout le monde, que l’on ait déjà manipulé cet outil ou non, pouvait se figurer l’extrême dangerosité de cette machine. D’autre part, le son particulier et agressif qui en émane est aussi immédiatement identifiable qui porteur en termes cinématographiques. Cela a souvent été dit, et c’est en partie vrai : il y a très peu (mais un peu quand même) de sang dans « Massacre… », Hooper avouant ne pas avoir été intéressé par le gore sur ce projet, mais plutôt par les possibilités de suggestion offertes par son pitch. On croit voir couler beaucoup de sang, mais c’est dû au travail de découpage incroyable de Hooper…

On a beaucoup glosé sur le sous-texte de « Massacre… », et on l’a souvent tiré, comme certains de ces illustres confrères de genre de l’époque, vers l’expression du climat politique de l’époque, une thèse que Hooper lui-même accrédite d’ailleurs. C’est le cas : la violence de « Massacre… » et sa représentation d’une Amérique fracturée aux factions irréconciliables fait autant écho au conflit du Viet-Nam qu’à l’atmosphère politique délétère de l’époque, entre gueule de bois du flower power et scandales à répétition engendrant une défiance vis-à-vis du pouvoir (certains voient même dans le massacre texan du film une référence à JFK, abattu à Dallas, Texas en 1963, comme chacun sait). Si tout ça est vrai, cette dimension m’a toujours semblé secondaire au regard des couches de « significations » plus frappantes et originales dont le film se pare.
En premier lieu, « Massacre… » est évidemment un vitriolique pamphlet anti-familialiste, une pente plus subversive que l’on ne le croit au pays de l’Oncle Sam. Hooper a souvent dit que son principal cauchemar, c’était l’idée d’une famille qui reste tout le temps ensemble (et Hooper de préciser qu’il est issu d’une famille très nombreuse). D’autre part, le film est également une sorte de conte de fées cauchemardesque et tordu, mettant en scène des petits poucets et des ogres plongés dans un contexte terriblement réaliste. Enfin, et c’est peut-être l’aspect le plus fascinant du projet, malgré son aspect quasi documentaire, « Massacre… » est aussi un film d’horreur cosmique au sens premier du terme, au sens où l’échelle relativement restreinte de l’action se trouve connectée à l’échelle astronomique d’un désastre dont le théâtre est la création toute entière.
Ce dernier point est idéalement exprimé dès le générique du film, incroyable, qui présente d’énigmatiques éruptions solaires (des facules) ; durant la partie nocturne du film, c’est la Lune qui domine, se confondant à l’occasion avec les objets les plus prosaïques du quotidien (les phares d’un pick-up, pour des plans sublimes là aussi), ou carrément l’œil de son héroïne. Hooper dira très justement de son intrigue : « astrologiquement, c’était un mauvais jour ». Mais l’objet cosmique qui a évidemment l’importance la plus cruciale dans le film, c’est évidemment le soleil, ce soleil écrasant et caniculaire qui semble rendre fou les protagonistes du film. Cette dimension « cosmique » est aussi celle qui tire le film vers son versant le plus « psychédélique », là où l’on ne retient en général que la rugosité et l’âpreté.

Techniquement, pour un budget aussi limité et des conditions de tournage aussi spartiates (la chaleur, notamment), le film est ahurissant et Hooper y fait la démonstration d’une attention aux détails simplement effarante ; deux aspects en particulier impressionnent : le montage et le mixage sonore.
Le montage de Tobe Hooper est d’une redoutable précision dans les enchaînements et les raccords, sans compter que la cinéphilie de Hooper s’exprime à bon escient à travers quelques exemples brillants de montage parallèle à la Chaplin ou à la Eisenstein (les victimes en parallèle des bêtes à l’abattoir ou en cages…). Quant à la fresque sonore co-créée par Hooper, entre score « classique » à base de musique abstraite et de préfiguration du sound-design encore à naître, elle est monumentale. Utilisant à merveille le son si particulier de la tronçonneuse, les hurlements de son interprète principale et des grincements stridents dignes du plus barré des musiciens électro-acoustiques, cette bande-son est aussi flippante que le plus abrasif des disques de dark ambient ou autres joyeusetés extrêmes. Impressionnant de ce point de vue, « Massacre… » n’a quasiment pas de rival en la matière.

