oui enfin l’idée ce n’est pas de la dégoutée du personnage hein
Ouais, j’allais aussi conseiller ça.
Jim
May
She-Hulk Epic Collection Vol. 3: Breaking The Fourth Wall (already fished) - collects Sensational She-Hulk (1989) #1-12, She-Hulk: Ceremony (1989) #1-2; material from Solo Avengers (1987) #14, Marvel Comics Presents (1988) #18 & Marvel Fanfare (1982) #48.
Iron Man Epic Collection Vol. 5: Battle Royal - collects Iron Man (1968) #47-67.
Star Wars Legends Epic Collection: Tales Of The Jedi Vol. 2 - collects Star Wars: Tales of the Jedi — The Golden Age of the Sith (1996) #0-5, Star Wars: Tales of the Jedi — The Fall of the Sith Empire (1997) #1-5, Star Wars: Tales of the Jedi (1993) #1-5 and Star Wars: Tales of the Jedi — The Freedon Nadd Uprising (1944) #1-2.
Ghost Rider Epic Collection Vol. 1: Hell On Wheels - collects Marvel Spotlight (1971) #5-12, Ghost Rider (1972) #1-11 and Marvel Team-Up (1972) #15.
June
Star Wars Legends Epic Collection: The Clone Wars Vol. 4 (previously announced) - collects Free comicbook Day 2005: Star Wars #1; Star Wars: Darth Maul - Son of Dathomir #1-4; Star Wars: Republic #74-77 and #81-83; Star Wars: Episode III - Revenge of the Sith #1-4; Star Wars: Tag & Bink II #2; and material from Star Wars Visionaries and Star Wars Tales #4.
Amazing Spider-Man Epic Collection Vol. 8: Man-Wolf at Midnight - collects Amazing Spider-Man (1963) #124-142, Giant-Size Super-Heroes (1974) #1; material from Marvel Treasury Edition (1974) #1.
New Mutants Epic Collection Vol. 8: the End Of The Beginning - collects New Mutants (1983) #95-100 & Annual #7, Uncanny X-Men (1963) #270-272, X-Factor (1986) #60-62; material from New Warriors Annual (1990) #1, Uncanny X-Men Annual #15 and X-Factor Annual; #6.
Wolverine Epic Collection Vol.9: Tooth And Claw - collects Wolverine (1988) #101-109, 102.5 & Annual '96, Venom: Tooth And Claw (1996) #1-3, Logan: Path Of The Warlord (1996) #1 and Logan: Shadow Society (1996) #1.
Generation X Epic Collection Vol. 2: Emplate’s Revenge - collects Generation X (1995) #10-23, Annual #95-96 & San Diego Preview (1994) #1; material from Incredible Hulk Annual '97.
July
Star Wars Legends Epic Collection: The Empire Vol. 7 - collects Star Wars: Blood Ties (2010) #1-4, Star Wars: Blood Ties - Boba Fett Is Dead (2012) #1-4, Star Wars: Empire (2002) #1-4, Star Wars Underworld: the Yavin Vassilika (200) #1, Free comicbook Day 2013, material from Star Wars Tales #1-2, 6 & 16.
Power Man and Iron Fist Epic Collection Vol. 4 - collects Power Man and Iron Fist (1978) #108-125 .
Avengers Epic Collection Vol. 8 : Kang War - collects Avengers (1963) #129-149, Giant-Size Avengers (1974) #2-4, Giant-Size Super-Heroes (1974) #1 (?); material from FOOM #12 and Marvel Treasury Edition (1974) #7.
Captain America Epic Collection Vol. 11: Sturm Und Drang - collects Captain America (1968) #286-301 & Annual #7, Falcon (1983) #1-4.
August
Star Wars Legends Epic Collection: The Menace Revealed Vol. 3 (previously announced) - collects Star Wars (1998) #36-45, Star Wars: Jedi Quest (2001) #1-4, Star Wars: Jango Fett (2002) #1, Star Wars: Zam Wesell (2002) #1
Doctor Strange Epic Collection Vol. 10: Infinity War - collects Doctor Strange, Sorcerer Supreme (1988) #34-47 & Annual #3, Silver Surfer (1987) #67, Spider-Mam/Dr. Strange: The Way To Dusty Death (1992) #1
Fantastic Four Epic Collection Vol. 8: Annihilus Revealed - collects Fantastic Four (1961) #126-146, Giant-Size Super-Stars (1974) #1, material from FOOM #1, 4 & 5.
