LA RÉVOLTE DES POUPÉES (Bert I. Gordon)

Fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Bert I. Gordon
Scénarisé par George Worthing Yates, d’après une histoire de Bert I. Gordon
Avec John Agar, John Hoyt, June Kenney…
Titre original : Attack of the Puppet People
Année de production : 1958

Sally Reynolds (June Kenney, vue l’année précédente parmi les Viking Women de Roger Corman) trouve un emploi de secrétaire chez Dolls Incorporated, une société dirigée par le fabricant de poupées Mr Franz. Au fil des semaines, elle découvre que plusieurs personnes liées à Franz ont disparu et se rend compte du comportement étrange de son patron, notamment lorsque ce dernier s’adresse à ses poupées. Sally tombe amoureuse de Bob Westley, le commercial de l’entreprise, et le couple souhaite quitter la ville pour se marier. Bob disparaît soudainement. Sally accuse Mr Franz, qui affiche un comportement menaçant. Sally crie, s’évanouit…et se réveille miniaturisée…

Réalisateur d’une vingtaine de séries B entre 1955 et 1989, Bert I. Gordon (et je viens de me rendre compte qu’il est toujours parmi nous car si tout se passe bien, il fêtera ses 100 ans en septembre) fut affectueusement surnommé « Mister B.I.G. » par le grand spécialiste du fantastique Forrest J. Ackerman (le co-créateur de Vampirella et du magazine Famous Monsters of Filmland) en rapport avec le thème du gigantisme qui parcourt la plupart de ses films, de King Dinosaur à L’Empire des Fourmis Géantes en passant par Le Fantastique Homme Colosse et Soudain…Les Monstres. Le sujet du changement de taille que l’on retrouve dans Attack of the Puppet People (La Révolte des Poupées en V.F.), mis en chantier par le studio indépendant A.I.P. pour surfer sur la popularité de L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold…

Le scénario entretient l’ambigüité sur la personnalité du fabricant de poupées campé par le prolifique second rôle John Hoyt (un visage reconnaissable puisqu’il était vraiment partout sur le petit et le grand écran dans les années 50 et 60) pendant le premier acte avant que les deux personnages principaux (Bob Westley est incarné par un autre habitué des bisseries des fifties, John Agar, le héros de Tarantula) deviennent de véritables poupées vivantes. L’absurdité de l’explication pseudo-scientifique donnée pour ce phénomène fait sourire mais après tout c’était un élément récurrent des productions de l’époque…

Les films de Bert I. Gordon étaient inégaux et La Révolte des Poupées l’est certainement. L’exposition est un peu molle et la caractérisation est inconstante. Mais dans l’ensemble, le divertissement fait partie des plus sympathiques de sa filmographie. Le réalisateur fait une bonne utilisation des décors surélevés et accessoires de grande taille pour souligner la petitesse des protagonistes et si certaines transparences ne sont pas toujours réussies, les interactions avec Franz, qui est plus un homme solitaire et pathétique qu’un vilain à la Docteur Cyclope, sont convaincantes.

Le film devait s’intituler à l’origine The Fantastic Puppet People avant de se voir donner un titre un peu plus vendeur. Mais le récit joue principalement sur l’atmosphère, l’« attaque » et les apparitions d’animaux promises par l’affiche n’arrivant en fait que dans les cinq dernières minutes. La fin paraît alors un peu précipitée mais il y a tout de même quelques plans marquants comme le tout dernier et le ton de l’ultime réplique…

1 « J'aime »

Ça tombe bien, ce sont ses initiales !

Tori.

Il était prédestiné…^^