RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Aout/Octobre avec pas mal de epic déjà annoncés mais repoussés les news










Les divers feuilletons consacrés à Wolverine dans l’anthologie Marvel Comics Presents ont donné quelques pépites (on pense au premier récit, qui nous a emmenés à Madripoor, et bien entendu au « Weapon X » de Barry Windsor-Smith), mais tout n’était pas formidable : fatalement, dans une telle production, qui nécessite en l’occurrence huit pages du griffu tous les quinze jours sans qu’il soit possible d’y raconter grand-chose puisque les grosses affaires se règlent dans la série mensuelle Wolverine ou dans Uncanny X-Men, tout n’est pas de top niveau.

Dans les années 2000, l’éditeur choisit de réimprimer toutes ces histoires dans l’ordre de parution au sein du sommaire de MCP. La collection s’intitule tout simplement Marvel Comics Presents Wolverine. Je ne sais pas combien il y en a eu (je suis sûr que quelqu’un ici aura le courage de dénicher la réponse). Pour ma part, je n’en ai qu’un tome, le troisième, que j’ai dû trouver dans un rayon de soldes. Et à la relecture, je flaire que ce n’est pas le meilleur.

Le recueil assemble deux histoires. La première, publiée initialement dans Marvel Comics Presents #51 à 54, est due à Rob Liefeld et Fabian Nicieza. Le dessinateur semble éprouver une fascination pour le Canadien griffu et les personnages mi-hommes mi-animaux, et oppose ici Logan à Wildchild, un échappé de la Beta Flight.

Parallèlement, on suit Heather Hudson qui apprend que le jeune enfant sauvage s’est échappé. Le premier récit montre une confrontation initiale et un flash-back remontant à la période où les deux surhommes bestiaux grenouillaient dans les couloirs gouvernementaux.

Le deuxième chapitre est plus intéressant, parce qu’il montre en parallèle les recherches de Wolverine et de Heather, qui tombe sous les coups de Wildchild, provoquant la colère de Logan.

Le chapitre de conclusion montre un duel dans un décor de forêt, où Wolverine lutte contre des loups que Wildchild envoie contre lui, jusqu’à ce que tous deux tombent dans un torrent, soient séparés, laissant leur confrontation irrésolue.

Clairement, le récit n’est là que pour faire plaisir à Liefeld, qui aligne des cases encombrées de traits de vitesse et des gros plans aux sourires sadiques (et aux dents surnuméraires). Nicieza, qui participe à la construction du récit mais surtout qui signe les textes, parvient à donner un semblant de cohérence avec une voix off qui fonctionne pas trop mal. Mais plein d’idées sont oubliées en route (la relation passée entre Logan et Wildchild, les origines de ce dernier, le sort de Heather à l’hôpital), à croire que le récit était prévu pour un format plus long puis rapidement écourté.

Le deuxième récit reprend les chapitres publiés à l’origine dans Marvel Comics Presents #54 à 61. Le scénario est signé Michael Higgins et le dessin confié à Dave Ross. Cette fois, Logan va être confronté à Hulk, qui est dans son stade « Mister Fixit », tout gris avec une intelligence assez vive.

Le premier épisode est assez confus : Wolverine conduit, sauve un autostoppeur d’une attaque d’ours, laisse son invité repartir, puis va le chercher et découvre qu’il s’agit de Hulk, transformé une fois la nuit tombée. Entre-temps, une planche montre le griffu, torse nu, asséné des coups de griffes. Voilà qui semble saugrenu, mal placé, mal raconté.

Le deuxième épisode est une baston à l’issue de laquelle les deux adversaires se rabibochent autour d’un bon rôti d’ours. À la fin du chapitre, Wolverine, accusé d’être un assassin, est arrêté. Est-ce en lien avec la page bizarre du numéro précédent ? Higgins semble avoir du mal avec les subplots.

Le troisième volet semble un peu mieux construit, laissant entendre qu’il y a deux Wolverine. L’affaire s’éclaircit un brin, mais c’est quand même pas fameux. Higgins rajoute des personnages inutiles (les hippies…) afin de mettre en scène le parcours de Banner tandis que Logan est en prison, mais s’évade.

Le quatrième chapitre confronte Hulk avec le faux Wolverine, lors d’une prise d’otage dans une pharmacie. Rebelote, baston, qui s’étale sur le numéro suivant À la fin du cinquième épisode, le titan v… euh… gris semble reconnaître son interlocuteur. Tant mieux.

Il faut donc attendre le sixième chapitre pour comprendre de qui il retourne : le faux Wolverine est en fait Calvin Rankin, alias Mimic, l’allié / ennemi des premiers X-Men dont à l’époque la dernière apparition remontait aux Incredible Hulk de Steve Englehart. Jouant sur sa proximité géographique (le Canada), Higgins postule que le pouvoir auto-guérisseur de Wolverine a été capté par Mimic, ce qui lui a permis de survivre à l’irradiation subie quand il a absorbé l’énergie gamma de Hulk.

L’idée en soi est plutôt chouette, permettant de remettre en selle un vieux personnage au potentiel de pathos évident (et en plus, moi, je me demandais comment il s’en était sorti : voilà, j’ai trouvé !). Mais le feuilleton, qui souffre d’une décompression évidente dans ses premiers épisodes, pâtit ici d’un flash-back trop dense, bourré de texte et un peu indigeste.

Les deux derniers chapitres renouent avec le bazar incohérent du début : Hulk devient fou (parce qu’il a bu un truc pas cool proposé par les hippies : super rebondissement d’une grande finesse) et les deux Wolverine doivent le calmer.

