LES SURVIVANTS DE L'INFINI (Joseph M. Newman & Jack Arnold)

Je me suis revu Les Survivants de l’Infini, un film que j’avais pu découvrir grâce à la Dernière séance de Tonton Mitchel et Tonton Jour d’Hui au début des années 80. Auparavant, j’étais resté scotché, gamin, par une photo du film dans Tout l’Univers mettant aux prises un mutant et un habitant de Muta-Luna.

Le film est une relative déception, il commence comme un récit d’espionnage puis bifurque vers le space opera avant de se clore en film catastrophe.
Le héros est un savant dynamique et pilote d’avion, il est miraculeusement sauvé d’un crash aérien par une lueur verte puis reçoit ensuite le mode d’emploi et les pièces d’un appareil de communication révolutionnaire (un « interrociteur ») par lequel on lui offre de travailler pour une mystérieuse organisation voulant le bien de l’humanité - mon œil.

Il part à bord d’un avion télécommandé jusque dans le Vermont. Là, il retrouve un groupe de savants travaillant pour des commanditaires au crâne hypertrophié, des extraterrestres qui doivent brutalement interrompre leur séjour sur Terre : ils retournent vers leur planète, Métaluna, bombardée de météores par une planète ennemie, après avoir éliminé tous les savants terriens sauf le héros et l’héroïne car on a besoin de leur savoir pour fabriquer de l’uranium artificiel. Mutaluna succombe. les Terriens s’enfuient avec la complicité d’un extraterrestre ami mais ils embarquent un mutant agressif avec eux. Ils sont relâchés au dessus des Etats-Unis dans un avion tandis que le dernier astronef de Metaluna s’abîme dans l’océan (Mars attacks de Tim Burton adresse un clin d’œil à cette scène dans les dernières minutes du film.)

Le scénario n’est qu’un prétexte pour montrer des effets spéciaux novateurs - pour l’époque (1955). Le mutant insectoïde aux hémisphères cérébraux apparents, dont le costume coûta fort cher à l’époque, fait figure d’ancêtre d’Alien. Mais c’est surtout cette lueur verte qui environne l’avion à réaction du savant dans le préambule du film qui m’interpelle : le Green Lantern de l’äge d’Argent est apparu quatre ans plus tard en 1959, un pilote d’essai, enlevé par une lueur verte par l’Alien qui lui transmit ses pouvoirs… Un hasard ?

Pitêtre pas…Julius Schwartz et John Broome étaient de grands fans de science-fiction, cette scène pourrait très bien les avoir influencés…

[quote=« Zaïtchick »]
Je me suis revu Les Survivants de l’Infini[/quote]

Ah, Zaitchick qui relit les classiques et qui utilise cette partie du forum pour parler du patrimoine !
La meilleure nouvelle de la journée !

Jim

REALISATEURS

Joseph M. Newman et Jack Arnold (non crédité)

SCENARISTES

Franklin Cohen et George Callahan, d’après une histoire de Raymond F. Jones

DISTRIBUTION

Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason, Lance Fuller…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : This Island Earth
Année de production : 1955

Premier long métrage du genre produit en couleurs par la Universal, Les Survivants de l’Infini (This Island Earth en version originale) est considéré par beaucoup comme un classique de la science-fiction des années 50, notamment par la qualité de ses effets spéciaux. Et pourtant le film de Joseph M. Newman (Duel dans la forêt, La Dernière Flèche…) supporte nettement moins le passage du temps que le Planète Interdite de Fred McLeod Wilcox ou Le Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise.

Inspiré par une nouvelle de Raymond F. Jones publiée dans le pulp Thrilling Wonder Stories, le scénario est en effet assez déséquilibré, avec une première moitié de métrage qui tire un peu trop en longueur. Comme une bonne partie du budget est passée dans les trucages et la direction artistique, la distribution réunit des acteurs le plus souvent abonnés aux seconds rôles et sous contrat avec Universal. Ainsi Rex Reason (Taza, fils de Cochise) joue le héros, un intrépide savant qui se déplace en pilotant son propre avion de chasse. Meacham reçoit un jour à son laboratoire les pièces d’une étrange machine qu’il parvient à assembler.