Daredevil Epic Collection Vol. 8: It Comes with Claws - collects Daredevil 91964) #234-252.
La suite du dernier Epic.
la fin de Dematteis… le dernier epic c etait The Captain et entre il y aura la periode pré fighting chance
Très vivement conseillée.
Jim
Daredevil Vol. 16 - Collects Daredevil #173-181, What If #28 and #35, Bizarre Adventures #28 and Marvel Fanfare #1.
The Spectacular Spider-Man Vol. 5 - collects The Spectacular Spider-Man (1976) #56-66 & Annual #3
Captain America Vol. 14 - collects Captain America (1968) #247-260
Incredible Hulk Vol. 16 - collects Incredible Hulk (1968) #245-255 & Marvel Treasury Edition (1974) #25
Werewolf By Night Vol. 1 - collects Marvel Spotlight (1971) #2-4, Werewolf By Night (1972) #1-8 & Marvel Team-Up (1972) #12
Le second omnibus X-Factor (depuis le temps que j’attendais ça, comme dirait le jeune Jamshed Nahasapeemapetilon) :
X-Factor By Peter David Vol. 2 - collects Madrox (2004) #1-5, X-Factor (2005) #1-39 (A-Stories only for #21-24), X-Factor: The Quick and the Dead (2008) #1, X-Factor Special: Layla Miller (2008) #1 and She-Hulk (2005) #31.
Je l’ai terminé.
J’ai mis du temps car, inconsciemment, « je ne voulais pas » le finir, tant j’ai « rêvé » de lire toute cette saga, en entier, sans le pouvoir, étant plus jeune.
Mais je l’ai terminé !
Et j’en suis très content.
Bob Harras maintient une grande cohérence dans sa saga The Gathering tout au long d’un très grand nombre de pages et d’épisodes, même si Proctor fait (trop) souvent office du cliché du manipulateur dans l’ombre. On voit finalement trop peu les Gatherers, pas assez montrés et surtout creusés.
Clairement, un remake en 2021 aurait quantité de one-shots sur les différents doubles plus ou moins maléfiques des Avengers. Ce serait sûrement trop, mais ça permettrait de poursuivre le plaisir, bien qu’ici il y ait le « frisson » de l’inconnu et de l’imagination qui comble les blancs. Bref.
En soi, ma lecture a été faite sous deux visions, deux façons de lire et de juger.
La première a été le plaisir de lecture « classique ».
L’ensemble a bien sûr le goût des comics des 90s, mais tout passe plutôt bien. Steve Epting signe l’essentiel des numéros, avec un style que j’apprécie beaucoup, très dynamique et vif, avec souvent de jolis jeux d’ombre. Rétrospectivement, je préfère ce style-là à celui qu’il a eu sur les Captain America d’Ed Brubaker, plus « joli », plus « propre », mais trop figé et en soi « trop propre ». Ici, c’est souvent un peu crade, un peu nerveux, j’aime.
Le scénario de Bob Harras multiplie les rebondissements et les bagarres, avec aussi quelques moments d’émotion bien vus. J’apprécie le soin sur les personnages, même si certains restent clichés. Deathcry est le prototype de la femme dangereuse des 90s, mais son rapport et son flirt agressif avec Vision fonctionnent. Vision est lui aussi bien creusé, Harras revenant au forceps sur les « apports » de John Byrne dans les West Coast Avengers, en réhumanisant le personnage. Ca y va franco, avec un Evil Vision un peu neuneu, mais ça fait bien le job.
Proctor demeure un bon super-vilain classique, avec un lien personnel avec les Avengers, une envie de nuire et les moyens pour. La vue d’un Gardien (Ute) vaincu, soumis, torturé reste marquante, et les Gatherers sont de bons adversaires. Les éléments sur la folie de Circé sont pertinents, avec notamment de bons doutes sur les meurtres qu’elle aurait commis. La résolution est un peu facile, car elle fait de Proctor un être surpuissant sans qu’on sache forcément d’où ça vient, mais « ça passe ».
