REALISATEUR
Rick Rosenthal
SCENARISTES
John Carpenter et Debra Hill
DISTRIBUTION
Donald Pleasence, Jamie Lee Curtis, Charles Cyphers, Lance Guest, Dick Warlock…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1981
Le premier Halloween de John Carpenter fut longtemps l’un des films indépendants les plus rentables, avec plus de 70 millions de dollars de recettes au box-office mondial pour un budget de 300.000 dollars. De tels chiffres ont poussé le producteur Irwin Yablans à renouveler l’expérience, même s’il était bien le seul membre de l’équipe d’Halloween à vouloir une suite. Mais comme il payait très bien, John Carpenter a accepté de remettre le couvert, alors qu’il était en pleine préparation de Fog. Un processus d’écriture compliqué pour Carpenter, qu’il a résumé ainsi : beaucoup de bière et moi devant ma machine à écrire en train de me dire « mais putain qu’est ce que je fous ? ».
Avec Debra Hill, Carpenter avait conçu Halloween comme un film qui se suffisait à lui-même. Il a souvent décrit Michael Myers comme une force de la nature, pas un personne mais un être mi-surnaturel, mi-humain. Pour continuer son histoire, il lui a inventé un lien avec Laurie Strode, jouée par Jamie Lee Curtis, qui est ainsi devenue sa soeur tout simplement parce qu’il pensait qu’il n’y avait plus rien à raconter. Une décision que Big John a ensuite regretté, un lien familial qui est devenu la pierre angulaire de la série à partir du quatrième épisode (Carpenter et Hill ont jeté l’éponge après les résultats décevants de Halloween III : Le Sang du Sorcier).
Au départ, John Carpenter voulait limiter son implication. C’est pour cela que le débutant Rick Rosenthal a été engagé à la mise en scène (après avoir envisagé Tommy Lee Wallace, le directeur artistique du premier film, qui réalisera Halloween III). Dans les premières versions du scénario, l’histoire devait se dérouler quelques années après les évenements de cette fameuse nuit à Haddonfield. Finalement, Halloween II débute là où Halloween se termine. Pourtant abattu par le Dr Loomis (à nouveau incarné par Donald Pleasence), Michael Myers est toujours vivant et se dirige vers l’hôpital où est soignée une Laurie Strode traumatisée alors que la panique s’installe dans la petite ville.
Pour son premier long métrage, Rick Rosenthal a donc du se fondre dans un style déjà établi (il commence même par une vue à la première personne qui place le spectateur à la place voyeuriste du tueur) et dans cette optique, je trouve qu’il s’est plutôt bien débrouillé. Il faut dire qu’il a pu bénéficier de l’expérience de l’équipe du premier long métrage, dont le chef-opérateur Dean Cundey. Il y a des ambiances et des éclairages bien travaillés (surtout dans les scènes de l’hôpital qui est le principal décor de la seconde partie), de beaux mouvements de caméra dans cet Halloween II…surtout si on le compare à un Vendredi 13 Chapitre II sorti la même année par exemple…
Rick Rosenthal voulait également rester dans les traces du premier film au niveau du traitement de la violence. Et c’est là que les différents créatifs avec John Carpenter sont intervenus. Après avoir regardé un premier montage qu’il a jugé décevant, Carpenter a décidé de tourner de nouvelles scènes, des meurtres plus graphiques. La nouvelle vague de slashers étant passée par là, la violence devait selon lui être plus explicite, il y a donc plus de gore dans Halloween II. Ce qui n’a pas empêché Big John de désavouer ensuite le film. Halloween II est certes inférieur à son modèle, mais il reste plutôt efficace dans son genre, un brin répétitif mais avec des scènes percutantes.
Le dernier acte était prévu pour mettre un point final à l’histoire de Michael Myers et Sam Loomis. Sorti en 1982, Halloween III - Le Sang du Sorcier devait décider d’une nouvelle direction pour la franchise. Mais on n’enterrait pas Michael Myers aussi facilement…