À l’issue de tout ce foutoir, Mimic est attiré par d’étranges lumières qui le conduisent à la grotte où son père (lié d’une manière obscures aux origines de Wolverine, on n’en saura pas plus) a mené des expériences sur lui. À nouveau, Higgins entasse des pavés indigestes : la saga a vraiment un problème de rythme. Le scénariste conclut cependant sur une chouette idée : Mimic part au Japon afin de suivre un parcours spirituel comparable à celui de Wolverine et de retrouver la sérénité.

Bilan donc assez médiocre pour ce tome, qui propose cependant une jolie présentation, chaque chapitre étant séparé des autres et annoncé par la reproduction de la double couverture du numéro où il a été publié à l’origine.

Jim

2 « J'aime »

J’ai toujours bien aimé Mimic.

Ouais, moi aussi.
Ici, on sent que l’intention est bonne, mais l’exécution est catastrophique.

Jim

1 « J'aime »

Le truc de Liefeld, on l’a pas eu en vf ?

X-Men n° 6 & 7 (Semic)

Tu titilles ma morbidité !

1 « J'aime »

Ah ouais ? Je ne m’en souviens même pas. C’est dire.

Jim

3 « J'aime »

Pas que !

En 1988, Marvel faisait paraître un de ces petits TPB timides qui préfiguraient la grande invasion de recueils qui arrivera une quinzaine d’années plus tard, et qui utilisaient du matériel prestigieux réalisé par des auteurs renommés (et c’est là qu’on se rend compte que ça bien changé, aujourd’hui que tout ou presque déboule en TPB). Sensational Spider-Man contenait les deux Spider-Man Annuals réalisés conjointement par Denny O’Neil et Frank Miller (avec, en inexplicable bonus, une courte aventure de Spidey et Johnny Storm par Lee, Kirby et Ditko).

Les deux Annuals concernés sont les numéros 14 et 15, respectivement encrés par Tom Palmer (avec Doctor Strange) et Klaus Janson (avec le Punisher). Étrangement, ils ont placé les deux récits dans l’ordre inverse, ouvrant avec le récit où figurent le justicier expéditif et le Doctor Octopus, ennemi de longue date du Tisseur.

Puisque Soyouz a déjà évoqué cet épisode, je n’hésite pas à reprendre ses propos :

Comme le rappelle l’auteur de cette « review », le récit ne manque pas d’humour, malgré le sujet et le caractère des intervenants. Par exemple, il y a ces scènes récurrentes où Urich téléphone à Jameson, dans des cases en coin de page où Spidey passe dans le décor sans le voir, actionnant les mécanismes de l’humour de répétition.

L’Annual constitue aussi un jeu de références, dont la plus évidentes est celle qui renvoie au premier Annual dessiné par Ditko où sont présentés aux lecteurs les Sinister Six. Ainsi, Miller dessine une pleine page où le héros assène un coup à Doc Ock, reprenant le principe établi par Ditko où le héros affronte chacun des Sinister Six dans une pleine page.

Comparaison (et l’on remarquera qu’Ed Hannigan a fait la même chose dans un Spectacular Spider-Man où le héros affronte un adolescent fan d’Octopus) :

Autre référence, repérée par Marko :

L’autre Annual, donc publié un an plus tôt aux États-Unis, est bien moins « street level », puisqu’il implique un intrigue magique où se croisent Doctor Doom, Dormammu et Doctor Strange.

Cette fois-ci, je laisse parler Marko :

Au sujet de Shrapnel, plus d’informations ici :

Formellement, Frank Miller s’amuse. Non seulement il invoque l’esprit de Steve Ditko dans la représentation des mondes magiques et des sorts jetés, mais aussi dans le portrait d’une ville inondée par la pluie et envahie par les ombres, mais en plus il s’ingénie à traiter les ouvertures de séquences de manière particulière.

Dans l’Annual #15, il utilise des manchettes de journaux afin de rythmer le récit. Ici, il dessine des cases en hachures qui se marient avec les lettrines et les faux bords de pages, évoquant les enluminures des manuscrits médiévaux (et O’Neil s’amuse à faire des blagues sur les scribes des vieux livres, qui donnent du fil à retordre à Strange).

En cela, il est magnifiquement soutenu par le lettrage astucieux, élégant et inventif de Joe Rosen, qui déploie des trésors de finesse sur ces pages tout de même très denses.

Un Annual très beau, assez passionnant et réalisé avec soin par deux auteurs impliqués. Un chouette jalon, et personne ne sera étonné que ce genre de matériel ait fait l’objet d’une réédition à la fin des années 1980.

Jim

3 « J'aime »

Faut que je me le chope, ce Cristal Magique.
L’annual n’a pas été publié dans l!integrale Doc Strange ?

On me prête de ces choses.

C’est un annual spidey.

Comme l’annual Spidey dans l’intégrale Pupu.

Héhéhé

Jim

Je l ai dans la collec carrefour les grandes alliances

Koissa ? Allaince avec le Doc ?

Ouais, c’était une collection à pas cher, présentant des « team-ups » (je sais que tu comprends mieux en anglais). J’en ai pris au moins un, celui avec Spider-Man et Wolverine, je crois à cause de la mini de Jason Aaron.


Ah, si, j’ai pris aussi le Falcon / Winter Soldier.

Et j’ai acheté le Spider-Man / Fantastic Four et le Wanda / Vision aussi, pour un pote.

Jim

Un Normand m’a pris celui-ci.

Y a des gens bien en Normandie, comme quoi…

Jim