Je retiens surtout, en fait, le très bon travail sur les personnages. Oh, tous ne sont pas logés à la même enseigne : Hercule est creusé mais superficiellement, avec un look plus proche de la série TV de l’époque, et une approche plus sérieuse que le lourdaud classique qu’il (est) était (trop) souvent devenu ; Captain America ne fait que des passages, bien que l’édition contienne un numéro de Marvel Age où Bob Harras explique ne pas le vouloir car il fait trop d’ombre aux autres ; Black Widow n’est qu’une ombre, une donneuse d’ordres sympathique mais effacée. Le focus est bien sur Circé, personnage troublé bien écrit car troublant ; Crystal, « la nouvelle » qui découvre tout comme le lecteur, et a un très bel arc narratif sentiment avec Black Knight et Quicksilver, lui aussi de plus en plus présent sur la fin, avec de beaux moments ; et donc Black Knight, sur lequel on reviendra.
Il y a de la tension, il y a de la pression. Le crossover Bloodties avec les X-Men est plutôt bon, même si la menace de Fabian Cortez paraît désormais « faible », des années après. La planche où il menace Luna est quand même terrible.
Le final, en fin, est un rien décevant, même si Bob Harras l’étire sur plusieurs épisodes. Il ramène Cap’, Thunderstrike sans qu’ils servent vraiment. Proctor bénéficie d’un épisode d’origines, qui fait bien le job, avant une conclusion rude et sèche, un peu précipitée sur lui (il se fait avoir facilement, hein). Mais ce sont bien les dernières pages qui touchent, avec Circé « obligée » de partir, de quitter cette dimension car son Mahd Wy’ry empire (et parce que Dane s’est libéré du Gann Josin, un peu facilement aussi). Et Dane, « enfin libre », qui décide d’agir en son âme et conscience, avec un épilogue récitatif final de Crystal, qui m’a évidemment touché.
Bien évidemment, ma deuxième grille de lecture vise Black Knight lui-même… et quel festival !
Je retrouve ici tout ce que j’ai pu aimer dans le personnage, lié à des lectures d’époque sur cette période. Bob Harras le dit dans le Marvel Age : il en fait celui auquel le lecteur peut s’identifier, « le héros » de cette saga et de cette période. Bon, le héros des 90s doit avoir les cheveux mi-longs, des bandanas, une attitude badass assumée, un côté rebelle… a posteriori, c’est parfois un peu risible, mais ça fonctionne. D’une part du fait du Gann Josin, qui perturbe Dane. De l’autre, parce que comme Harras le dit, Dane est entouré de dieux, super-soldats et autres surhumains, et s’il veut bien faire, il est inconsciemment limité et crispé par son statut de « simple humain ».
Bob Harras multiplie les éléments et rajouts sur lui, que ça soit Bloodwraith en double négatif ou le fameux triangle amoureux. Ce dernier fonctionne bien, dure longuement, mais livre surtout de très beaux moments d’émotion inattendus. La discussion Pietro/Dane où le premier vient, malgré son ego, demander au second de laisser une chance à son mariage, c’est juste superbe de caractérisation. Le final renforce encore la noblesse de Dane, brut de décoffrage en apparence mais terriblement « digne » en soi.
Et bon, Bob Harras s’amuse avec Steve Epting notamment pour multiplier les moments épiques et les planches intenses sur Black Knight, donc c’est quand même très agréable. Le personnage est vraiment central, mais imparfait, avec cette décision de tuer l’Intelligence Suprême qui le ronge, son envie d’y aller quoi qu’il arrive, mais ensuite les remords sur les conséquences.
Un fill-in sur les Déviants est intégré, avec toujours cette marotte de Ghaur d’avoir un Uni-Mind Déviant. Pourquoi pas, mais c’est redondant.
Le volume contient aussi le one-shot Exodus par Ben Raab et un jeune Jim Cheung. Bon, Raab rapatrie Circé et Dane de l’Ultraverse, sans le nommer, et en réinstituant le Gann Josin, qui s’évaporera par la suite (comme le dit Ostrander dans Heroes for Hire, merci encore @Jim_Laine pour les numéros que j’ai dévorés). L’épisode n’est pas mauvais, mais reste pataud et maladroit ; du Ben Raab, quoi.
Bref, que dire de ce gros volume ? Essentiellement du bon.
Comme fan de Black Knight, ce fut un plaisir émouvant et réel de voir « enfin » tout ce que j’ai rêvé de lire, avec « mon personnage » vraiment central et bien écrit.
