Discutez de L’Incroyable Hulk (1977)
Depuis hier (lundi 4 novembre 2019), Paramount Channel entame la rediffusion de la série L’Incroyable Hulk, avec en vedette Bill Bixby dans le rôle de David Banner et Lou Ferrigno dans celui de son alter-ego vert et tout en muscles.
La série avait récemment été remasterisée à l’occasion de sa sortie en Bluray. C’est là l’occasion de la revoir dans son contexte d’origine, c’est à dire diffusée de façon ponctuelle, tous les jours de la semaine à 16h30 sauf le week-end.
C’est aussi l’occasion de revoir le téléfilm pilote, qu’il n’est pas interdit de préférer aux incarnations filmées de ces vingt dernières années. Les scènes de métamorphose sont somme toute bien fichues, les clins d’œil cinéphiles (notamment à Frankenstein) bien intégrés, et les ajouts de Kenneth Johnson au mythe assez logiques pour le format (une triple mort fondatrice pour Banner, celle des deux femmes de sa vie et celle de sa propre identité). Même si c’est du mélo, Ferrigno nous offre une scène assez émouvante où « la Créature » est confronté à la mort, avec une interprétation qui préfigure à bien des égards celle de Christophe Lambert dans Greystoke (pas seulement à cause du front).
Le reste de la série peut se résumer à « Le Fugitif peint en vert », mais est-ce vraiment un défaut ? Après tout, Le Fugitif n’a pas été remasterisé, lui, et n’a pas été rediffusé depuis si longtemps que 80% (au pif) des gens qui lisent cette phrase doivent croire que je parle d’Harrison Ford. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter, de temps à autres, par cette recette d’un temps révolu où les héros, à l’abri de cette coutume barbare qu’est le binge watching, pouvaient se laisser aller à la pratique de l’itération rituelle, déchirer leur chemise, se fâcher tout vert, et bouleverser le destin des seconds rôles du jour, dans un village ou un quartier servant de théâtre à un mini-film?
Ainsi, le premier épisode de la série, diffusé aujourd’hui (et rediffusé demain), qui suit le pilote en deux parties, nous rejoue Rocky et toutes les histoires de boxeurs ratés d’Hollywood, avec en bonus Hulk Ferrigno qui fait des cabrioles dans une cage suspendue au dessus du ring. Alors, pourquoi pas ? Bien sûr, c’est pas du Twin Peaks, mais d’un autre côté, on me murmure à l’oreillette que même la nouvelle série Twin Peaks, c’est pas du Twin Peaks, alors les a priori, hein…
Avec la récente programmation du Batman d’Adam West sur Toonami, c’est à croire que les programmateurs se sont donné le mot pour comprendre subitement qu’il existait un patrimoine super-héroïque télévisé. Encore un effort, et au bout de dix ans, on finira peut-être par avoir Supaidaman diffusé en VF quelque part (bon, un gros effort, quand même…) ?
Mon billet sur le téléfilm Le Procès de L’Incroyable Hulk :
Un documentaire sur la série, posté trois fois sur Youtube (c’est dire le succès!), donc si le lien disparaît, vous pouvez toujours tenter une recherche.
On notera, comme toujours, le triste manque d’humilité de Kenneth Johnson par rapport au matériau original (« that ludicrous thing called The Hulk »…) qui enrobe d’un nuage d’antipathie sa petite série somme toute agréable à regarder à doses homéopathiques. Et l’histoire du producteur télé qui trouve l’inspiration en lisant Javert contre Jean Valjean, j’y crois pas une seconde. La généalogie de cet Hulk est simple : Le Fugitif → L’Incroyable Hulk → La Malédiction du Loup-Garou (si vous ne vous en souvenez pas, c’est normal).
Enfin, comme le rappelait le Doc, ils ont montré Jack Kirby à la télé dans un épisode, on va leur accorder ça…
Ouais, ça revient dans toutes ses interviews, j’ai l’impression, même celle qu’il avait accordée à Comic Box…
La Malédiction du Loup-Garou (si vous ne vous en souvenez pas, c’est normal).
Jamais revue, mais j’aimais bien la regarder quand j’étais ado. Je me souviens surtout des scènes de transformation et de cette sacrée tronche de Chuck Connors…
Sa transformation à lui était particulièrement gratinée : il s’arrachait la peau en passant par son œil borgne. Avec Manimal quelques années plus tôt, et dans une certaine mesure le clip de Thriller, cette série fut ma « gateway drug » vers des choses plus corsées comme Le Loup-Garou de Londres et Hurlements.
Je pense que ce qui pourrait compromettre un remastering, voire une rediff, c’est que la série était tournée en vidéo (on était à l’orée des années 90, ça devenait la règle).
