LA MAISON QUI TUE (Peter Duffell)

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REALISATEUR

Peter Duffell

SCENARISTE

Robert Bloch

DISTRIBUTION

Denholm Elliott, Joanna Dunham, Peter Cushing, Joss Ackland, Christopher Lee, Chloe Franks, Jon Pertwee, Ingrid Pitt…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : horreur
Titre original : The House that dripped blood
Année de production : 1971

La Maison qui tue est le deuxième des trois films à sketchs (les deux autres étant Le Jardin des Tortures et Asylum) écrits par le romancier et scénariste Robert Bloch pour le compte de Amicus Productions. Studio concurrent de la Hammer, la boîte de Milton Subotsky et Max Rosenberg avait fait de ces anthologies horrifiques sa marque de fabrique. On leur doit par exemple Tales from the Crypt et Le Caveau de la Terreur, adaptations des célèbres bandes dessinées de EC Comics. Si certains segments de La Maison qui tue ont également une esthétique visuelle marquée par les comics (particulièrement le second avec son image aux éclairages saturés), l’inspiration vient ici plutôt des pulps car Robert Bloch a transposé à l’écran plusieurs de ses nouvelles écrites dans les années 30 pour ces revues bon marché.

Prolifique écrivain, Robert Bloch a écrit plus de 30 romans (et l’un des plus célèbres, surtout grâce au long métrage qu’en a tiré Alfred Hitchcock, s’intitule Psychose) et des centaines de nouvelles (tout en travaillant régulièrement pour le grand et le petit écran, notamment sur Star Trek). L’homme a débuté assez jeune, correspondant avec un certain H.P. Lovecraft qui lui prodigua des conseils avant de publier sa première nouvelle à l’âge de 17 ans dans Weird Tales. Deux des histoires qui composent La Maison qui tue ont d’ailleurs été publiées à l’origine dans Weird Tales, les deux autres provenant des magazines Fury et Unknown.

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Chaque film à sketchs déroule un fil rouge et celui-ci voit un policier de Scotland Yard enquêter sur la disparition d’un acteur de films d’horreur dans une maison isolée de la campagne anglaise. En discutant avec un flic du coin puis l’agent immobilier, l’inspecteur découvre que la demeure a plusieurs fois été le lieu d’événements étranges…

Dans Method for Murder, Charles Hillyer, un écrivain spécialisé dans l’épouvante et le surnaturel (campé fiévreusement par Denholm Elliott, futur Marcus Brody dans les Indiana Jones), s’installe dans la maison avec sa femme, en espérant y trouver la tranquillité pour terminer son nouveau bouquin. Dans un premier temps, tout se passe bien…jusqu’à ce que Charles commence à douter de sa santé mentale lorsqu’il se met à voir un peu partout le méchant de son roman…
Bonne variation sur le thème de l’auteur hanté par sa création, ce premier segment est efficacement réalisé, le réalisateur Peter Duffell (qui a principalement tourné pour la télévision et dont c’était la seule incursion dans le genre horrifique) tirant bien parti des possibilités de son décor en jouant sur la perception de son personnage principal ainsi que sur les ombres et les bruit environnants.

La maison passe au second plan dans Waxworks. Le toujours très classe Peter Cushing y joue un retraité qui découvre un jour dans un musée de cire une statue qui lui évoque une femme depuis longtemps disparue et dont il était éperdument amoureux. Une vision qui va tourner à l’obsession…
Peter Cushing est excellent dans le rôle de cet homme triste et mélancolique, un portrait qui reflétait son état d’esprit de l’époque car l’année 1971 fut marquée par le décès de sa femme adorée.

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Dans Sweets to the sweet, les nouveaux locataires de la maison sont un père (interprété par l’autre monstre sacré de l’horreur british , Christopher Lee) et sa petite fille. Extrêmement dur et intransigeant, le père refuse d’inscrire sa fille dans une école et engage une préceptrice pour assurer son éducation à domicile. Le secret de cette famille ne sera pas trop difficile à deviner, ce qui n’empêche pas ce troisième récit d’être l’un des meilleurs du métrage, grâce à son trio d’acteurs et des effets particulièrement bien dosés.

Et pour terminer, on revient à cette affaire de comédien disparu évoquée dans l’introduction. The Cloak est pour moi le plus faible du lot (il y en a au moins un dans chaque anthologie), à cause d’un petit côté grotesque, à la limite de la parodie (ce qui est amplifié par le jeu de Jon Pertwee, le 3ème Docteur de la série Doctor Who), qui déséquilibre le ton général. Mais il y a tout de même quelques scènes divertissantes…et la présence de la plantureuse Ingrid Pitt (Comtesse Dracula, The Wicker Man…), au décolleté vertigineux !

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Graham Humphreys :