DARKMAN (Sam Raimi)

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REALISATEUR

Sam Raimi

SCENARISTES

Sam & Ivan Raimi, Chuck Pfarrer, Daniel & Joshua Goldin

DISTRIBUTION

Liam Neeson, Frances McDormand, Larry Drake, Colin Friels, Nelson Mashita…

INFOS

Long métrage américain
Genre : Fantastique, Horreur
Année de production : 1990

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Après le déjanté Evil Dead 2, Raimi s’essaye au film de studio pour tenter quelque chose d’encore plus ambitieux.
Suite au succès retentissant du premier Batman, les producteurs se sont lancés dans cette nouvelle tendance du comic-book movie avec des résultats variables, en se focalisant spécifiquement sur les adaptations de séries se déroulant dans un cadre urbain (Les Tortues Ninja, Punisher, Dick Tracy).
N’ayant pas pu acquérir les droits de l’adaptation du Shadow, qu’à cela ne tienne Raimi crée du coup son propre personnage qui lui permet de rendre hommage aux films d’horreur de la Universal.

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Alors même qu’il s’agit d’une création originale et non d’une adaptation, le film s’impose comme un des meilleurs représentants du genre, une oeuvre charnière de sa carrière, à mi-chemin entre l’horreur et le super-héros, un prolongement de la saga Evil Dead et annonciateur de la trilogie Spider-Man (certaines scènes le rappellent fortement comme le reflet de l’explosion dans l’oeil et la confection de la peau qui a influencé la scène de la création du costume).
On retrouve également certaines similitudes thématiques au delà de l’origin story mouvementée, notamment cette récurrence chez Raimi des héros qui souffrent, les épreuves qu’ils traversent servent de rites initiatiques, nécessitant souvent des sacrifices au passage pour subsister.

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Dans ses films, la naissance du héros, d’un être nouveau en quelque sorte se fait dans la douleur, comme s’il devait mettre de côté son ancien soi (Darkman et Westlake, Ash et son double maléfique, Peter Parker qui abandonne momentanément son rôle et le symbiote) et accepter le fait que le mode de vie antérieur est désormais impossible, les tentatives de revenir à la normale étant vouées à l’échec, le nouveau statut quo étant irréversible.

Peyton Westlake s’inscrit dans cette lignée, lui qui cherche désespérément à redevenir ce qu’il était auparavant, mais son désir de normalité se confronte à sa colère qui résulte de sa perte de sensation de douleur physique, ce qui accentue son besoin de vengeance, et le pousse à se servir de divers visages et personnalités, ce qui l’éloigne peu à peu de la personne qu’il était, vouant ainsi à l’échec toutes ses tentatives de revenir en arrière.
Ne supportant plus ce qu’il est devenu et ce qu’il a été obligé de faire, il se résout à vivre éternellement derrière un masque, et à quitter tout ce qui le reliait à son passé, ce qui illustre bien la difficile prise de conscience que les choses ne pourront plus jamais être comme avant.

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Le film souffre parfois d’un manque d’une certaine homogénéité entre les délires visuels et la volonté d’accentuer l’aspect dramatique, mais tout cela est compensé par une mise en scène virtuose qui déborde d’idées (la plus mémorable étant certainement ce fondu enchainé qui passe de l’explosion à l’enterrement via un changement de vêtement et de décor, une des plus forts plans de sa carrière, dont l’effet est toujours aussi saisissant).

Son quatrième long-métrage vieillit plutôt bien (à quelques incrustations près) notamment grâce à des scènes d’action spectaculaires qui évoquent le cinéma HK (celle du début dans le hangar) et qui en retour ont sans doute influencé le cinéma d’action américain des années 90 (Matrix pour l’hélicoptère, Mission Impossible pour les masques et la poursuite).
Le réalisateur fait feu de tout bois avec sa caméra qui virevolte dans tous les sens, distillant au passage son humour noir caractéristique tendance splastick (la collection de doigts, la jambe mitraillette, la mort de Ted Raimi).
Le mélange des genres lui permet d’utiliser plusieurs influences comme Le Fantôme de L’Opéra, Docteur Phibes, Frankenstein, L’Homme au Masque de Cire, dont le mode opératoire est très similaire, ou encore Robocop et Batman (la Bo de Elfman accentue cette impression).

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Comme souvent on retrouve le lot de caméos habituels: Bruce Campbell, Ted Raimi, John Landis (décidément un habitué des scènes d’hôpital des films de Raimi) sans oublier la Oldsmobile qui est présente dans la plupart de ses films, conduite qui plus est par les frangins Coen.
Le film bénéficiera ensuite de deux suites direct-to-video déplorables ainsi que d’un projet de série tv qui n’a pas abouti (le pilote n’a pas été approuvé).
C’est sans doute le film que je préfère de sa filmographie avec le premier Evil Dead et Spider-Man 2.

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c’est quelque chose qui est incroyable après avoir vu ses Spider-Man (et on pourrait aussi rajouter la scène du cimettière, le final dans la tour en construction etc.)

Mais avec un visionnage récent, ce qui m’a surtout frapper c’est à quel point le film s’inscrit dans la veine horrifique des comics. La destruction d’un labo avec la victime qui se retrouve dans l’eau et en ressort totalement différente et définitivement monstrueuse renvoi à Swamp Thing.

J’ai beaucoup aimé aussi la scène de destruction de la psyché de Peyton Westlake (à la fête foraine). Outre qu’elle est le parfait exemple de ce qui fait la beauté unique du cinéma de Raimi (cette manière grandiloquente et folle de gestion de plan et de mouvement qui pourrait très facilement être grossière mais qui se révèle totalement géniale), elle nous montre la chute d’un homme et la libération d’un monstre qu’on pourrait croire sorti des cases d’un épisode de Hulk.

2 « J'aime »

À noter qu’il doit y avoir au moins un plan « stock shot » (à 2:24 sur la première vidéo) de Darkman dans Spider-Man (et un plan d’un film de Fulci également, comme le montre l’autre vidéo).

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Original production illustrations done by John Alvin for Sam Raimi’s “DARKMAN” (1990)

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Brent Schoonover :

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Shelton Bryant

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Darkman/Spider-Man in the Raimiverse of Madness :

I’m everyone…
and no one…
everywhere…
nowhere.
Call me…
Darkman.

Whatever life holds in store for me…
I will never forget these words,
« with great power comes great responsibility. »
This is my gift.
My curse.
Who am I ?
I’m Spider-Man.

George Pérez :

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