Bah en fait, c’est le principe. Et c’est le terme employé sur les sites américains pour désigner les commentaires et les notes de lecture sur les sorties, récentes ou non.
Preview : avant.
Review : après.
Jim
Bah en fait, c’est le principe. Et c’est le terme employé sur les sites américains pour désigner les commentaires et les notes de lecture sur les sorties, récentes ou non.
Preview : avant.
Review : après.
Jim
Mais nous sommes en France, môôôsieur !
Hahahahahaha
Jim
AMAZING SPIDER-MAN #201-202
Le mois suivant l’épisode du Captain America, le Punisher est déjà de retour, dans sa série fétiche, Amazing Spider-Man, gérée à ce moment-là par Marv Wolfman (mais plus pour très longtemps), qui respecte la tradition du diptyque.
Donc, ça démarre in medias res, avec un Spidey qui récupère en plein vol un gangster, balancé par Punisher. Celui-ci veut se débarrasser du gang de M. Jacobi, trafiquant de drogue notoire, afin qu’il reste en prison. Cependant, au démarrage de son procès, il arrive quand même à échapper aux mains de la police grâce à ses hommes de mains, et la course poursuite par Spidey (qui était sur place, pour couvrir l’événement, en compagnie de la journaliste du Daily Globe, April), et par le Punisher, n’amène à rien.
Parallèlement, Castle a quelques doutes concernant Peter Parker, suite à une photo du combat dans l’appartement, paru dans le journal. Il se rend chez lui, et quand Parker revient, l’accuse de faire partie du gang de Jacobi (la troisième case de l’épisode #202, je ne sais pas ce qu’elle contient en VO, mais en VF, c’est juste catastrophiquement incompréhensible. D’ailleurs, y a quelques boulettes sur cette doublette). Parker s’en sort en lui disant qu’il a un pacte avec Spider-Man.
Chacun repart dans son coin, mais par la suite, par le biais d’une fripouille traînant dans la rue, Spidey apprend que le Punisher continue sa traque et le retrouve donc grâce à son van. C’est à ce moment-là que Castle lui explique qu’il a une dette envers un ami assassiné par Jacobi. Les deux « héros » arrive dans une autre cache et Spidey en profite pour coller un traceur sur un fuyard. Cela l’amène à la vraie cache de Jacobi où se trouve déjà April, en bien mauvaise posture, puisque le gangster l’a reconnue alors qu’elle menait sa propre enquête en mode infiltration, comme revendeuse. Le Punisher finit également par arriver et pendant cet ultime bagarre, Jacobi meure, écrasé accidentellement par un de ses sbires qui cherchait à fuir.
Je n’ai pas trop parlé du contexte. Parker travaille désormais pour le Daily Globe, donc occasionnellement avec April, et visiblement, ils ne s’apprécient pas. Jameson est interné et est remplacé par Robbie au Bugle. On sent qu’il y a une intrigue autour du célèbre rédacteur en chef.
Parker n’a pas de petite amie, même s’il voit ici MJ, qui mène « la grande vie ». Tante May est dans une maison de repos.
A deux mois de la fin de son run, j’en suis à me demander si Wolfman ne cherchait pas à gagner un peu de temps pour finaliser son fil rouge autour de Jameson au bon moment. Parce que ce diptyque est quasiment autonome, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. L’auteur n’amène également absolument rien au Punisher, qui reste donc un personnage lambda, qu’on utilise en fonction des besoins. D’ailleurs, quand il apparaît, la typologie des récits est clairement orientée sur sa personne, plutôt que de celle du personnage qui prête son nom au mensuel.
A noter que Wolfman fait référence à la crise pétrolière de 79 via un article de journal et que sa manière de présenter le trafic de drogue est beaucoup dérangeante et réaliste que ce que j’ai pu lire précédemment. Une bulle d’April ne laisse pas de doute par rapport à ce que l’image montre, et on sent donc que l’auteur veut choquer volontairement. La mort de Jacobi est également bien visible, le sous-entendu n’est pas possible (sûrement un contrepoids avec l’image sur le trafic).