N’oublions pas non plus, au rayon formel, les formidables mouvements d’appareil (ces travellings avant…) et les idées de cadre plus puissantes les unes que les autres (ces contre-plongées très marquées).
Si la quasi perfection formelle de « Massacre… » n’est pas assez relevée par les commentateurs (à notre humble avis), il en va autrement de la dimension humoristique du projet, souvent signalée : elle ne semble pourtant pas flagrante aux yeux de tous les spectateurs. A leur décharge, celle-ci est plutôt discrète au début du film (se bornant à des piques vachardes mais très drôles sur les handicapés et les « rednecks », mais aussi à des lignes de dialogue sinistrement prophétiques : « c’est la dernière fois que je prends un auto-stoppeur » : oui, en effet), mais elle se déchaîne dans la mythique scène de repas, sur laquelle nous reviendrons. On ne rit pas aux éclats devant « Massacre… », entendons-nous bien, mais rater la dimension satirique du projet grève indéniablement la réception que l’on peut en faire.

Si le film, court et dense, présente très peu de temps morts, se dégagent tout de même quelques morceaux de bravoure inoubliables ; on peut en dénombrer au minimum quatre :

  • La séquence du meurtre du premier couple : cette séquence introduit le décor de la maison de la famille de Leatherface, le boucher en chef. Précédée de travellings somptueux présentant la demeure, l’exploration de cette maison se fait en deux temps. Le jeune homme qui pénètre la maison le premier est abattu à l’occasion de la première apparition, mémorable, de Leatherface. Courte mais d’une brutalité sans nom (les convulsions…), cette mise à mort se conclue par le célèbre plan de Leatherface claquant une porte métallique coulissante sur son méfait. Plus forte encore, la mise à mort suivante est introduite par un travelling avant affolant sur la maison, qui débute sous une balançoire, et suit la future victime féminine du tueur : éclair de génie de Tobe Hooper, le dos de la victime est nue, un détail qui a son importance quelques instants plus tard. Dans la maison, dans une pièce où l’ambiance putride (formidables décors, avec peu de moyens) est presque olfactive : les plans « sentent mauvais », presque littéralement. Puis Leatherface réapparaît pour suspendre la jeune fille à un croc de boucher (son dos nu…), conférant une résonnance inouïe aux montages parallèles présentant du bétail. Une séquence d’une intensité folle, d’une puissance insoutenable.

  • La séquence de course-poursuite nocturne : si le film est surtout connu pour son climat caniculaire et son soleil de plomb, « Massacre… » comprend néanmoins une séquence nocturne de toute beauté, celle où Sally cherche à fuir Leatherface à travers des arbres morts et desséchés. La séquence a été tourné en nuit américaine (fausse nuit générée par des éclairages bleutés et du borgnolage) : je suis assez peu friand du procédé, mais là le résultat est superbe, comme l’ensemble du travail sur la photo d’ailleurs, au regard du budget. C’est la séquence qui rattache le plus ouvertement le film aux contes de fées et à la thématique de l’Ogre, qui trouve chez Leatherface un avatar saisissant. Encore une fois, très habilement, Hooper fait presque mal au spectateur avec ces plans où les cheveux de Sally se mêlent aux branches.

  • La séquence du repas : peut-être la plus célèbre du film. Basculant dans le registre comique sans jamais perdre de vue la tension incroyable qui pèse sur le film, la séquence est celle qui livre la plus acerbe des critiques de la cellule familiale. Le film emprunte ici des éléments de l’intrigue de « Psychose », avec ce couple de grand-parents quasi momifiés, très Madame Bates dans l’esprit. Le montage de la séquence est incroyable, tournant autour des yeux exorbités de la victime (comme la scène de la douche dans « Psychose », tiens…), magnifiés par des macros hallucinants, tournés par Hooper après la fin officielle du tournage. La thématique vampirique se précise : déjà évoquée au détour d’un dialogue (« une famille de Dracula »), elle se manifeste ici par la succion à la fois grotesque et effroyable du doigt blessé de Sally par l’immonde grand-père.

  • La séquence finale : elle suit directement la précédente, à l’occasion d’une transition intérieur nuit / extérieur jour proprement incroyable, et surréaliste au sens premier du terme. Tendue et désespérée, cette scène voit la victoire finale de Sally sur son destin, cette famille et cette configuration astrale funeste (Tobe Hooper dira : « je voulais qu’elle soit réelle et qu’elle gagne à la fin, c’est mon coup de chapeau à la réalité »). La scène et le film s’achève sur un plan magnifique et inoubliable, où Leatherface fait tournoyer sa tronçonneuse au milieu de lens-flares occasionnés par le soleil levant.

Les admirateurs de la première heure du film, ceux qui ont connu la période honteuse où le film fut censuré en France, sont peut-être agacés par l’unanimisme de la consécration (révision ?) critique dont le film fait l’objet aujourd’hui. Difficile d’imaginer il y a 40 ans que les Cahiers du Cinéma publieraient une critique aussi dithyrambique sur ce film que celle qui est publiée de mois-ci. On peut s’en agacer, mais on peut aussi se réjouir de ce retour en grâce de Hooper, dont la carrière, loin d’être aussi anecdotique qu’on le prétend après ce coup de maître, pâtira tout de même un peu de l’aura de son chef-d’œuvre, plus connu que son auteur.

