REALISATEUR & SCENARISTE
George A. Romero
DISTRIBUTION
Lori Cardille, Terry Alexander, Joe Pilato, Richard Liberty…
INFOS
Long métrage américain
Titre original : Day of the Dead
Genre : horreur
Année de production : 1985
Pour le dernier volet de sa première trilogie des morts-vivants, George A. Romero avait vu les choses en grand et souhaitait réaliser à l’époque, je cite, « le Autant en emporte le vent des films de zombies ». Mais sa vision post-apocalyptique, avec le reste de l’humanité retranchée dans des grands complexes et des affrontements guerriers entre les vivants et les morts, était trop onéreuse et les studios démarchés ne voulaient le produire que si la violence était atténuée. Refus de la part du réalisateur et scénariste qui, pour garder son indépendance, a revu le budget à la baisse et complètement réécrit son histoire pour l’adapter aux moyens financiers plus faibles.
Il faudra attendre 2005 et Land of the Dead pour que George A. Romero puisse porter certains de ses concepts prévus pour Le Jour des Morts-Vivants à l’écran. En attendant, il est revenu à un format classique, celui du petit groupe de personnages enfermés dans un lieu clos et tentant de survivre à leur manière à la menace des zombies. L’endroit est un camp militaire établi dans un silo à missile de la guerre froide et habité par une poignée de militaires et de scientifiques.
Suite à de nombreuses morts, la confusion règne et les deux groupes aux méthodes très différentes n’arrivent pas à s’entendre (c’est le moins qu’on puisse dire). Comme il n’a pas pu illustrer l’effondrement de la société à un niveau global, Romero s’intéresse à un microcosme et montre comment les mésententes, le manque de communication peuvent créer le chaos, même à petite échelle. Et c’est intéressant, avec de bonnes caractérisations (l’héroïne féminine jouée par Lori Cardille, le pilote campé par Terry Alexander, le savant fou dont les expériences macabres lui ont valu le surnom de Frankenstein ).
Mais tous les protagonistes ne sont pas logés à la même enseigne. Les militaires sont des caricatures qui passent leur temps à vociférer (ce qui peut taper rapidement sur les nerfs) et l’interprétation, qui va du passable à l’exécrable, n’aide pas à relever le niveau (et en version française, le très mauvais doublage n’arrange pas non plus les choses). Ces défauts font que Le Jour des Morts-Vivants n’atteint pas les niveaux de La Nuit des Morts-Vivants et de Zombie.
Le neuvième long métrage de George A. Romero n’est pas une déception pour autant. S’il se traîne un peu après un début assez fort, les interventions du « docteur Frankenstein » font partie des meilleurs moments, en créant le malaise et aussi en instaurant une ambiance un peu à part avec l’introduction du premier zombie « domestiqué » et capable de reproduire des comportements humains rudimentaires, Bub (ou « boubou » dans la V.F.)…une idée que Romero continuera d’explorer dans Land of the Dead.
Bien nerveux comme il faut, le dernier acte ramène un danger un peu plus physique (après la tension psychologique) au coeur du complexe pour un final cauchemardesque et ultra-gore, très efficacement servi par les trucages sanguinolents de Tom Savini (globalement plus réussis que ceux de Zombie, d’ailleurs).