C’est Keith Pollard, associé à Jim Mooney, qui officie aux crayons. C’est solide, dans la veine de ce qu’on peut voir à l’époque (oui, je me répète … est-ce qu’il y avait des consignes de style ?). Donc, très agréable à regarder.
Déjà, je pense que Jim Mooney servait d’unificateur de style. Sa présence sur la série pendant longtemps a permis de donner une sorte de cohérence visuelle au titre (comme Sinnott sur Fantastic Four, si tu veux).
Ensuite, il n’est pas impossible qu’il y ait une sorte de charte graphique, oui. Même tacite, genre « tu fais ci et ça ». Il me semble que John Romita était directeur artistique, à l’époque, ça doit jouer. On remarquera qu’il y a une manière de dessiner Peter Parker qui restera à peu près constante jusqu’à, mettons, Todd McFarlane.
Jim
Le « house style/style maison » comme ils disent là-bas. Avec des visages parfois altérés ici et là par John Romita Sr & cie dès que le style de certains dévie de la norme (en terme de représentation).
Je me suis posé la question.
La seconde série What If, dont nous avons déjà parlé souvent ici, a été l’occasion de quelques expériences, de variations sur la construction classique (quelques diptyques, la saga « Time Quake » sur cinq numéros…). Les épisodes 57 et 58 ne constituent pas réellement un diptyque dans le sens où ils ne développent pas la même histoire, mais ils n’en composent pas une exception formelle qui a sa propre identité.
Tout d’abord, les deux épisodes, datés de janvier et février 1994, sont tous deux écrits par Chuck Dixon, qui s’est imposé comme l’un des spécialistes du personnage en travaillant sur Punisher War Journal et Punisher War Zone ainsi qu’un grand nombre de numéros spéciaux. Il connaît bien le personnage mais aussi le style qui lui est souvent associé.
D’autre part, les deux épisodes ne font pas intervenir le Gardien dans la présentation des récits. Au contraire, on commence avec une action in medias res (avec une double planche en pages 2-3 pour le numéro 57, une astuce narrative qu’il utilise souvent dans Punisher War Zone voir Punisher 2099, et qu’il va systématiser chez DC notamment dans Nightwing ou Robin, et qui demeure un peu sa marque de fabrique…), avant de remonter le fil des événements ayant mené à cette situation.
Les deux récits sont supervisés par Rob Tokar, le responsable éditorial de la série à l’époque. Les épisodes précédents et suivants montrent bien le Gardien en « hôte » de la série, ce n’est donc pas un choix narratif général. La formule est donc appliquée à ces deux épisodes punisheriens écrits par Dixon. On peut donc se demander s’ils n’avaient pas été mis en chantier pour un autre support, par exemple un Annual thématique, ou un numéro spécial. Ou bien Dixon a-t-il demandé à ce que le traitement réservé au personnage soit différent, mais il est possible d’en douter : pourquoi accorder cette faveur au justicier, qui n’en a pas profité à l’occasion d’autres histoires, ou au scénariste ?
Dans What If #57, les auteurs s’intéressent à ce qu’il se serait passé si Frank Castle, alors en pleine carrière punitive, avait été recruté par Nick Fury pour faire partie d’une équipe d’intervention du SHIELD. Le recrutement est brutal, et le choix est posé à la manière de ce qui est proposé à la Nikita de Besson : soit tu bosses pour nous, soit tu retournes en cellule de haute sécurité.
Castle accepte, tout en gardant une idée derrière la tête. Dans un premier temps, ses interventions sont couronnées de succès. Castle sent qu’il participe à une guerre qu’il est peut-être enfin en mesure de gagner. Le récit le montre affronter (et descendre) des poids lourds comme Yellow Claw.
