L'INVASION SECRÈTE (Roger Corman)

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REALISATEUR

Roger Corman

SCENARISTE

R. Wright Campbell

DISTRIBUTION

Stewart Granger, Raf Vallone, Mickey Rooney, Edd Byrnes, Henry Silva, William Campbell…

INFOS

Long métrage américain
Genre : guerre
Titre original : The Secret Invasion
Année de production : 1964

Tout au long de sa prolifique carrière de réalisateur et surtout de producteur (plus de 400 films !), Roger Corman a plus d’une fois capitalisé sur les grands succès du moments (Piranhas est sa réponse aux Dents de la Mer, Les Mercenaires de l’Espace est sa réponse à Star Wars, La Galaxie de la Terreur est son Alien…et ainsi de suite). Mais avec L’Invasion Secrète, film de guerre méconnu tourné entre ses deux dernières adaptations d’Edgar Allen Poe (Le Masque de la Mort Rouge et La Tombe de Ligeia), il a précédé l’un des plus grands classiques du genre.

En effet, trois ans avant Robert Aldrich et ses Douze Salopards, Roger Corman et son frère Gene enrôlaient une bande de prisonniers cosmopolites aux compétences spécifiques dans une dangereuse mission en échange d’une amnistie : attaquer un château en Yougoslavie pour récupérer un général italien opposé à Mussolini détenu par les nazis. Mais comme Corman n’avait pas le budget d’un Robert Aldrich (et malgré l’appui d’un studio, United Artists), le roi de la série B n’avait que 6 « salopards » à disposition (et pas 5, ils en ont manifestement oublié un sur l’affiche).

Le « Major Fou », c’est Stewart Granger, vieille gloire d’Hollywood (Le Prisonnier de Zenda, Les Mines du Roi Salomon…) qui débutait la phase « série B » de sa carrière (il se retrouvera la même année en Allemagne pour jouer dans les Winnetou, la plus célèbre série de « western choucroute »). Cette mission se révélera très personnelle pour le militaire, qui n’est pas le personnage le plus intéressant du lot. Il se fait en effet vite voler la vedette par des « salopards »…qui ne sont pas si salopards que ça en fait.
L’italien Raf Vallone (L’Or se barre) s’impose comme le leader naturel de l’équipe dans le rôle du « Maître Criminel », l’organisateur du plan de récupération. Mickey Rooney (Diamants sur canapé) en fait des caisses en terroriste irlandais (et donc spécialiste des explosifs) qui ne tient pas en place.

Le gominé Edd Byrnes (Les Commandos passent à l’attaque) est le « Faussaire ». Assez fade comparé aux deux derniers membres de l’équipe. Le français Jean Saval, l’expert en déguisements (celui qui a été oublié sur l’affiche), est incarné par l’américain William Campbell bien connu des fans de Star Trek (il a joué Trelane et le klingon Koloth). Et cette incroyable tronche de Henry Silva est, comme souvent dans sa carrière, l’« Assassin ». Il n’a pas beaucoup de répliques…et il a à peine deux expressions faciales…mais ce tueur « aux yeux morts » est au centre d’une scène particulièrement intense et bouleversante se déroulant dans un cimetière (avec une ambiance soignée, à la lisière de l’horreur).

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Malgré de bonnes idées (et d’autres un peu plus saugrenues), le scénario de L’Invasion Secrète n’est pas très bien équilibré. La phase d’entraînement des recrues est vite expédiée (avec un montage un peu trop haché) et si l’équipe arrive rapidement sur le lieu de l’action, le récit connaît ensuite un gros ventre mou avant un dernier acte riche en action. L’assaut final, dans de splendides décors naturels qui rappellent Les Canons de Navarone, fait parler la poudre…mais ces exploits guerriers tirent tout de même un peu trop en longueur.

Le montage n’est donc pas le point fort de cette série B inégale, qui vaut surtout pour sa solide distribution (Raf Vallone et Henry Silva en tête) et quelques péripéties bien ficelées.