Comme fan des Avengers, ce fut une lecture agréable et prenante, avec une belle saga, bien construite et rythmée.
Comme lecteur tout court, ce fut là aussi une expérience intéressante, avec beaucoup de plaisir de lecture via des auteurs impliqués qui ont le temps de bien avancer leurs pions, certes classiques mais bien amenés.
C’est vraiment top, et ça fait plaisir.
J’ai récemment relu la prestation de John Byrne sur la série Avengers, du temps où il était encore en début de carrière et n’écrivait pas ses propres histoires. Et c’est un véritable plaisir, d’autant que cette courte mais intense période comprend la fameuse « trilogie de Wundagore » que je considère comme un sommet de la série, de la carrière du dessinateur et de la continuité Marvel.
Une grande partie de ces épisodes a été compilée dans un recueil intitulé Avengers: Nights of Wundagore, qui contient les épisodes 181 à 187. L’album a connu, je crois, deux éditions, en 2009 et 2015, et doit donc être un peu difficile à trouver.
Pour être tout à fait complet sur la prestation de John Byrne, il convient de préciser que le jeune dessinateur signe, une quinzaine de mois plus tôt, une autre trilogie assez agréable à suivre, dans Avengers #164 à 166. Le récit, écrit par Jim Shooter, présente une fois de plus un super-vilain pris de la folie des grandeurs, le Count Nefaria, et s’octroyant l’énergie liée aux pouvoirs de trois super-vilains de seconde zone, Whirlwind, Living Laser et Power Man. La série se situe dans l’après Steve Englehart, et gère certaines des choses qu’il a laissées en plan après son engueulade avec Gerry Conway et son retentissant départ pour la concurrence, au premier rang desquelles le statut de Wonder Man, revenu d’entre les morts. Shooter se dépêche de traiter le sujet avant de passer à l’un de ses thèmes favoris, celui du surhomme aux pouvoirs croissants (un peu comme Graviton ou, plus tard, comme Korvac, la trilogie de Nefaria semblant officier comme tour de chauffe).
Les trois épisodes sont supervisés par Archie Goowin, alors grand manitou du catalogue, dont Shooter est devenu l’assistant après avoir quitté le scénario de Legion of Super Heroes. L’ensemble est relativement cohérent, et Shooter semble vouloir remettre la série en ordre de bataille (le départ précipité d’Englehart ayant coupé l’élan général, d’autant qu’à la rédaction, c’est la valse des chaises tournantes). Pour la première fois d’ailleurs, on voit des subplots annoncer des intrigues à venir.
Le numéro 165 voit par exemple arriver un personnage nouveau, un rouquin coiffé en brosse, qui semble disposer d’accréditations de haut niveau puisqu’il peut pénétrer dans des zones verrouillées par les forces de l’ordre. On apprendra plus tard que ce monsieur est Henry Peter Gyrich, de la sécurité nationale.
Dans l’épisode suivant, la dernière page montre un vieillard s’embarquer pour un voyage vers les États-Unis, alors qu’il contemple les portraits de ses enfants, en qui le lecteur reconnaît Wanda et Pietro, alias Scarlet Witch et Quicksilver. Pourtant, il faudra attendre de longs épisodes avant que ces deux subplots portent leurs fruits, et cela correspondra au retour de John Byrne en tant que dessinateur. Entre-temps, George Pérez assurera le dessin de nombreux chapitres et Shooter se concentrera sur la saga de Korvac. Dans la rédaction, Archie Goodwin partira vers d’autres aventures, Shooter prendra le relai, et la supervision de la série sera confiée à Roger Stern. Précisément au numéro 181 (après un premier passage sur les épisodes 173 à 178, sans doute pour alléger la charge de travail du jeune rédacteur en chef récemment promu).
Visiblement, Stern s’attache à donner du liant et de l’épaisseur à des idées disparates et qui menacent d’être oubliées en cours de route. Ami de longue date de Byrne, on peut imaginer qu’il a discuté avec ce dernier, à qui il confie à nouveau le rôle d’illustrateur, des idées que ce dernier a pu avoir lors de son bref passage précédent, voire des projets qu’il aurait pu entretenir. On peut donc penser que ces deux amoureux de la continuité soient motivés à l’idée de donner à Gyrich un rôle plus important et de concrétiser l’autre subplot évoqué. De là à songer que Byrne serait en partie responsable des développements qui y sont liés, il n’y a qu’un pas.
