REALISATEUR
Steve Miner
SCENARISTES
Robert Zappia, Matt Greenberg et Kevin Williamson (non crédité)
DISTRIBUTION
Jamie Lee Curtis, Adam Arkin, Josh Hartnett, Michelle Williams, Jodi Lynn O’Keefe, LL Cool J, Janet Leigh, Joseph Gordon Levitt…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Halloween H20: 20 Years Later
Année de production : 1998
Suite aux résultats très modestes de Halloween VI, Miramax, via sa filiale Dimension spécialisée dans le fantastique et l’horreur, avait l’intention de sortir le septième Halloween directement en vidéo. Mais ce plan a changé quand Jamie Lee Curtis a exprimé son intérêt de rejoindre à nouveau la franchise qui était sur le point de fêter son 20ème anniversaire. Dans ses premières interviews, elle en parlait comme d’une façon de dire merci à ses fans qui l’ont suivi depuis son début de carrière placé sous le signe de l’horreur (avec des longs métrages comme Halloween, Le monstre du train, Fog, Le Bal de l’horreur, Déviation Mortelle…). Bon, elle a aussi vite avoué qu’elle était là surtout là pour l’argent (sa carrière connaissait un petit creux en cette fin des années 90, elle a d’ailleurs enchaîné avec Virus dont elle parle comme de l’un de ses plus mauvais films).
Avec Jamie Lee Curtis à bord, Miramax a engagé Kevin Williamson, fraichement auréolé du succès de Scream, pour qu’il travaille sur un traitement qui explique le retour de Laurie Strode (il n’a pas été crédité pour le scénario final malgré ses apports, tout en gardant le poste de producteur exécutif). Pour simplifier les choses, la décision a été prise de ne pas tenir compte des épisodes 4 à 6, faisant de Halloween - 20 ans après le premier « reboot partiel » de la saga. Après avoir fait croire à sa mort dans un accident de voiture (la seule idée conservée de Halloween IV), Laurie Strode a changé de nom et refait sa vie. Elle dirige maintenant une université mais elle n’a jamais oublié cette fameuse nuit d’Halloween 1978 et enchaîne les épisodes dépressifs. Une situation que ne supporte pas son fils de 17 ans (interprété par Josh Hartnett dans son premier rôle au cinéma)…
La caractérisation est bonne et Jamie Lee Curtis livre une interprétation solide en survivante atteinte de stress post-traumatique. Elle doute toujours de sa santé mentale car elle est assaillie par des visions de Michael Myers. Mais son frère est bien là, attendant le moment propice pour l’attaquer, quand l’établissement est quasi-déserté pour les vacances. Il ne reste plus que Laurie, son amant, le gardien, ainsi que le fils de l’héroïne et trois de ses camarades (dont la petite amie jouée par Michelle Williams).
Steve Miner, qui réalisa dans les années 80 les chapitres II et III de Vendredi 13, livre un suspense prévisible qui coche tous les passages obligés. Les scènes-chocs manquent d’intensité et même le nouveau cascadeur qui personnifie Michael Myers peine par son langage corporel à insuffler une présence inquiétante au tueur au masque blanc. Seul l’affrontement final entre Laurie et son frère remonte un chouïa l’intérêt d’une énième suite qui ne s’écarte jamais des chemins ultra-balisés du genre. L’hommage à Hitchcock, en la personne du personnage incarné par Janet Leigh (mére de Jamie Lee Curtis et Marion Crane dans Psychose), est tout de même sympathique même s’il n’apporte strictement rien à l’ensemble.
Et ce n’était toujours pas fini pour Michael Myers qui a ensuite remontré sa grande carcasse en 2002 dans le nullissime Halloween Résurrection. La seule partie à peu près potable du film de Rick Rosenthal (le réalisateur de Halloween II) est le prologue, qui voit Laurie Strode mourir après un ultime combat contre Myers. Jamie Lee Curtis avait accepté de participer à ce navet pour tirer un trait final sur son personnage…du moins c’est ce qu’elle croyait alors…
La franchise Halloween est ensuite passée par la case remake et suite de remake avec les deux opus de Rob Zombie avant d’être à nouveau rebootée pour ses 40 ans en 2018…avec le retour de Jamie Lee Curtis en Laurie Strode pour une nouvelle trilogie imaginée par David Gordon Green et Danny McBride.