Steve Epting :
Lou Ferrigno dans son propre (double) rôle dans un épisode l’Homme qui tombe à pic :
(désolé, l’image est pas terrible)
Série américaine
Créée par Kenneth Johnson
Avec Bill Bixby, Lou Ferrigno…
5 saisons, 80 épisodes et 5 téléfilms
Diffusée en 1977 (pour le pilote) et entre 1978 et 1982 pour les 5 saisons
Mon plus vieux souvenir de L’Incroyable Hulk remonte à ces après-midis des années 80 où je regardais David Banner déchirer ses chemises et piquer une colère verte dans la série télévisée de Kenneth Johnson. Cela a déjà été répété maintes fois (dont ci-dessus par Jay Wicky) : Kenneth Johnson, le créateur des séries L’Homme qui valait 3 Milliards et Super Jaimie, n’en avait rien à faire des comics, dont Hulk qu’il trouvait « absurde ». Il aimait à dire qu’il s’est enfui en criant quand le boss de la branche télévision de la Universal lui a proposé de travailler sur l’un des personnages Marvel dont il venait d’acquérir les droits.
Mais Johnson devait avoir besoin du boulot puisqu’il a fini par accepter la proposition de développer une série sur le titan vert de Marvel en se basant sur des références classiques comme Les Misérables (pour lui, Banner est Valjean, le reporter Jack McGee est Javert) et Dr Jekyll et Mr Hyde. Bon, le format du show rappelle surtout la série TV Le Fugitif, avec son personnage principal qui parcourt les routes de l’Amérique après avoir été injustement accusé de meurtre.
Kenneth Johnson voulait une série au ton « adulte », plus drame psychologique qu’action musclée, et a tout fait pour gommer les liens aux comics. C’est notamment pour cela que Hulk ne parle pas et que Bruce Banner se prénomme David (les allitérations, ce n’était pas son truc…et il se dit que l’excuse du Bruce refusé parce que le prénom faisait trop gay est une « légende urbaine »). Johnson voulait même que Hulk soit rouge mais cela lui a été refusé (là, il était précurseur).
Vétéran du petit écran, Bill Bixby (Mon Martien Favori, Le Magicien…) a livré une interprétation solide dans le rôle principal. Quand j’étais plus jeune, je trouvais son Banner sympathique et touchant dans l’expression du destin tragique qui a fait de lui un vagabond solitaire. La présence de Hulk est réduite, il n’apparaît souvent que deux fois, dans le premier acte et le dernier. Le culturiste Lou Ferrigno a fait ses débuts d’acteur avec ce qui reste son rôle le plus emblématique, remplaçant au pied levé Richard Kiel (il ne reste qu’un plan furtif de Kiel dans le pilote).
Si les épisodes sont généralement déconnectés les uns des autres, il y a un fil rouge amené par le seul autre protagoniste régulier, le reporter Jack McGee (incarné par Jack Colvin) qui traque Banner et Hulk à travers le pays. Ted Cassidy a enregistré les grognements de Hulk dans les saisons 1 et 2, tâche qui est ensuite revenue à Charles Napier pour le reste de la série après le décès de Cassidy.
Je l’avoue, je n’avais pas revu d’épisodes de L’Incroyable Hulk depuis…très, très longtemps. J’en ai pioché un au hasard (S2E10) pour ce petit billet et le résultat reste fidèle à mes souvenirs. De passage dans une petite ville, Banner est arrêté pour vagabondage et sert de bouc émissaire dans une affaire de meurtre montée par un shérif corrompu. Avec l’aide de l’épouse de la victime, il va tenter de prouver son innocence. C’est bien joué (en tête connue de la petite lucarne, il y a Dana Elcar, qui venait de terminer le tournage des Têtes Brûlées) mais la structure et les rebondissements sont ultra-classiques, menant vers une fin prévisible…et les notes mélancoliques du Lonely Man de Joe Harnell…
Le docteur David Banner, médecin et homme de science, cherchant à canaliser les forces occultes que recèle tout être humain, voit un jour la chimie de son organisme modifiée par une émission trop forte de rayons gamma. Depuis, lorsqu’il ressent une offense ou un choc émotionnel, une saisissante métamorphose s’opère. La créature qu’il devient, animée par la rage, soulève l’inlassable curiosité d’un journaliste. La créature est recherchée pour un meurtre qu’elle n’a pas commis. David Banner est officiellement mort et il doit le rester aux yeux de tous jusqu’à ce qu’il arrive à contrôler la fureur dévastatrice qui sommeille en lui.
Ah … mes premiers moments avec la Cinq. La réception déplorable mais on s’en contentait.
Moi c’était plutôt TF1 mais je me souviens avoir vu le téléfilm avec Hulk et Thor sur la Cinq…
Dave Aikins :
Pub !
Mark Wright
Dana Black