Avengers #181 est célèbre plus plein de raisons, notamment cette image emblématique dans laquelle Gyrich fait face à une floppée de Vengeurs et leur assène la vérité : le gouvernement va reprendre les choses en main, limiter le nombre de membres dans l’équipe, et soumettre leurs accréditations à un contrôle drastique. Mais c’est aussi, en guise de dernière page, cette planche où monsieur Maximoff regarde les poupées représentant les deux jumeaux héroïques, animées par l’esprit de ces derniers.
Stern décide de taper fort, et s’engage à résoudre les deux subplots lancés une quinzaine d’épisodes plus tôt. Mais plutôt que de les évacuer prestement, de les balayer sous le tapis comme on fait parfois, il choisit d’en faire les fils rouges de la nouvelle ère qui s’ouvre. Avec le scénariste David Michelinie (également recruté par Shooter), il va développer une équipe composée de vieux briscards et de petits nouveaux, et organiser le récit à l’aide de protagonistes parfois un peu laissés dans l’ombre : Hank McCoy constitue un élément de choix (déjà au centre de l’épisode 178, dessiné par Infantino, et où le charme du mutant à poil bleu marche déjà à plein : sur la suggestion de l’editor ?), à la fois plein d’humour sans être comique, ce qui permet de commenter l’action. Stern porte aussi son dévolu sur Wonder Man, le petit nouveau pour qui tout reste à faire (c’est dans ces épisodes que Michelinie et son editor lancent l’idée de la carrière cinématographique du héros), Hawkeye (rejeté par Gyrich, bonne occasion pour faire râler l’archer à grande gueule) et Falcon (la récente recrue qui ne se sent pas à la hauteur). Sous l’égide du responsable éditorial, les auteurs citent souvent les séries des « gros » personnages, mais ces derniers sont là pour servir l’action, sans briller.
L’épisode 182 permet donc d’opposer les Vengeurs à Maximoff, vieux gitan sorcier qui pense être le père de leurs deux équipiers. C’est l’occasion d’invoquer des souvenirs, sous forme de flash-backs, afin de revenir sur les origines de Wanda et Pietro (et de connecter celles-ci à d’autres pans de l’univers Marvel). Mais l’astuce sert aussi à donner beaucoup d’émotion au récit. Si le scénario et les dialogues sont signés David Michelinie, on sent bien la patte de Stern et ces épisodes sentent le même parfum que ceux qu’il écrira quelques années plus tard. Même richesse.
Les deux épisodes suivants, musclés et bien rythmés, opposent les héros à l’Absorbing Man dont le but est de quitter le pays : l’intervention des héros, en plus de le mettre en colère, l’empêche d’avoir la paix, ce qui permet aux auteurs de poser des questions intéressantes sur les rapports entre héros et vilains. On notera qu’à cette époque, en dix-sept pages, les auteurs parvenaient à glisser des subplots, à faire vivre tous leurs personnages, à développer des caractérisations fortes, sans jamais se montrer chiches en matière de bastons.
Dans le même temps, Pietro et Wanda, qui ont récupéré leur corps et pris le vieux Maximoff en pitié, ont décidé de prendre un congé et d’accompagner ce dernier en Transie, ne serait-ce que pour avoir quelques informations complémentaires sur leur passé. Et donc, hop, ouverture de la célèbre trilogie, présentée dans les épisodes 185 à 187, et que les lecteurs français ont découvert chez Artima dans l’album « Le Mystère de Wundagore » (sous une couverture évocatrice de George Pérez et Terry Austin).
Je pense qu’il est inutile de détailler cette histoire, parce que les fans de Marvel doivent être nombreux à la connaître. Et ceux qu’ils ne l’ont pas encore lue se préparent à une découverte de premier ordre. Pour résumer, disons que Wanda et Pietro font des rencontres (Mordred, notamment), ont le fin mot concernant leurs origines, et vivent une aventure haute en couleur.
