PSYCHOSE II (Richard Franklin)

Suspense/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Richard Franklin
Scénarisé par Tom Holland
Avec Anthony Perkins, Meg Tilly, Robert Loggia, Vera Miles…
Titre original : Psycho II
Année de production : 1983

Au début des années 80, le romancier Robert Bloch s’est lancé dans l’écriture d’une suite de ce qui reste son plus célèbre roman (principalement grâce à la popularité de l’adaptation qui en a été faite par Alfred Hitchcock), Psychose. Je n’ai jamais lu ces deux livres et d’après le résumé disponible sur le net, Psychose II se présente comme une critique de l’évolution du cinéma horrifique américain, montrant un Norman Bates évadé de l’asile et n’appréciant guère qu’un film sur son histoire soit en cours de tournage. D’après une interview de Bloch, la Universal, qui détenait toujours les droits cinématographiques de Psychose, a détesté l’idée…mais la publicité autour du bouquin a poussé le studio à mettre en chantier un nouveau projet déconnecté du Psychose II version papier.

L’homme qui a eu la lourde tâche de succéder à Alfred Hitchock fut l’un de ses étudiants, l’australien Richard Franklin, solide artisan de l’ozploitation avec de très bonnes séries B comme Patrick et Déviation Mortelle. Au scénario, on retrouve Tom Holland, qui venait de signer le script de Class 1984 avant de passer ensuite derrière la caméra avec Vampire, vous avez dit vampire ? et Jeu d’enfant, le premier Chucky. Cette suite est co-produite par Hilton A. Green, l’assistant d’Hitchcock sur Psychose.

Il était un temps question que Psychose II devienne un téléfilm pour le câble…et Christopher Walken aurait même été approché pour reprendre le rôle de Norman Bates. Anthony Perkins n’était au départ pas vraiment intéressé avant de changer d’avis à la lecture du scénario, ce qui a alors changé l’ampleur du projet. S’il a tourné sous la direction de nombreux et différents réalisateurs (Mike Nichols, John Milius, Sidney Lumet, Claude Chabrol, John Huston…), Anthony Perkins a rarement tenu le haut de l’affiche et Psychose II lui a permis de revenir au premier plan après de nombreux seconds rôles…et malgré la crainte d’être à nouveau catalogué…

Il reste excellent dans l’expression des troubles du personnage, mélange de fragilité et de danger, qui aura fortement dominé sa carrière. Après avoir passé plus de vingt ans dans un hôpital psychiatrique, Norman Bates est relâché grâce aux efforts de son médecin, le Dr Raymond (campé par Robert Loggia) et contre l’avis de Lila Loomis (à nouveau incarnée par Vera Miles en mode amère et revancharde). Norman se réinstalle dans la maison familiale (décor emblématique du cinéma d’horreur) et travaille comme serveur dans un café. Là, il se lie d’amitié avec Mary (la mimi Meg Tilly), qui s’installe chez Norman lorsqu’elle se retrouve à la rue. Tout semble aller pour le mieux…mais les démons de Norman ne resteront pas longtemps endormis…

Cela va sans dire, le Psychose d’Alfred Hitchcock est un chef d’oeuvre qui se suffit à lui-même et n’avait nullement besoin de suite. Le long métrage de Richard Franklin a certes ses défauts (la musique de Jerry Goldsmith est un chouïa envahissante, certains développements sont un brin grotesques…) mais il n’a rien de déshonorant grâce à la qualité de l’interprétation, une atmosphère bien travaillée et un dernier acte mouvementé marqué par une poignée de scènes-chocs efficaces.

Malgré une très grosse compétition (la sortie a eu lieu une semaine après celle du Retour du Jedi), Psychose II fut assez rentable pour justifier la production d’un troisième volet en 1986, pour lequel Anthony Perkins a fait ses débuts en tant que réalisateur.