En tout cas, le cinéaste Kiyoshi Kurosawa, également professeur de cinéma, n’aura quant à lui pas attendu ce retour en grâce pour faire de Hooper son cinéaste de chevet, inventant même un concept très porteur pour comprendre l’œuvre de Hooper : les « mécaniques fatales ». Derrière cette appellation, se cache la propension de Hooper à créer des intrigues, des scènes et des plans où des victimes prises au piège ne cessent de s’échapper pour retomber inlassablement dans les mailles du filet. Evidemment exprimée optimalement par les films de « parcs d’attractions » ultérieurs de Hooper (comme « Funhouse » ou la suite de « Massacre… »), cette notion permet également de comprendre la structure du scénario du film, et pourquoi Sally par exemple traverse par deux fois la fenêtre de la maison pour s’échapper.
On le voit, le film est d’une richesse inouïe et d’une cohérence sans failles. On est loin du film de barbares abrutissant évoqué par la censure giscardienne de l’époque !!!

Merci à l’indispensable Doc pour le coup de main…!

Il y avait un film d’horreur assez récent, y a pas 5 ans je crois, qui était une sorte de massacre à la tronçonneuse inversé et qui avait pour titre un prénom de fille, il me semble.

Ca dit quelque chose a quelqu’un ?

Brillante critique. Massacre est également, comme tu t’en doutes, l’un de mes films d’horreur préférés et d’ailleurs, il y a beaucoup de mes références dans le genre qui datent de cette période que couvre ce documentaire que nous affectionnons tous les deux, American Nightmare (hautement recommandable, on ne le dira jamais assez). Une période où ont émergé les Hooper, Romero, Craven, Cronenberg, Carpenter, des jeunes cinéastes qui ont bousculé un genre qui commençait à s’encroûter un peu avec cette rage qui les caractérisait, et qui nous ont livré des films extrêmement forts et en résonance avec leur époque.
Massacre, c’est poisseux, éprouvant, d’une tension incroyable, une vraie expérience qui met les nerfs à vif. Le travail sur le son est démentiel et met régulièrement mal à l’aise. Les cris de Marilyn Burns hantent encore longtemps après la vision. Et comme tu le soulignes, c’est impeccablement réalisé !

mandy lane

Tu te réponds à toi-même ? :wink:
En fait, j’y pensais aussi mais comme je n’ai toujours pas vu Mandy Lane, j’ai un peu hésité…

la partie de moi qui sait utiliser google a répondu à celle qui a demandé sur le forum ^^

Nemo, c’est une paire de schizos à lui tout seul.

1 « J'aime »

« All the Boys love Mandy Lane » de Jonathan Levine, j’adore ce film. « Massacre… » à l’envers, oui et non ; y’a un peu de ça, mais l’une des vraies avancées du film, c’est cette façon d’intégrer la figure du tueur ado type Colombine dans le film de genre (après que « Elephant » de Van Sant en ait fait de même pour le cinéma « auteurisant »). C’est un excellent slasher, à une période où il n’y en a plus beaucoup de terribles, comme on s’en lamentait avec le Doc sur un autre thread…

Pour le reste, et comme tout grand film, « Massacre… » a autant influencé des grands films et des grands cinéastes (et même très en dehors du champ du film d’horreur ; des gens comme Rob Zombie mais aussi comme Nicolas Winding Refn s’en réclament par exemple) que des navets et des films d’exploitation moisis (les « Détour Mortel » et autres joyeusetés…).

« American Nightmare » est effectivement, on l’a déjà dit en effet mais ça ne fait pas de mal de le souligner à nouveau, un docu indispensable aux fans du genre : non seulement il couvre l’âge d’or du cinéma américain et donc des films incroyables (dont le point commun, outre la force filmique, est de déplacer le cadre de l’horreur : fini les châteaux embrumés des Carpathes, bonjour la « vraie » vie), mais en plus il est formellement superbe, ce qui ne gâte rien.
Il est présent en supplément du DVD de « Jeepers Creepers » de Victor Silva, mais il traîne également sur le net, j’imagine…

Le film a d’ailleurs connu pas mal de problèmes de censure et de distribution dans beaucoup de pays.