Au pied de Wundagore, Pietro découvre bientôt que sa sœur est possédée par le « démon » (ou dieu ancien) Chthon. Il rencontre Bova, la femme-vache sage-femme (répétez ça dix fois !) et se réjouit de voir ses amis Vengeurs voler au secours. Ça bouge, ça bastonne, c’est super beau (la séquence où Pietro file vers le sommet de la montagne Wundagore, chute et se réveille contient un nombre d’effets visuels impressionnant, et tous parfaitement maîtrisés), assez cohérent (personnellement, je pense que la multiplicité des scénaristes dénote aussi le travail éditorial remarquable de Stern) et ça pose énormément de choses qui seront exploitées plus tard (par Byrne dans West Coast Avengers, par Bendis…). Continuité riche et dense, caractérisation formidable et poussée, gros enjeux, ce triptyque constitue un sommet de la période.
Les origines de Wanda et Pietro feront l’objet de développement par la suite (notamment la mini-série Vision & Scarlet Witch, par Bill Mantlo et Rick Leonardi), mais là encore, le travail éditorial de Roger Stern a permis de poser des bases, ainsi qu’on l’a déjà remarqué à l’occasion d’une autre discussion :
Le recueil Avengers: Nights of Wundagore s’arrête là, sur ce sommet. Byrne ne quittera la série qu’avec le numéro 191, cédant la place à Bob Hall puis à nouveau à George Pérez. Mais les lecteurs les plus curieux peuvent se plonger dans le TPB Avengers: Heart of Stone, qui contient cette période de transition (Avengers #188 à 196 et Avengers Annual #9), afin de savourer la fin de la période Byrne.
L’une des caractéristiques du travail de Stern, que ce soit en tant que scénariste ou en tant que responsable éditorial, c’est de placer chaque chapitre dans une continuité narrative : en gros, il situe l’action de chaque épisode par rapport à ce qui vient d’arriver. Ainsi, dans l’épisode 188 (où il cède la place, dans les crédits, à Mantlo et Shooter, mais on sent bien sa patte), on lit une histoire qui évoque Attilan, développe les sentiments de Wanda et met en évidence le rôle des Vengeurs.
Dans le numéro 189, il supervise un scénario de Steven Grant (aidé par Mark Gruenwald, David Michelinie et… Roger Stern) mettant Hawkeye au premier plan (et là encore, plein de choses sont posées qui seront développées dans les années à venir). Enfin, dans les deux derniers épisodes de Byrne, on assiste au retour de la Grey Gargoyle, mais aussi à une audition sénatoriale devant faire le point sur le statut des héros.
Ce récit en deux parties, qui correspond au départ de Byrne, est aussi la conclusion de la saga de Gyrich, qui s’oppose aux Vengeurs devant les sénateurs… et finit par perdre. Stern est cité comme responsable éditorial mais aussi comme co-auteur de l’intrigue, et c’est sans doute à lui qu’on doit la présence conjointe de trois avocats de l’univers Marvel, Matt Murdock, Jeryn Hogarth (venu de la série Iron Fist) et Emerson Bale (venu de la série Champions).
Ce récit est aussi l’occasion de remettre sur le devant de la scène le Falcon, un Sam Wilson qui finit par trouver sa place dans le groupe, et par tenir la vedette face au vilain minéral.
Le départ de Byrne donne un coup de frein à la série. Mais si l’on regarde les crédits, on constate que Roger Stern est remplacé par Jim Salicrup au poste de responsable éditorial. Si David Michelinie signe des histoires nerveuses et continue à mettre en avant certains Vengeurs « secondaires », comme Wonder Man, l’élan est perdu.
En revanche, à la relecture, il est frappant de voir à quel point Byrne est lié à une bonne période. On pourrait presque prendre les épisodes 164 à 166 puis 181 à 191 et les relire d’un bloc, on constaterait qu’ils forment un tout assez cohérent. Il est fort possible que, derrière les crédits qui le cataloguent comme dessinateur, il soit en grande partie responsable de la qualité de ces chapitres, avec l’aide de son ami Roger Stern (qui, à la même époque, était responsable d’Iron Man et d’Uncanny X-Men, où il a laissé des périodes également mémorables).
Jim
C est la période qui m à rendu accroc avec la guerre kree skrull publié en même temps dans thor pocket
Je crois que le premier que j’ai lu, c’est Les Vengeurs contre le Sinistre Escadron, et j’ai adoré : Kang, le Grand Maître, l’Escadron Sinistre, le voyage temporel, les Envahisseurs, Ravonna et le Chevalier Noir. Genre, Bendis ou Millar auraient tenu deux ans avec ce que Roy Thomas et Sal Buscema nous donnent en trois mois.
