Comédie fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Joe Dante
Scénarisé par Charlie S. Haas
Avec Zack Galligan, Phoebe Cates, Robert Picardo, John Glover, Robert Prosky, Christopher Lee, Dick Miller…
Titre original : Gremlins 2 - The New Batch
Année de production : 1990
Les très bons résultats de Gremlins en 1984 ont décidé la Warner à mettre directement en chantier une suite et à faire une offre à Joe Dante pour rempiler à la réalisation. Mais même si Dante avait connu avec ce film son premier gros succès pour un studio, le metteur en scène de Piranhas et Hurlements n’était pas vraiment enthousiasmé par cette proposition. Pour lui, le premier Gremlins se suffisait à lui-même et le tournage fut assez compliqué, notamment à cause des multiples défis techniques. Il a alors dit non et le développement de Gremlins 2 s’est dans un premier temps fait sans lui.
Les idées se sont succédées, les scénaristes envoyant les Gremlins à Las Vegas ou même dans l’espace. Rien de bien convaincant et après cinq ans, le studio est retourné vers Joe Dante, très occupé entretemps puisqu’il a réalisé Explorers, L’Aventure Intérieure, Les Banlieusards et des segments de Cheeseburger Film Sandwich. Dante a finalement accepté contre la promesse d’un contrôle créatif total…même s’il a depuis révélé qu’il craignait que trop de temps ait passé depuis Gremlins, réduisant ses chances au box-office (cette suite n’a en effet pas connu le même succès, le film ne remboursant pas son budget sur le territoire américain…ça c’est mieux passé en France où Gremlins 2 a dépassé les 2 millions d’entrées).
Avec Gremlins 2 : La Nouvelle Génération, Joe Dante avait pour ambition de signer un spectacle anarchique, un film de studio peu conventionnel. La première scène animée pose le ton : réalisée par Chuck Jones, l’entame fait croire qu’un cartoon est projeté avant le film. Mais Bugs Bunny et Daffy Duck commencent à se chamailler. Comme le canard n’arrive pas à voler la vedette au lapin, il se résout à laisser le long métrage débuter. Loin de la petite ville de Kingston Falls, ce numéro 2 se déroule cette fois-ci à New York alors que Billy et Kate, qui vivent ensemble , travaillent au sein du Clamp Center, un immeuble qui représente le dernier cri de la haute technologie.
Dans l’un des bureaux de Clamp se trouve un laboratoire de recherches scientifiques et génétiques. L’un des savants a mis la main sur le pauvre Gizmo, seul depuis la mort de son propriétaire Mr Wing. Billy ne tarde pas à le retrouver mais comme il est très occupé, il ne peut empêcher la mignonne boule de poils d’être aspergé, donnant naissance à d’autres mogwaïs encore plus déchaînés que ceux du premier opus. La folie va alors s’emparer de la tour Clamp, dans la pure tradition à l’origine du terme Gremlin, ces mythiques monstres coupables de tous les dysfonctionnements imaginables…
Aux côtés des acteurs de Gremlins (Zach Galligan et Phoebe Cates sont vite rejoints par les Futterman, Dick Miller et Jackie Joseph…cette dernière s’y connaît bien en monstres puisqu’elle fut la Audrey de La Petite Boutique des Horreurs de Roger Corman), on retrouve une savoureuse distribution qui comprend notamment Robert Picardo (autre acteur fétiche de Dante), John Glover (excellent en hybride de Donald Trump et Ted Turner), Robert Prosky (en hommage direct au papy vampire de la série Les Monstres) et le grand Christopher Lee en savant (un peu) fou. La présence du gentleman de l’horreur n’est que l’un des nombreux clins d’oeil d’un film qui déborde de références croustillantes.
Comme pour le premier Gremlins, Joe Dante mène son entreprise de destruction sur un rythme d’enfer en s’amusant de toutes les possibilités de son décor et en jouant avec la forme de l’apparente simplicité de la structure de l’histoire imaginée par Charlie S. Haas (qui signera ensuite le scénario du génial Panic sur Florida Beach), jusqu’à la mise en abyme et le sabotage du film lui-même par les Gremlins (ce qui occasionne une fausse « coupure », représentée par l’apparition de Hulk Hogan dans un cinéma et l’incrustation des créatures dans un John Wayne pour une scène réservée pour les VHS…c’est d’ailleurs celle que j’ai vue en premier lors de la diffusion du film sur Canal +). Bref un réjouissant bordel, qui synthétise parfaitement la nature chaotique des Gremlins !