Tiens au fait, Maury et Bustillo sur une préquelle, t’en penses quoi (même si je m’en doute un peu :wink: ) ?

comics-sanctuary.com/forum/leatherface-julien-maury-et-alexandre-bustillo-t73141.html

Tu ne te trompes pas, je crois : je trouve ça absurde, et dommage.
Maury et Bustillo, même si j’ai pas vu tous leurs films (je vais me laisser tenter par « Aux Yeux des Vivants » assez vite, ceci dit), ils ont toute ma sympathie, ne serait-ce que pour « A l’intérieur ». Ce premier long leur avait d’ailleurs offert la possibilité de travailler aux states, et ils avaient eu la lucidité et le courage de refuser quelques propositions vraiment débiles (du genre « Helloween », le projet de crossover entre les univers de « Hellraiser » et « Halloween »…!!).
Là pour moi, ils cèdent au chant des sirènes.

Une préquelle pour expliquer la « genèse » de Leatherface ? C’est complètement con. A la limite, on le comprendrait mieux sur un perso comme Freddy Krueger (et encore, on s’en passe très bien), dont l’histoire est bien connue. Mais Leatherface, même Hooper n’a pas d’idées précises sur son origine et ça fait partie du charme du film (en interview, il ne fait qu’émettre des hypothèses sans fermer la porte à aucune, c’est bien plus malin). Il y a des éléments passionnants dans ce croquemitaine atypique qui vont devenir débiles une fois lourdement explicités par une préquelle, comme sa sexualité ambigüe et son goût pour le travestissement… Et je vois déjà la scène où il va tomber sur une tronçonneuse avantageusement mise en lumière sur un établi, comme une illumination (j’espère qu’ils sauront éviter ça quand même).

Non, vraiment, c’est la fausse bonne idée par excellence. Si je n’avais pas déteste le remake de Niespel avec Jessica Biel, j’avais pas aimé la première préquelle (avec Lee R. Ermey), du tout, du tout. Je n’ai pas insisté et suis passé outre les itérations suivantes.

Je partage ton avis. Cette tendance à vouloir à tout pris donner une origine, à vouloir tout expliquer, devient lassante à la longue. Je ne dis pas que ça ne fonctionne pas sur certains personnages, mais pour d’autres c’est carrément inutile et dans le cas de Tronche de cuir, ça pourrait comme tu le dis être un peu trop lourd en symbole.
Je n’ai également pas vu le dernier film en date…et je ne suis pas vraiment pressé, là…

ça a donné des trucs vraiment débiles, en plus, comme Solomon Kane en film, ou le Lucky Luke avec Dujardin.

Pour « Solomon Kane », c’était vraiment une hérésie, en contradiction totale avec ce qui fait l’essence du perso (il déboule de nulle part en théorie).

Précisément. (j’avais fait un papier là-dessus sur mon blog, l’an passé). Et donner une explication psychologique à la folie de Kane, c’est en torpiller tout ce qui la rend fascinante. Kane, pas plus que Conan, n’a besoin d’un « motivateur psychologique », il est tout d’une pièce. le problème, c’est que les cours de scénar, de nos jours, font du trauma fondateur l’essence d’un personnage. alors qu’on peut faire plein de trucs autres !

Profitant de la ressortie j’ai bougé mes fesses au ciné. Massacre à la tronçonneuse fait partie de ces films qui prennent tout leur sens et qui donne toute leur puissance au cinéma. Moi qui ai découvert le film en VHS René chateau et qui ne l’a jamais revu en dvd ou blu-ray j’ai véritablement vu le film pour la première fois de ma vie.

Une expérience visuelle mais surtout sonore totalement renversante et qui vous plonge dans une sorte de transe aussi forte que 2001 mais en version horrifique

(quoique 2001…).

Sans être spécialiste en psycho ou en écriture, ça me paraît très idiot comme réflexe.

Je ne vois pas en quoi une explication sur le pourquoi du comment de la famille de tarés texans apporterait un plus au film ou au personnage.

Je n’ai vu que le remake avec Jessica Biel, et j’en ai encore des frissons. Je n’ose imaginer le film initial… :blush:

J’ai bien peur de ne pas pouvoir le voir en salles pour ma part, mais que ceux qui le peuvent ne se privent pas : la restauration est paraît-il d’excellente facture, préservant le cachet « granuleux » du film tout en réglant quelques problèmes techniques…

C’est tout à fait ça (purée je rêve du jour où je pourrais voir 2001 en salle dans les conditions voulue par Kubrick) rien que la première scène prend une force incroyable dans une salle plongée dans le noir où les flashs impriment ton œil des horreurs que tu as entraperçus.

(et le travail sur le son est gigantesque. j’ai du le voir en mono à l’époque alors je te raconte pas le choc)

plus jamais je m’approche d’une tronçonneuse.