Mais c’était tellement le merdier chez Arédit / Artima que l’année suivante, la série avait fait un bond en avant sans que je m’en rende compte vraiment. Cet album, c’est le troisième de la série. J’ai lu les deux suivants (La Clé du Zodiaque et Un empire pour une sorcière) et paf, La Nuit de la bête, dessiné par Carmine Infantino et Jim Mooney : à onze ans, je trouvais ça pas glop (je me suis ravisé depuis). Le Retour de l’Homme Absorbant et Le Mystère de Wundagore, j’ai accroché, en revanche. Mais entre la mauvaise distribution d’Artima, leur périodicité erratique et les changements de sommaire, j’étais bien paumé.
Paradoxalement, c’est ce qui m’a rendu passionnante la série Avengers. Parce que c’était un puzzle mystérieux. La période Roy Thomas, il fallait que j’aille la compléter ailleurs. Et la période Englehart, qui allait occuper le sommaire de la série estampillée « Artima Marvel Color » (qui faisait suite aux « Super Star »), était aussi incomplète et publiée dans le bazar ambiant. Du coup, je voulais en savoir plus, d’autant que, quelques années plus tard, Lug allait tenter l’aventure avec les épisodes de Stern. Je crois que mon attachement à la série vient de cette quête des épisodes manquants, qui faisait fonctionner l’esprit et l’imagination.
Au singulier. J’ai remarqué que tu le mettais au pluriel à chaque fois, mais le titre est bien au singulier sur la couverture…
Tori.
Ah oui, tiens, étonnant, ça.
Jim
Clairement ce qui a joué un role moteur également pour les comics dans leur ensemble.
Tout etait toujours une pièce d un tout et toute nouvelle pièce etait également la poursuite de la même chose.
Jamais tout et toujours la même chose.
Sur Avengers, c’était un peu plus compliqué. Parce que, contrairement à Lug, Arédit n’avait pas la régularité de sommaire et de périodicité qui permettait de suivre les séries convenablement. L’effet se retrouve sur des séries comme Captain America, Thor ou Hulk, mais l’importance d’Avengers pour le reste de l’univers (connectée aux séries des héros solo, et à plein d’autres) fait que de nombreux événements étaient cités en note de bas de case, et me sont restées longtemps mystérieuses. Et comme je n’avais pas un gros budget, il fallait soit chercher des sources à franchement pas cher, soit étaler les achats.
Suivre Spider-Man ou Iron Man ou Daredevil dans Strange, ça allait encore : la série était dans l’ordre, et les notes de renvois laissaient présager de nombreuses plongées chez les bouquinistes, mais c’était assez clair (et le courrier des lecteurs, aussi, permettait d’éclairer plein de choses, encore un avantage de Lug sur la concurrence).
Avengers, c’était l’Everest du mystère. Des mystères.
Jim
Ça, c’est le moins que l’on puisse dire.
On a l’impression qu’ils choisissaient ce qu’ils allaient mettre en fonction du nombre de pages qu’il leur restait à remplir.
Tori.
Je suivais les strange en album puis je me suis mis à les suivre en mensuels.
Il y avait donc un moment où les albums allaient rejoindre le mensuel et où j allais enfin savoir comment thor c était retrouvé face à zeus.
Plaisir très spécifique que ce bouclage d histoire.
Only in french comics.
ça y ressemble, ouais.
Mais pourquoi sauter des périodes entières ?
Un jour, au restau, j’expliquais à Jim Lee les décalages dans les traductions : non seulement par rapport à l’Amérique, bien sûr (découvrir, mettons, les X-Men de Byrne ou les Daredevil de Miller vers 1982, quand c’était terminé chez eux), mais aussi entre les séries elles-mêmes : quand j’ai commencé, les Fantastic Four avaient genre huit ans de retard par rapport à d’autres séries, Amazing devait avoir cinq ou six ans de retard sur Spectacular… Mais c’était justement une gymnastique intéressante.
Le lecteur d’aujourd’hui ferait un scandale sur le ouaibe avant de tomber en dépression, si ça lui arrivait.
Jim
En fait, ils avaient des urnes par nombre de pages et piochaient un bulletin au pif dans ces urnes… ~___^
Il ferait une syncope, oui.
Pardon, aujourd’hui, on dit plutôt qu’il serait en PLS.
Tori.