Cependant, le SHIELD est une agence d’espionnage. Garder vivants les méchants pour les interroger et détricoter leurs réseaux ne rentre pas dans ses méthodes. Et la coupe est pleine quand il libère des jeunes femmes emprisonnées par des esclavagistes et que Clay Quatermain le lui reproche.
À l’occasion d’une mission qui se passe mal et durant laquelle Dum Dum Dugan est abattu, Castle est porté disparu. Il profite de l’occasion pour renouer avec Microchip, qui lui donne accès aux dossiers secrets du SHIELD à propos de Hydra, l’agence tentaculaire qui dirige de nombreux groupuscules ennemis. L’agence n’ayant pas encore annulé ses passe-droits, il dérobe un appareil et mène un assaut en solo contre le repaire de Hydra.
Pendant que Fury interroge Microchip, Castle mène une campagne destructrice mais suicidaire face à l’organisation de Strucker, sabotant les installations et causant le chaos. L’épisode se conclut sur la vision d’un Punisher blessé mais content d’avoir accompli sa mission. Le dernier récitatif est interrompu, pour bien signifier le sort funeste du héros.
Sombre, désespéré, le récit tranche avec la manière presque onirique de présenter même les pires horreurs qui est de mise d’ordinaire dans le récit. Ici, sans le décalage lié à la présence du Gardien, on assiste à une sorte de monde parallèle présenté comme « réel ». Le sérieux du récit est plus frappant. Le dessin est réalisé par Mike Harris, que l’on a croisé à l’occasion du prestige format Punisher - The Prize. Cette fois-ci, il partage l’encrage avec Jim Amash et les finitions sont meilleures, mais comme souvent dans la série, ce n’est pas la meilleure prestation du monde.
Jim
C’est notable sur des couvertures, bien souvent, où des visages sont retouchés même sur des dessinateurs vedettes, comme Kirby ou Kane.
En revanche, est-ce que c’était formalisé sur des documents officiels, des formulaires, des guides visuels ? Je ne sais pas trop.
Je pense vraiment. J’en avais parlé dans la section « encreur, un métier ». Je pense que Tom Palmer a tenu ce rôle sur Avengers, du second passage de John Buscema à la prestation de Mike Deoato.
Jim
Sinnott sur FF, je savais.
Palmer sur Avengers, je savais.
Mais Mooney sur Amazing Spider-Man, il a fallu que je lise des histoires du Pupu pour m’en rendre compte.
Personne sur X-Men ?
Jim Mooney
Et pour les curieux :
Tom Palmer
Joe Sinnott
Dan Green (de John Romita Jr à Marc Silvestri).
Jim
Nom de Zeus : Amazing Spider-Man #65 !
(un article que j’ai oublié … ou que je n’ai pas essayé de retenir)
Et y a pas de notule ?
Ce serait de la gourmandise.
Jim
Je suis à 5 galettes en 3 jours, donc je suis paré !
La vache : c’est ton boulanger qui doit être content !
Jim
Janson précède Miller sur DD de quelques années (il est déjà lors des débuts de Bullseye & d’Heather Glenn).
4 distincts. Y en a que 2 galettes pour lesquelles je suis responsable.
(on vient de me rappeler qu’il y en avait 3 différentes hier … donc ça fait 6 en fait. Je crois que ça doit être mon record)
Dans la foulée du précédent épisode, What If #58, également écrit par Chuck Dixon, propose une nouvelle variation désespérée sur le destin du Punisher. Cette fois-ci, la question posée est la suivante : « Et si le Punisher avait tué Spider-Man ? » La couverture est une référence évidente et un clin d’œil assumé.
Cette fois, le dessin est assuré par Gordon Purcell, encré par Andrew Pepoy. C’est propre et net, un peu raide et un brin bâclé sur les armes. Un produit lisible mais sans éclat. Janice Chiang fournit son savoir faire en matière de lettrage et c’est Bob Sharen, pilier de la rédaction, qui vient compléter l’équipe artistique.