Cet engin s’avère être un « interociteur », une sorte de communicateur amélioré envoyé par un homme mystérieux au crâne hypertrophié se présentant sous le nom d’Exeter (Jeff Morrow, qui sera ensuite dans un sacré nanar, The Giant Claw). Il s’agissait d’une épreuve pour tester les capacités de Meacham. Poussé par sa curiosité, ce dernier accepte la proposition d’Exeter de rejoindre son projet secret pour lequel il réunit un groupe de savants internationaux dont une vieille connaissance de Meacham, le Dr Ruth Adams (interprétée par Faith Domergue, vue la même année dans Le Monstre vient de la Mer).

Cette partie n’est pas la plus intéressante, les motivations d’Exeter et de son assistant sont nébuleuses, le réalisateur tente d’installer un suspense qui ne fait pas vraiment avancer l’intrigue et le rebondissement survenant à peu près en milieu de film donne la drôle d’impression que ce qui a précédé n’a servi à rien. Les docteurs Meacham et Adams s’envolent donc avec Exeter vers la planète Metaluna et apprennent que les extraterrestres avaient besoin de leurs connaissances (et de l’uranium terrien) dans leur lutte contre les maléfiques Zargons.

Mais en fait, une fois arrivés sur Metaluna, les deux humains ne seront pas très utiles, réduits à de simples spectateurs de la chute d’une société qui s’effondre sous des assauts répétés. Le dernier acte est un peu plus tendu, les visuels ont conservé un certain charme (avec un bon travail de matte painting du spécialiste Clifford Stine) et le final mouvementé a un petit côté « film de monstres » tardif avec l’ajout d’une créature monstrueuse imposée par la production (pas de mutant dans l’histoire originale).

Si Joseph M. Newman est seul crédité au générique, le réalisateur novice en S.F. a été épaulé par un spécialiste de la série B fantastique U.S., Jack Arnold (L’Homme qui rétrécit, Tarentula…) qui a retourné une partie des scènes se déroulant sur Metaluna sur la demande du producteur William Alland.

À noter que This Island Earth est aussi connu sous son titre belge, Terreur sur l’univers.

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Chouette article.
Ces vieilles affiches sont une invitation au voyage.

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Je suis bien d’accord. J’adore le travail des affichistes de cette époque. J’en avais sur mes murs en grandissant…et c’est ce que je choisis le plus souvent en fond d’écran…^^

C’est sûr que celle faite par Francesco Francavilla n’est pas du même style :

Quelques affiches étrangères :
japonaise :

allemande :

italiennes :


39847

danoise :
31449

argentine :
6175

et espagnole :

Tori.

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Mais elle est superbe.
En revanche, les affiches italiennes sont carrément hors sujet. On a dû filer un vague cliché aux illustrateurs et débrouille-toi.

C’est pour ça que j’en ai mis plusieurs : quand je les ai vues, je n’ai pas compris… ~___^

Il a aussi pondu celle-ci, plus simple, mais assez efficace :

Tori.

Très belle aussi. Une commande ou il est fan ?

Les deux : la première affiche était une commande de Mondo, limitée à 325 exemplaires :

Mais Francavilla a démontré à plusieurs reprises son amour pour le cinéma, notamment bis ou d’horreur (par exemple dans ses illustrations pour Inktober).

Tori.

Oui, c’est un fondu d’horreur et de S.F.

Dans la deuxième, le scaphandre du Metalunien ressemble même à celui des extraterrestres des Soucoupes volantes attaquent.

Possible. En tout cas, il n’apparaît pas dans le film.

Jay Fife :

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Olivetti :

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Nick Bradshaw :

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Carlos Valenzuela :

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Bryan Baugh :

Reynold Brown :

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