REALISATEUR
Tobe Hooper
SCENARISTES
Dan O’Bannon et Don Jakoby, d’après le scénario de Richard Blake
DISTRIBUTION
Karen Black, Hunter Carson, Timothy Bottoms, Louise Fletcher, James Karen…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Invaders from Mars
Année de production : 1986
Par une nuit sombre et orageuse, David Gardner, un jeune garçon féru d’astronomie, observe le crash d’un vaisseau spatial dans une carrière de sable qui se trouve près de sa maison. Pour le rassurer, son père part examiner les lieux…et revient changé. D’ordinaire affectueux et enjoué, il est maintenant maussade et distant. Deux policiers disparaissent dans la carrière et reviennent peu après en se comportant de la même façon que le père de David : froids, renfrognés et affectant un air conspirateur. À l’école, David constate également des changements chez sa voisine de table et sa prof de biologie.
David sait que des extra-terrestres ont pris le contrôle de leurs esprits…mais il va bientôt découvrir qu’il y a eu beaucoup plus derrière ces enlèvements qu’il ne l’imaginait…
Si ce résumé vous dit quelque chose, c’est parce qu’il est pratiquement identique à celui de Les Envahisseurs de la Planète Rouge, petit classique de la science-fiction paranoïaque des années 50, dont L’Invasion vient de Mars est le remake fidèle. Bien entendu, le sous-texte en est absent (le fameux parallèle entre « péril extra-terrestre » et « péril rouge »), mais le déroulement est en grande partie le même, jusqu’au twist final. Il n’y a donc aucune surprises pour qui a vu l’original de William Cameron Menzies, mais la version de Tobe Hooper ne manque pas d’intérêt.
L’Invasion vient de Mars est le deuxième film que Tobe Hooper a tourné pour la Cannon Films après Lifeforce - L’Etoile du Mal. Le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse a toujours gardé un très bon souvenir de ses 3 ans passés dans la boîte de Menahem Golan et Yoram Globus, qui lui laissaient beaucoup de libertés sur ses projets (et ce même si, paraît-il, le résultat ne leur a pas toujours plu).
L’Invasion vient de Mars était pour Tobe Hooper l’occasion de rendre hommage au cinéma de sa jeunesse, ces séries B de S.F. et d’horreur qu’il dévorait…et Les Envahisseurs de la Planète Rouge était l’une de ses préférées.
Ce remake détonne dans la carrière de Tobe Hooper, car il s’agit de son premier (et seul) film destiné à un large public. L’horreur du film touche les enfants, car le personnage principal voit ses parents, son amie, la plupart des figures d’autorité de son école (à part l’infirmière qui deviendra son alliée face à cette invasion) se transformer façon L’Invasion des Profanateurs de Sépultures. Mais on est loin de l’horreur viscérale des premiers longs métrages de Tobe Hooper. Le metteur en scène joue la carte de la S.F. délirante et très second degré en multipliant les scènes amusantes et grotesques aux couleurs flashy (voir Louise Fletcher, l’infirmière en chef Ratched de Vol au dessus d’un nid de coucou, gober une grenouille est assez croustillant).
Les effets spéciaux sont excellents. Des décors dépouillés et expressionnistes du film de 1953, on passe ici à un vaisseau plus organique (que l’on doit à John « Star Wars » Dykstra) et les créatures sont superbes, de « L’Intelligence Suprême » qui ressemble à un lointain cousin de Krang, l’adversaire des Tortues Ninja, aux « drones » martiens pleins de dents. Ces monstres sont l’oeuvre de Stan Winsont et de ses équipes, qui travaillaient également à la même période sur Aliens de James Cameron et Predator de John McTiernan.
En revoyant L’Invasion vient de Mars, le seul élément qui m’a vraiment fait tiquer est l’interprétation. Le casting est parti totalement en vrille, Karen Black, vue notamment chez Bob Rafelson (Cinq pièces faciles) et Alfred Hitchcock (Complot de famille), en tête. Mais cette réserve mise à part, Tobe Hooper a concocté avec cet hommage au cinoche de son enfance une très sympathique série B.
Et bon appétit !