Tout commence au moment de l’entrevue entre le Punisher et un mystérieux interlocuteur dont pour l’heure on ne voit pas le visage, masqué par l’ombre ou cadré dans un plan suffisamment ambigu pour qu’on ait un doute (ou qu’on se doute, si on connaît bien l’histoire du personnage).
À l’image de ce qui a été fait dans le précédent numéro, un vaste flash-back s’ouvre juste après un gros plan sur Frank Castle qui se remémore les événements passés.
On retrouve donc le Punisher alors qu’il s’est acoquiné avec le Jackal, ce dernier promettant de financer sa campagne anti-criminels s’il abat Spider-Man. L’action se situe peu après la mort du Green Goblin, donc le criminel se sert de ce soi-disant « assassinat » pour motiver le justicier.
L’épisode avance alors que le Punisher se documente sur son adversaire, brûle la maison de Frank Castle et renonce ainsi à sa vie civile. Revient le thème de la mort : l’ancien soldat est mort avec sa famille, il ne reste plus que le justicier. Qui se méfie de son associé, à qui il reproche de porter un masque, comme tous les autres « maraudeurs » sillonnant l’univers Marvel.
Le Punisher organise une confrontation avec sa cible. Spider-Man évite les balles tirées (alors qu’il s’agit d’un calibre spécialement conçu pour cette mission), ce qui met la puce à l’oreille du justicier. Il décide de tendre un piège, en faisant croire au héros que l’un de ses ennemis l’attend dans un bâtiment abandonné.
Le traquenard fonctionne et Peter Parker meurt dans l’explosion de l’immeuble. C’est là que Castle comprend : Spider-Man n’est qu’un jeune homme, photographe et étudiant, sans aucun lien avec la pègre et sans aucune mission. Il a été manipulé par le Jackal.
Manipulé et piégé : quand il tente de coincer son ancien associé, il est surpris par la police. Une fusillade s’engage durant laquelle le justicier tente de ne pas tuer ses assaillants. Mais il devient un fuyard, traqué par tous les super-héros de New York et obligé de se cacher et de vivre dans des hôtels miteux.
Seul moment d’humour dans ce déluge de drame, le Punisher est contacté par le Vulture : la communauté des super-vilains, et surtout les ennemis de Spider-Man, voudraient lui rendre honneur et l’invitent. Bien entendu, ils se méprennent sur les motivations de l’assassin : Fallait pas l’inviter.
Vers la fin du récit, Castle, dans son hôtel borgne, suit l’actualité et notamment les témoignages, sur les plateaux télévisés, de gens qui ont connu Peter Parker. Et là, il reconnaît une voix. Une voix qu’il connaît bien.
C’est donc à ce moment que le récit raccroche les wagons avec la scène d’introduction. La voix en question, celle du Jackal, c’est bien évidemment celle du Professeur Miles Warren.
Comme il l’a précisé au début de l’épisode, le Punisher a déjà tué sa proie. Mais il attend les policiers. Et tout ceci se confirme quand la police (Purcell donne à l’un des policiers les traits de l’acteur Dennis Franz, clin d’œil à la série NYPD Blue) surgit dans la pièce, braquant leurs armes sur le justicier qui, de son côté, met Warren en joue.
Comme l’épisode précédent, celui-ci si termine sur l’image d’un Punisher au bord de la mort, saisi d’une pulsion suicidaire, partagé entre le sentiment d’avoir accompli sa mission et la hantise d’avoir tué un innocent pour le compte d’une crapule. Dans la structure comme dans la tonalité, ce numéro ressemble beaucoup au précédent, un peu comme si Dixon avait appliqué un canevas identique à deux intrigues séparées. Une chose est sûre, il sait équilibrer et rythmer les péripéties, conférant à ces deux épisodes une allure des plus agréables, parfaitement maîtrisée. Quelle que soit l’origine du projet, ce diptyque informel revêt une identité particulière dans l’histoire de What If.
Jim
Bien ce que je dis : de la gourmandise.
Jim